Masters 2023, jour 2 : Lopareva-Brissaud largement en tête en senior, victoires pour Fradji-Fourneaux, Jean Médard et Stefania Gladki chez les juniors.

Rapides, précis, patinant proches l’un de l’autre, Evgeniia Lopareva et Geoffrey Brissaud s’envolent logiquement sur cette rhythm dance senior avec 81.14 points et une avance confortable. Ils utilisent un medley original de musiques de Mylène Farmer, basé sur ‘Sans contrefaçon’. Je les trouve très en forme pour un début de saison, avec un travail chorégraphique au niveau des bras déjà très abouti.

Loïcia Demougeot et Théo Le Mercier sont 2èmes avec 72.66 points. Peut-être simplement car je suis moins familier des thèmes musicaux, avec notamment ‘Apache (Jump on it)’ de Sugarhill gang, j’ai trouvé leur danse moins prenante, je n’ai pas réussi à rentrer dans leur programme. Gageons que cette danse évoluera dans les prochaines semaines, la séquence de pas n’étant évaluée que niveau 1 par exemple.

Attention donc, car Marie Dupayage et Thomas Nabais ont très bien patiné sur ‘Saint John’ d’Aerosmith, enchaîné avec ‘Cry me a river’ pour finir par un ‘Should I stay or should I go’ des Clash bien rythmé. Toujours fort techniquement, ils sont 3èmes avec 71.58 points et pourraient créer la surprise demain.

Natacha Lagouge et Arnaud Caffa sont plus en retrait avec 61.82 points sur des musiques de Bon Jovi dont ‘You give love a bad name’. Ils ont pris de l’ampleur dans leur patinage, les grandes lignes sont bien mises en avant et j’ai trouvé leur séquence de pas rapide.

Lou Terreaux et Noé Perron complètent le classement avec 59.53 points. Ils ont choisi les musiques de la comédie musicale Flashdance ‘What a feeling’ et ‘Maniac’, ils leur manquent peut-être un peu d’explosivité sur ce thème, mais ce n’est que le début de la saison.

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Célina Fradji et Jean-Hans Fourneaux dominent clairement la danse française dans les rangs juniors. Après avoir emporté la rhythm dance hier ils gagnent également la danse libre aujourd’hui, avec 95.12 points et 158.87 points au total. En bleu électrique sur un tango romantique (‘Partida’ de Rasacuelos), ils semblent développer une nouvelle version de la gestuelle villardienne, plus fluide, mais avec les accents toniques toujours originaux et bien sentis. Techniquement c’est très propre, attention par contre à la séquence de pas chorégraphique : alors que je l’ai trouvée très bien intégrée dans le programme, sur une musique plus lente qui colle parfaitement, les juges l’ont notée négativement, il semble manquer des éléments requis. Mais les Masters sont avant tout là pour ça : montrer les nouveaux programmes aux juges et avoir leurs retours.

Ambre Perrier Gianesini et Samuel Blanc Klaperman gardent leur deuxième place avec 141.34 points au final, mais seulement la 4ème place du libre (80.35 points). Ceci en grande partie dû à la chute d’Ambre sur les twizzles de la suite de pas ; leur programme tout en douceur est toutefois ample, bien glissé et avec une belle couverture de la piste.

Dania Mouaden et Théo Bigot font la remontée du jour : ils terminent 2èmes du libre (85.20 points) et prennent le bronze (138.86 points). Leur samba est rapide, ils sont vraiment souples dans leurs appuis. Ils sont déjà à un tel niveau que je commence à chercher les petites imperfections, comme, peut-être, un manque de vitesse, ou une position un peu éloignée dans les twizzles. Beaucoup d’expressivité et d’envie, un couple à suivre !

Le podium n’ayant que trois places, Eva Bernard et Amedeo Bonetto n’y figurent logiquement plus. Ils sont 5èmes du libre sur la liste de Schindler (80.35 points) et 5èmes au total (134.04 points), malgré une belle interprétation.

La 4ème place est pour Louise Duprat et Tahory Taddei-Dugue avec 135.91 points et la 3ème place du libre (84.16 points), alors qu’ils patinaient dans le premier groupe. Joli patinage, classique, j’ai noté leur fluidité sur ‘Prière pour l’espoir’ de Barbara Praviet Victor Solf.

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Avec plus de 20 points d’avance, Stefania Gladki est quasiment sur un autre monde… Son petit gabarit et sa grande vitesse de rotation lui permettent d’enchaîner les difficultés avec une virtuosité déconcertante : triple Lutz-triple boucle piqué d’entrée de programme, triple flip en séquence avec triple Salchow ensuite, pour finir avec le doublement du triple Lutz et du triple flip, c’est assez bluffant. Au total, ce sont sept triples sauts tentés ! Mais pour cinq d’entre eux, les juges notent un manque de rotation. Il y a également une chute sur le triple boucle, qui est cependant largement compensée par de bonnes transitions et des pirouettes rapides, toutes de niveau 4. Son libre lui octroie 111.87 points, pour un total de 172.68 points.

Ninon Dapoigny confirme sa deuxième place et repart avec 99.85 points sur le libre, 151.90 points au total et l’argent autour du cou. Quelques erreurs techniques, comme le triple flip retourné, le deuxième triple Lutz doublé, et la combinaison triple-double transformé en triple-simple, mais déjà un très bon niveau avec un triple Lutz solide, et cinq triple sauts au total dont deux Salchow sur ‘Storm’ de Havasi.

Eve Dubecq conserve sa troisième place acquise lors du programme court, pour quelques points (90.50 points sur le libre avec la 4ème place, et 141.69 points au total). Eve oscille entre le bon et le moins bon sur ce programme, qu’elle a conservé depuis l’année dernière (‘Frozen’ de Madonna). Le triple Lutz initial passe en séquence avec double Axel, le triple boucle est enchaîné avec double boucle piqué et double boucle, mais elle chute par trois fois sur le triple flip, le deuxième triple Lutz et le triple boucle piqué, incomplet, le dernier boucle n’étant pas déclenché.

Lola Ghozali a montré un meilleur visage qu’hier, avec quatre triples sauts au programme, parmi les Salchow, boucle et boucle piqué. Il lui manque ses sauts les plus durs, flip et Lutz, sur lesquels elle est généralement solide, et un peu plus de vitesse, ce qui devrait venir sur la suite de la saison. Avec 94.87 points sur le libre et 138.16 points au total, elle termine au pied du podium mais est 3ème du libre.

Sur le papier, tout était réuni pour passer un joli moment avec Zoé Rimet : tenue sobre et élégante couleur bleu nuit, musique classique et chorégraphie soignée (Kevin Aymoz est en bord de piste avec Françoise Bonnard, comme pour Ninon), mais quand ça ne veut pas… Uniquement des doubles sauts au programme, et une vilaine chute dans le début de programme sur la carre d’appel du Salchow. Elle redescend logiquement au classement, avec 65.30 points sur le libre (9ème place) et 109.34 points au total (8ème place).

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Jean Médard remonte d’une place et remporte cette édition 2023 des Masters. Son programme sur ‘Je dors sur les roses’ de la comédie musicale ‘Mozart, l’opéra rock’ est bien construit, à la hauteur de ses possibilités actuelles : pas de Lutz ni de flip, mais cinq triples sauts avec répétition du Salchow et du boucle piqué. La séquence de deux simple Axel et la dernière pirouette peuvent encore être améliorées, ainsi que la bande son car dans la partie médiane les paroles ne sont pas vraiment audibles. Une bonne entame de saison pour l’élève de Brian Joubert, il repart avec 109.64 points et 166.19 points au final.

Il a manqué un peu de réussite à Ilia Gogitidze pour conserver sa première place à l’issue du programme court. Un bon triple boucle pour entamer sa prestation sur ‘Les yeux de la mama’ de Kenji Girac, une combinaison triple boucle piqué-double boucle piqué, ce sont surtout le retournement sur le triple flip, incomplet et à carre douteuse et la chute sur le deuxième triple boucle piqué qui lui coûtent le titre. Il empoche 104.89 points sur le libre pour 163.13 points au final, avec toutefois une belle médaille d’argent.

La suite du haut du classement reste inchangé : Gianni Motilla conserve sa place sur le podium sur ‘Heart Cry’ de Drehz. Programme en dent de scie avec un bon début à base de triple Lutz et de combinaison triple boucle piqué-double boucle piqué-double boucle. A noter que cette combinaison à été notée à +1 / +2 par l’ensemble des juges, sauf par le juge numéro 2 qui l’évalue à -5. Preuve que l’erreur est humaine ! Note sans conséquence car les extrêmes sont éliminées lors du calcul. La fin du programme est plus compliquée avec plusieurs retournements. Il totalise 148.36 points au total dont 97.53 points sur le libre.

Axel Ahmed termine au pied du podium avec 95.71 points et 146.06 points au combiné des deux épreuves. Programme lyrique sur ‘The impossible dream’ de Josh Groban, dont la musique a fortement tendance à vous rester dans la tête. Trois triples sauts : flip, boucle et boucle piqué, avec une fin de programme simplifiée (double boucle, double Salchow) mais essentiellement des notes d’exécution positives. Il lui reste encore de l’énergie car en sortant de la glace il court vers le Kiss n Cry, obligeant Dominique Deniaud, sa chorégraphe, à en faire de même…