Daniel Grassl, déjà les quintuples en tête

A l’heure où Ilia Malinin passe le premier quadruple Axel en compétition, certains patineurs comme Daniel Grassl pense aux quintuples…

Du côté de l’Italie, c’est Matteo Rizzo qui avait explosé en premier sur la scène internationale, pendant la saison 2017-2018 : après avoir remporté le championnat italien, il avait concouru aux championnats d’Europe, du monde, du monde junior (avec le bronze à la clef), et les JO, pour suivre avec le bronze européen en 2019.
Mais un autre patineur italien s’est également détaché très rapidement, avec rapidement un palmarès quasi-équivalent : Daniel Grassl a remporté tous les championnats italiens depuis le sacre de Matteo ; il a également empoché le bronze aux mondiaux junior en 2019-2020, de même qu’une médaille en Grand Prix, et une breloque européenne (l’argent l’année dernière).

A tel point qu’il y a souvent une compétition italo-italienne sur les grands rendez-vous : Matteo a une très jolie glisse, mais un quadruple boucle piqué un peu instable alors que Daniel aligne les quadruples. Si certains l’ont trouvé un peu raide à ses débuts en séniors, il a beaucoup progressé sur la glisse.
Nous le retrouvons lors des championnats du monde de Montpellier à la fin de la saison dernière.

Comment as-tu commencé le patinage ?
Quand j’étais plus jeune, je pratiquais le tennis, le hockey et aussi le patinage. Mais il a fallu choisir, et c’est le patinage qui l’a emporté. Ce qui a fait la différence, c’est que sur la glace je me sens vraiment libre, ces sensations on ne les retrouve pas ailleurs. C’était toujours marrant de venir à la patinoire, j’étais toujours heureux sur la glace.

J’ai commencé à m’entraîner avec Ludmila Mledanova, une coach bulgare, puis j’ai changé pour venir à Egna avec Lorenzo Magri entre autres. J’ai travaillé mes sauts, j’ai pris plus de risques. Je ne me mets pas de limite, je vais inclure plus de quadruples sauts la saison prochaine, peut-être travailler les quintuples. Quand je commencerai à les atterrir à l’entrainement, on verra pour les mettre en compétition.

Tu es assez grand (Daniel mesure 1,75m), est-ce que ta taille a été un frein pour ton apprentissage ?
J’ai commencé à faire des quadruples à 15 ans ; mon premier quadruple à l’entraînement était le quadruple boucle, et le premier en compétition était le quadruple Lutz. Tout le monde me disait que j’allais perdre mes sauts car j’allais continuer à grandir, mais j’ai réussi à gérer tout ça, j’ai travaillé très dur pour garder mes quadruples et en apprendre de nouveau.

Tu fais les quadruples les plus difficiles, travailles-tu aussi les quadruples boucle piqué et Salchow ?
L’année prochaine je compte bien les rajouter dans mes programmes, pour avoir toujours plus de quadruples dans le libre. Je ne les ai jamais faits en compétition, c’est un objectif pour l’année prochaine.

Est-ce que c’est un objectif pour toi d’être le premier à faire tous les quadruples dans le même programme ? Pourquoi pas, je pense que je peux le faire, je l’ai déjà fait à l’entraînement, avec des programmes à six quadruples. Mais le programme devient excessivement compliqué avec six quadruples, je perds en qualité de patinage. Cette saison, avec les Jeux, je ne voulais pas trop risquer non plus, je voulais montrer que je peux bien patiner et que je ne suis pas seulement un sauteur. Ce sera différent l’année prochaine, car je sais que peux en inclure plus.

Est-ce que travailler les quadruples dégrade la qualité de tes triples ?
Pas tellement, je le ressens plus sur l’Axel où je n’arrive plus à faire de double, seulement le triple. Sinon sur les autres triples, la différence principale est que je sers un peu moins mes bras, donc travailler les quadruples n’affecte pas vraiment mes triples.

Tu parles de ta qualité de patinage, comment travailles-tu cette partie-là ?
Je travaille avec Benoit [Richaud], il a contribué à améliorer mon patinage, il a y a encore peu je n’aurai pas pensé que je puisse progresser à ce point ; j’ai amélioré mes scores dans les programmes court et long de 5 et 10 points, c’est une grande satisfaction car on a beaucoup travaillé pour cette saison olympique. Au début tout le monde me disait que ça ne marcherait pas, que je ne pouvais pas patiner sur de la musique classique. J’ai tout de suite ressenti profondément cette musique, je m’investis complétement, je travaille tous les jours dans ce sens, je suis content que ça marche car c’est un grand défi.

Comment as-tu choisi tes musiques cette année ?

Les musiques viennent toujours de Benoit. Il a des idées qu’il veut développer pour mon patinage, on change de style ! Déjà quand j’étais junior le changement avait été net, j’essayais plusieurs styles, la première année senior ça a été un peu dur car c’était un grand changement. Ca vient surtout du chorégraphe, mais aussi de moi, je veux continuer à développer mon propre style.

Est-ce que tu peux dire ‘non’ à une musique ?

Oui je peux toujours (rires) ! Mais je fais confiance à Benoit, je sais qu’il est très bon dans ce qu’il fait et qu’il veut le meilleur pour moi. Quand il a une idée en tête, je sais qu’on va fait un super boulot ensemble.

Quel type de musique écoutes-tu hors glace ?

Un peu de tout, j’aime bien la pop surtout. Je repère des morceaux sur Tiktok, pour les écouter ensuite.

Les prochains JO seront en Italie, ça doit être très motivant ?

C’est sûr ça me motive beaucoup ! Surtout que l’Italie commence à avoir une très bonne équipe. Mon objectif dans quatre ans est de participer, est de jouer la médaille.

Comment va se passer ta fin de saison ?

Je vais prendre des vacances la semaine prochaine !

(la team leader intervient) : n’oublie pas que tu vas travailler au Egna Trophy !

Oui bien sûr (rires) ! Il y a une dernière compétition à Egna, je vais aider dans l’organisation, je serai bénévole, peut-être au micro, je ne sais pas encore. Après direction Berlin, j’aimerai aller à Londres ensuite, et il y aura sûrement la plage plus tard, ça reste à préciser.