Javier Fernandez prend le large sur ce programme court avec plus de 6 points d'avance sur Sergei Voronov et 8 points sur Tomas Verner, qui revient fort.
Solide, puissant, rapide, Javier Fernandez a laissé derrière lui les petits dérèglements du début de saison pour déliver un programme court quasiment parfait. Le quadruple Salchow est magistral, le triple Axel et la combinaison de très haut niveau. La chorégraphie elle même est très bien sentie, humoristique mais toute en nuance. De quoi mettre une belle option sur le titre.
Cela faisait longtemps qu'on ne l'avait pas vu à un si bon niveau, Sergei Voronov effectue lui aussi un programme parfait et son meilleur depuis longtemps. Hormis une note négative de la part d'un seul juge sur la pirouette combinée, uniquement des grades d'exécution positifs. De quoi relancer l'attribution de l'unique quota olympique russe…
Tomas Verner a enfin réglé ses problèmes de dos et il revient à son meilleur niveau. Le quadruple est un peu accroché, mais les autres éléments sont très bien exécutés, hormis la pirouette finale qui n'est que de niveau 1. La chorégraphie est comme d'habitude très interéssante, sur le thème du cowboy qui nous a habitué à moins de subtilité par le passé.
Beaucoup d'ambition pour le tout récent champion russe Maxim Kovtun : si le quadruple Salchow passe bien en combinaison, il ouvre beaucoup trop tôt son deuxième quadruple, le boucle piqué, qu'il ne tourne qu'en double. Il est pour l'instant au pied du podium.
Michal Brezina sous son meilleur jour, avec des sauts propres et quasiment tous les autres éléments au niveau maximum (4). Malgré tout il lui manque toujours un peu de vitesse, et la version hard metal de 'dans le hall du roi de la montagne' de Peer Gynt est tout simplement indigeste, dommage.
Alexander Majorov apparaît comme le grand gagnant du jour : il continue à progresser dans la hiérarchie et sera dans le dernier groupe du libre. Quadruple, triple Axel, combinaison triple-triple, tout passe, un peu à l'arraché, mais en dehors arrière, c'est tout ce qui compte.
Florent Amodio rassure, il est toujours en évolution positive depuis ce début de saison où il a décidé d'effectuer un gros travail de fond avec son nouvel entraîneur, Shanetta Folle. Le quadruple passait dans les deux programmes aux championnats de France, ici à Budapest tous les sauts sont présents dans le court, il manque juste la combinaison triple-triple. Par contre, grossière erreur sur la pirouette combinée finale : le saut en milieu de pirouette est trop accentué, du coup Florent touche avec sa jambe libre et ne fait que deux tours sur la position assise : l'ensemble de la pirouette est invalidée, et ce sont au moins 4 points qui s'envolent…
Déception pour Brian Joubert : le pari était audacieux de présenter un tout nouveau programme court, monté, il y a peu. Ce sont les sauts les plus difficiles qui pêchent : le quadruple boucle piqué est complet mais chuté, et le triple Axel, sans suffisamment d'amplitude, est réceptionné avec les deux mains sur la glace. Cependant Brian réagit très bien pour replacer la combinaison triple-triple sur le Lutz.
Le gros coup de coeur de l'après midi vient d'Autriche, avec le programme court de Viktor Pfeiffer : musique tout en douceur, au piano, très peu de rythme, mais une chorégraphie très léchée, limite contemporaine, pour un programme qui ne ressemble à aucun autre. Une petite oeuvre d'art à lui tout seul. Dommage, le triple Lutz n'était pas au rendez-vous.
Le passage humoristique de ce programme court a été la performance de Kim Lucine, sur le thème de Mario Bros. Une partie du public a réagit bien avant la musique caractéristique du jeu vidéo, et a adoré le ballon de baudruche en forme de note de musique qui a traversé la longueur de la patinoire, de manière assez incompréhensible. Son avis sur la question ici : http://www.passion-patinage.com/?p=6265
Javier Raya : Je ne sais pas trop ce qui s’est passé sur l’Axel, c’est pourtant le triple saut le plus simple pour moi. C’est comme si un junior ratait un triple Salchow. C’est une erreur bête. La musique sur ‘Les Misérables’, c’est mon entraîneur qui l’a trouvé, je l’aime bien, c’est important car ça donne de l’énergie pendant le programme. Maintenant avec Javier l’Espagne commence à être connue sur la planète patinage, c’est bien ça motive pour s’entraîner toujours plus dur.
Tomas Verner : il a quelque temps de ça, pendant un camp d’été où je m’entraînais avec Aruturian, j’ai senti une douleur dans le dos. En fait c’était une hernie discale entre mes vertèbres L4 et L5. Le médecin m’a dit que ce n’était que musculaire, j’ai donc continué à patiner avec la douleur car jusque là tout se passait très bien… mais je n’ai fait qu’empirer la situation. Maintenant physiquement ça va mieux, et je suis revenu à Obertsdorf. Je travaille pas mal avec mon coach mental, et c’est beaucoup mieux de visu que par internet ! Et en plus je m’entraîne avec Carolina Kostner, qui est une très jolie fille et une merveilleuse patineuse réunie en une seule personne. Selon moi le juge qui lui a donné 7 en composantes sur son programme court ne devrait tout simplement plus jamais juger, cette note est ridicule.