Pas de changement par rapport au programme court : Lénaelle Gilleron-Gory s'impose devant Maé-Bérénice Méité et Léna Marocco, Candice Didier est quatrième.
Très solide, Lénaelle ! Forcément à l'aise sur son programme libre de l'année dernière, Lénaelle aligne les triples sauts : Lutz, boucle, flip en combinaison, boucle piqué, deux double Axel… elle confirme ici à Orléans sa grande régularité technique. Son thème japanisant colle avec sa gestuelle, elle remporte la compétition avec la meilleure note technique et les meilleurs composantes. A suivre, le titre de championne de France !
Maé-Bérénice joue plus la carte du long terme, en tentant des difficultés techniques qui seront nécessaires pour se frotter aux plus grandes. Elle tente donc triple flip – triple boucle piqué d'entrée, même si le flip n'est pas limpide; les juges déclasseront la combinaison, mais elle aura tenté. A part la chute sur le deuxième flip, les autres sauts sont au rendez-vous. Mais c'est surtout sur l'impression artistique que Maé a fait le plus de progrès, avec un thème égyptien qu'elle anime d'une gestuelle reptilienne intéressante.
Léna sur un thème de guitare électrique a bien entamé son programme : triple Lutz en combinaison, triple flip, triple boucle, elle n'est pas loin de faire jeu égale avec Maé. La fin de programme est un peu dur à tenir, avec un deuxième Lutz qui ne décolle pas assez et se transforme en double (peut-être un peu trop tôt dans la saison pour un triple Lutz en deuxième partie de programme) et le dernier double Axel, incomplet. Elle retrouve néanmoins sa régularité technique, qu'il reste à peaufiner pendant les mois à venir.
Candice, en comparaison, manque de conditions physique. Les sauts passent bien à l'échauffement, mais le programme s'essoufle assez vite et la vitesse de patinage décroit. Triple boucle piqué en combinaison de trois sauts, triple Lutz, le programme part bien mais avec seulement trois triple (un autre triple boucle piqué) au final, le contenu est trop faible pour rivaliser avec ses concurrentes. Encore une fois, dommage, car les qualités de patinage de Candice sont toujours là !
Lenaelle :
Après un programme comme ça, forcément je suis très heureuse. Même dans ces cas là je reste très concentré sur chaque élément, je me lâche seulement quand il ne reste plus de sauts.
Je n'avais pas d'objectif sur cette compétition, l'idée principale était de présenter mes programmes et de faire du mieux possible, et d'avoir des meilleures notes qu'à mon Grand Prix Junior en Turquie, où j'étais un peu à court physiquement.
Mon objectif principal cette année, c'est clairement le titre de championne de France. Après je pense aussi aux Mondes Junior, mais les championnats d'Europe ce serait chouette aussi !
Il y a beaucoup de travail l'été, j'ai beaucoup travaillé la musculation et les étirements de longue durée, deux fois par semaine à chaque fois. Après les compétitions internationales font partie de la préparation pour engranger un maximum d'expérience.
Même si je me concentre au maximum sur le patinage en ce moment, je suis en terminale S. Je vais tenter le bac à la fin de l'année, mais je pense que je le passerai plutôt en 2 ans. Ensuite, j'aimerai bien devenir podologue.
Maé-Bérénice.
Ces Masters, dans l'ensemble c'est plutôt pas mal. L'objectif était de montrer mes nouveaux programmes, mais aussi de prendre des risques techniquement. J'aurai pu faire plus simple, assurer des sauts, mais à l'international les russes, les japonaises, les américaines, elles se battent avec des triples-triples.
La combinaison triple flip-triple boucle piqué je la fait depuis pas mal de temps à l'entraînement, comme toutes les combinaisons triple-triple, mais c'était la première fois dans un libre. J'augmente le niveau par rapport à l'année dernière (Maé faisait triple boucle piqué-triple boucle piqué, ndlr); la combinaison double Axel-triple boucle piqué, que j'ai fait aux 6 minutes du programme court hier, c'est simplement de l'échauffement.
Cet été j'ai beaucoup travaillé l'artistique. C'est Sandra Garde qui a chorégraphié mon libre, elle revient faire un point tous les mois, c'est bien. Ce qui n'est pas simple c'est de vraiment faire les mouvements à fond, quand on va bien, quand on va moins bien, quand on est fatigué, etc… C'est un vrai apprentissage, mais au final, le but est de réaliser des difficultés en donnant l'impression que tout est simple.