Adrien Tesson
C’était mon dernier programme libre, mes derniers championnats de France, ma dernière compétition… c’est très émouvant, c’est une page de 10 ans de ma vie qui se tourne, ça fait quelque chose ! Après la désillusion du programme court, je me suis demandé si j’allais faire le libre, terminer dernier pour ses derniers championnats ce n’est pas génial, mais j’ai décidé de rester. Je me suis coincé le dos ce matin à l’entraînement, ce qui est handicapant pour le triple Axel, j’ai préféré ne faire que double pour faire un programme propre. Dommage car sinon physiquement je suis en pleine forme ! J’ai tout donné sur ce programme, j’ai patiné pour moi et pour le public, et ma performance me satisfait.
Pour la suite ? Et bien je suis encore jeune, j’ai 24 ans ! J’ai déjà commencé des activités de coach sportif et de préparateur physique, en juin je termine mon diplôme pour être entraîneur, je suis aussi le cursus pour être contrôleur technique… et il y a aussi la possibilité de faire des shows ! C’est une page qui se tourne certes, mais j’ai déjà plusieurs idées pour les chapitres à venir. Depuis 2018 et les derniers JO j’avais déjà en tête que cette saison serait ma dernière, j’ai eu le temps d’anticiper.
Entre entraîneur et chorégraphe, je ne sais pas encore, les deux m’attirent, je pense que je vais faire les deux, et voir ensuite là où je me sens le mieux. Mais c’est clair, si je pouvais consacrer 20h par jour au patinage, je le ferai, j’adore ma vie, et j’ai encore plein de choses à découvrir, avec l’envie de passer de l’autre côté de la barrière.
Le club de Champigny m’a beaucoup aidé et soutenu par le passé, c’est là où j’ai fait l’essentiel de ma carrière, c’est là que je voudrais être basé. Il faudra voir comment ça peut s’enclencher, quel pourrait être le projet sportif du club, car je voudrais entraîner du haut niveau.
Romain Ponsart
C’étaient mes derniers championnats de France, c’est sûr, peut-être ma dernière compétition, je ne sais pas… la fédération m’a demandé de rester prêt jusqu’en mars. Les Jeux Olympiques, c’était impossible de me qualifier, j’ai pu venir titiller Kevin et Adam les deux dernières années, mais ils se sont clairement détachés. Je m’entends bien avec eux, j’ai beaucoup de respect pour eux, je suis content qu’ils aient cette occasion olympique, ils le méritent.
Sur ces championnats de France, je n’ai pas fait la même erreur qu’à Grenoble. J’étais arrivé sur ce Grand Prix en me disant que c’était le dernier, qu’il fallait que tout soit mieux que bien, parce que justement c’était la dernière fois, et… ça n’a pas du tout marché dans le programme court. Ici à Cergy j’ai mis ça de côté, même si ça fait toujours quelque chose. Mais bon, quand je vois mes notes, et comment mon programme a été jugé, je suis vraiment déçu, je suis limite heureux de partir !
Après j’ai réussi mon pari de faire de bons programmes, et de prendre beaucoup de plaisir pour ces deux dernières sorties au niveau national. Sur la séquence de pas, j’ai pu me lâcher, les membres de ma famille étaient là, je les ai regardés, c’était un très bon moment et j’en garderai un super souvenir.
Après, sur toute ma carrière, il y a eu tellement de choses, de bons moments, et des passages extrêmement difficiles, avec de grosses blessures, où les médecins me disaient qu’ils n’étaient pas sûrs que je puisse remarcher. Et finalement ça m’a mené à m’entraîner avec Rafael Arutunian aux Etats Unis, avec Nathan Chen, ça a été un grand changement.
Rafael a une vision du patinage, de la technique, ça a changé complètement ma façon d’appréhender mon sport. Il m’a fait redécouvrir le patinage, comprendre vraiment ce que je faisais, surtout sur la technique. Avant je faisais les sauts, ça passait grâce au physique, et avec deux ou trois trucs, mais avec lui c’est bien avant le saut que tout se joue. Sur la prise d’élan, sur plein de niveaux, plein de petites astuces, qui ne se voient pas ! Pourtant j’ai bien scruté toutes les vidéos, et rien ne transparait. Mais quand vous savez comment il travaille, vous ne voyez plus que ça ! Quand je vois un programme de Nathan, je comprends pourquoi il fait tel ou tel geste, comment il prend la courbe… c’est vraiment un autre niveau de compréhension.
Du coup il y a quelques années, je ne vous aurais jamais dit que je voudrai entraîner par la suite, j’avais plutôt en tête l’architecture, mais à y regarder de plus près je me suis aperçu que c’était quasiment uniquement sur ordinateur, et ce n’est pas un aspect qui me plait finalement. Par contre côté patinage, mon expérience avec Rafael a complètement changé la donne, c’est complètement différent ! Je termine mon diplôme d’entraîneur, et je veux vraiment transmettre tout ce que j’ai appris. Je l’ai déjà fait avec des petits patineurs, et ça marche. J’aimerai rejoindre une structure, pour amener toutes ces connaissances techniques, au haut niveau ou même avec des patineurs beaucoup plus jeunes. J’ai quelques pistes en tête, Nathan m’a dit qu’il me donnerait un coup de main s’il le pouvait, il faudrait que je trouve des collaborations où d’autres personnes prendraient en charge le côté artistique, le suivi sur les compétitions, etc. A suivre !