Laurine :
Techniquement c’était bien… allez, je vais aller jusqu’à dire que c’était très bien (n’oubliez pas que Laurine est ultraperfectionniste ! ndlr). Quoique… je ne suis pas satisfaite de mes réceptions, j’ouvre trop la hanche et ma jambe libre à tendance à faire le tour sur le côté plutôt qu’à passer directement derrière. Je vais attendre les protocoles pour voir en détail les éléments où il faut encore travailler. 8 points d’avance sur le court… c’est beaucoup et en même temps, ce n’est pas si énorme, ça peut se rattraper sur un libre, je sais que Maé est en capable en tout cas. Mais je n’intéresse pas outre mesure aux points, j’estime que je n’ai rien à prouver ici à Epinal, j’ai beaucoup montré à Dortmund (NRW Trophy, qu’elle a remporté haut la main, ndlr). Demain pour le libre je vais faire ce que j’ai à faire, mais ce sera plus une préparation pour les championnats d’Europe.
Et bizarrement, je n’ai jamais rêvé d’être championne de France, ce n’est pas un rêve de petite fille. J’ai plutôt envie qu’on se souvienne de moi comme quelqu’un qui a apporté quelque chose de nouveau dans le patinage… comme le triple Axel ou un quadruple. L’objectif est d’en présenter d’ici 2 ans. Le triple Axel, il faut encore que je travaille encore la réception. Quant aux quadruples… j’imagine que ce serait plutôt un boucle piqué ou un Lutz. J’ai déjà essayé le quadruple boucle : au niveau rotation ce n’était pas mal, j’ai atterri après un peu plus de trois tours et demi, mais la réception était catastrophique, c’était il y a 2 ans et je n’ai pas recommencé depuis.
Après le Trophée Eric Bompard, on s’est posé avec mes entraîneurs… je vous avais dit que je faisais beaucoup de combinaisons triple-triple, trop à mon goût, qu’il m’en faut moins pour privilégier la qualité. C’est qu’on a décidé de faire, on a beaucoup réduit le nombre de répétitions. D’autant que je commence à avoir un syndrome rotulien au genou. J’ai eu 2 semaines plus calmes donc après le Bompard, ça m’a fait du bien, j’ai peu récupérer de le fatigue de mes stages. Par contre, j’ai réussi à me faire une luxation de l’épaule gauche : j’essayais la pirouette en Y (celle avec la jambe libre tendu et maintenue au niveau de la tête), et l’épaule en a pris un coup.
J’ai serré les dents en me préparant du mieux possible pour Dortmund, mais l’arrivée sur place a été assez calamiteuse ! La veille, à l’entraînement j’avais aligné programme libre + programme court + partie du programme court, j’étais donc bien fatiguée. Arrivée en Allemagne, j’ai raté ma correspondance, je ne parle pas allemand, je me suis retrouvée avec ma grosse valise dans l’équivalent allemand du RER, bondé aux heures de pointes, tassée dans un wagon… Tout allait bien ! Je suis finalement arrivée à bon port, j’ai poussé un grand ouf de soulagement, et je suis rentrée en mode compétition. Même si j’étais très stressée, la compétition s’est très bien passée là-bas. Pour une fois ce n’était pas Claude Peri qui m’accompagnait, j’y suis allé avec Diane Skotnicka; changer de coach ça fait du bien aussi. Diane est très à l’écoute, elle sait gérer les filles, elle m’a beaucoup aidé. Comme à mon habitude, je n’ai pas beaucoup dormi avant la compétition… Aux Masters j’avais à peine dormi avant les programmes, et hier soir il m’a bien fallu 2 heures pour m’endormir. Mais c’est moi tout craché !
Pour la suite, et bien après la compétition ici on part quasiment tous pour Nuremberg pour le gala avec Holiday on Ice, puis à Vaujany pour un autre gala. On rentre à Paris le 24 décembre au matin, juste à temps pour Noël, pour reprendre le 28 décembre. On a quelques jours pour le premier de l’an, et dès début janvier on rempile pour préparer les Europes.
Maé-Bérénice :
Ca va bien, ça va surtout mieux ! Après le Bompard j’avais toujours mes problèmes de genou, donc j’ai décidé de déclarer forfait pour le NHK. Ce n’a pas été de gaité de cœur, ça n’a pas été une décision facile à prendre, mais de temps en temps il faut savoir être raisonnable. J’ai fait encore plus de séance de kiné, les entraînements ont été également allégés, l’objectif étant de patiner sans douleur, ce que j’ai arrivé à faire. Et petit à petit les choses reviennent comme il faut, ça prend du temps mais il faut le prendre. Maintenant le genou va mieux.
Décider de tenter triple Lutz-triple boucle piqué dans le programme court… ça fait des années que je fais un programme court avec triple boucle piqué – triple boucle piqué, les américaines et les russes sont déjà passé à autre chose, il faut bien commencer à tenter à un moment ou à un autre ! Donc pendant l’échauffement j’ai fait triple-triple avec Lutz, et avec flip, et finalement j’ai tenté avec Lutz. Le Lutz n’est pas passé, je retente la combinaison sur le flip, ça ne passe pas non plus, ce n’est pas si grave. Ce qu’il faut, c’est se lancer !
Pour le programme libre, je vais tenter de faire mon job au maximum, de reproduire ce que je fais aux entraînements, qui sont de mieux en mieux.