Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, champions de France, bien sûr ! Aucun doute possible, tant ils survolent la discipline.
Leur danse courte a été une référence en terme de performance, je les ai sentis vraiment dans la glace, se donnant à 200% sur le waacking. Gabriella avait chuté sur les twizzles pendant l’échauffement, de quoi se reconcentrer sur une compétition sans enjeu de résultat. Les notes sont dithyrambiques : hormis un niveau 3 sur la séquence de pas pour Guillaume, tout est au niveau maximum. A l’annonce des notes de composantes, 39,86, je me suis dit ‘39,86… sur un maximum de 40, on n’est pas loin de la perfection !’ En effet, sur 25 notes, la note de ’10’ est sorti 22 fois, les autres notes étant 9,75.
Et, si je ne me trompe, pour la première fois au niveau de la danse sur glace, des danseurs ont reçu des notes maximales de la part d’un juge à chaque fois que c’était possible : outre les ’10’ pour les composantes, le 4ème juge a attribué des ‘+5’ à tous les éléments techniques (total pour la rhythm dance : 94,48 points) ! Certes, il y a toujours une inflation nationale lors de championnats à domicile, mais cela montre quand même le niveau d’excellence de Gabriella et Guillaume.
Dans la danse libre, pas de ’10’ sur les composantes, Gabriella ayant chuté sur les twizzles, cela se ressent sur l’ensemble des notes. Bon, elles sont toutes à ‘9,75’, histoire de marquer le coup. Par contre sur la technique, hormis les twizzles, tout est au niveau maximum, et, exception faite de la séquence de pas en diagonale, les notes à ‘+5’ font l’unanimité, avec 132,48 points à la clef (226,96 points au total). Gabriella et Guillaume ont il est vrai sorti un gros programme sur « l’élégie » de Fauré, très imprégnés du thème et puissants dans l’interprétation, avec leur souplesse habituelle. J’ai particulièrement aimé le travail chorégraphique des bras sur le séquence de pas débutée à l’arrêt depuis la barrière en face des juges. Rendez-vous désormais à Tallinn pour les championnats d’Europe, avant l’échéance olympique début février.
Evgeniia Lopareva et Greoffrey Brissaud ont réalisé une très bonne compétition, en terminant 2èmes de la rhythm dance (76,64 points), et 2èmes du libre (119,28 points) ; avec un total de 195,92 points ils repartent en argent.
Ils ont su encore une fois montrer leur versatilité, entre la rhythm dance façon ‘bad boy’ et le libre beaucoup plus lyrique sur l’Adagio d’Albinoni (qui n’est, d’ailleurs, pas d’Albinoni…). Les progrès sont évidents, ils évoluent avec encore plus d’aisance et de fluidité sur la glace. S’il faut une preuve chiffrée, on peut comparer leurs notes avec celles obtenues lors de la seule autre compétition nationale de cette année, les Masters : plus de 5 points gagnés au total, dont la plupart sur la danse libre.
Avec l’arrêt d’Adelina Galyavieva et Louis Thauron (qui nous manquent beaucoup), Evgeniia et Geoffrey se positionnent logiquement en temps que dauphins de Gabriella et Guillaume, et pourraient se rapprocher du top 10 européen dès cette année.
Loïcia Demougeot et Théo Le Mercier, 3ème de la rhythm dance, cela m’a paru tout à fait logique : ils m’ont semblés prendre plus d’espace, et patiner avec plus de facilité qu’auparavant. Surtout, je les ai trouvés très sensuels sur ‘They way you make me feel’, Loïcia attire les regards tel un aimant, et Théo fait un bisou torride dans le cou de Loïcia à la fin du Blues.
Sur le programme libre, j’ai encore un peu l’impression des Masters, à savoir que le crescendo final de la version du Boléro d’Angélique Kidjo, pourrait encore plus exploser sur la glace, avec plus de vitesse, mais que les pas nécessaires pour obtenir les niveaux freinent leur exécution. Ils profitent de leur avance sur la rhythm dance (71,94 points) pour prendre le bronze avec 176,30 points (dont 104,36 sur le libre), leur première médaille en sénior !
Marie Dupayage et Thomas Nabais ont eux aussi fait une bonne compétition. Leur rhythm dance sur ‘Toxic’, version lente pour débuter et coller au tempo du blues, puis la version originale de Britney Spears est un nouveau style pour eux, qu’ils apprivoisent bien, sachant qu’ils ont débuté la saison avec une danse complètement différente, très jazzy, mais ‘qui faisait trop ballroom et pas assez street dance, même si on avait ajouté des mouvements modernes‘, selon Thomas. Très à l’aise sur les twizzles, je trouve toujours courageux de les placer à quelques secondes de la fin du programme ! Avec 67,40 points, ils ont pris la 4ème place….
Mais en regardant les résultats avec attention, ce sont bien eux qui remportent la 3ème place du libre, avec 106,88 points (174.28 points au total). Leur note technique de base est en dessous de celle de Loïcia et Théo, mais la qualité d’exécution est pour eux, ce qui leur permet de gagner plus de 16 points en technique, contre un peu moins de 13 pour Loïcia et Théo… sachant que c’est là où tout se joue, les deux couples étant à égalité quasi parfaite sur les composantes. Donc pour Marie et Thomas : améliorer la rhythm dance, et pour Loïcia et Théo, peaufiner le libre, sachant que ce n’est pas la première fois cette saison que Marie et Thomas ont un meilleur libre (ils avaient battu leurs compatriotes aux Masters) mais ici à Cergy le retard sur la rhythm dance était trop grand. Mention spéciale pour leurs costumes quadrillés, très classes.
On retrouve à la 5eme place Natacha Lagouge et Arnaud Caffa, qui alternent eux aussi les thèmes avec talent, entre le ‘Pookie’ d’Aya Nakamura pour la rhythm dance et le baroque de Vivaldi sur la danse libre. Avec 162,37 points au total (64,69 points et 97,68 points), ils semblent un peu en retrait par rapport aux Masters, où ils avaient totalisé presque quatre points de plus.
Lou Terreaux et Noé Perron terminent eux 6ème, tant lors de la rhythm dance (59,43 points) que sur le libre (82,92 points), pour un total de 142,35 points, également en deçà de leur performance aux Masters (154,39 points).