La liste des compétitrices a fondu comme peau de chagrin chez les seniors dames, mais Maé-Bérénice et Laurine nous ont présenté des programmes de très grandes qualités.
Première à s’élancer, Laurine Lecavelier dénote, semble changée par rapport à l’année dernière. Beaucoup plus rapide, plus féminine, avec une chorégraphie plus sensuelle, c’est une jeune femme qui se présente devant nous, et non l’adolescente de la saison passée. Elle réussit une splendide combinaison triple-triple, à toute vitesse, un double Axel très ample, mais chute malheureusement sur le triple Lutz. Enormément de progrès en une saison, et un réel plaisir à suivre.
Jamais évident de revenir d’une blessure… Le genou de Maé-Bérénice Méité va mieux, mais pas encore au point d’avoir deux programmes prêts pour ces Masters. Quoi qu’il en soit, Maé ne présente que le court, mais quel court sur la musique de ‘Back Swan’. Triple Lutz très léger (mieux qu’à l’entraînement) combinaison triple-triple, double Axel… un sans faute, ponctué d’un gestuelle contemporaine sur le Black Swan, dans laquelle elle nous emporte dès les premiers mouvements d’une chorégraphie signée Laury May. Enfin, pas vraiment un sans-faute : quelques secondes de retard pour commencer son programme et une plume qui se détache de son costume lui apportent un point de déduction à chaque fois. Deux erreurs facilement évitables pour la suite.
Maé-Bérénice
Oui, je vous avoue, c’est vraiment bien de patiner son programme pour la première fois, surtout de cette manière ! Surtout, sans douleurs, sans l’appréhension à la réception des sauts. Maintenant, j’ai hâte d’avoir les retours sur ce programme, pour voir ou j’en suis et ce qui reste à travailler. Mais personnellement je me suis sentie bien ; certes il y avait cette pointe de stress en montant sur la glace, mais c’est comme ça à chaque compétition.
Pour mieux communiquer sur mon court, je me suis créé une histoire. Je veux que les gens rentrent dans mon monde, qu’ils me suivent tout de suite, dès les premiers mouvements, qu’ils soient intrigués, qu’ils se demandent ce que je vais faire ensuite.
Et oui, je me suis aperçue que j’ai perdu une plume, mais je ne voulais pas changer mes courbes ; je n’y pas fait attention en fait.
Pour mon genou, j’ai eu une injection de PRP (Plasma Riche en Plaquette) pour aider la fissure à se résorber plus rapidement. Ensuite je suis restée 3 semaines sans rien faire. J’ai repris la glisse fin juin, et j’ai commencé à monter mes programmes mi-juillet. J’ai décidé d’enchaîner avec un stage à Montréal, au centre Gattebois où entraînent Marie France Dubreuil, Patrick Lauzon et Romain Haguenauer, de sacrés références ! Je ne pouvais pas faire de sauts, c’était le moment de travailler la glisse, l’expression, la chorégraphie, ces éléments qui d’habitude viennent plutôt en deuxième plan après la technique. Mon objectif est d’atteindre les 30 en composantes sur le court, et de les dépasser, j’essaie de tout faire pour.
En parallèle, je continue toujours la rééducation car j’ai encore un déficit musculaire. Et j’évite de faire le flip car j’ai tendance à tordre la jambe au moment de l’impulsion. Je n’ai repris les sauts qu’il y a trois semaines, c’est donc beaucoup trop tôt pour pouvoir présenter un programme libre, même s’il est prêt. Avec Laury May on a choisi le thème de Tristan et Yseut, j’ai hâte de vous le présenter au Trophée Bompard à Bordeaux, ce sera ma première sortie !