Polka obligatoire, mais polka entraînante, polka amusante pour cette danse courte catégorie sénior pour nos danseurs français. Sans surprise, Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat prennent largement la tête devant Pernelle Caron et Lloyd Jones, avec plus de 10 points d’avance.
Pernnelle et Lloyd se sont élancés en premier sur la glace d’Orléans. Leur polka à eux, c’est façon western, avec beaucoup d’humour. Par exemple quand Pernelle fait mime de donner une claque à Lloyd entre les deux parties imposées de polka. Un peu de fébrilité sur la fin du porté, avorté, mais un gros travail sur la technique. De très bon augure pour la suite, ils semblent s’être relancé après la saison dernière qui s’était terminée avec leur non qualification pour le libre aux mondiaux.
Nathalie et Fabian ont eux choisi un french cancan pour leur danse courte. Nathalie arbore donc une robe à froufrou, et la relève dès le début pour laisser entrevoir une jarretelle blanche, inmanquable. Très précis, très technique, et en même temps avec un patinage léger et silencieux, ils semblent déjà affutés, la série de twizzles est au millimètre près. Les niveaux suivent, tous est noté à 3 ou 4. Ralentir le rythme du cancan pour coller avec celui de la polka pour les deux séquences obligatoires est un peu déroutant au premier abord, mais l’ensemble est homogène. Une danse courte qui a séduit le public.
Nathalie
On était un peu stressé avant de monter sur la glace, car même si la compétition est réduite c’est notre première compétition depuis 6 mois ; on a envie de bien faire, de bien commencer la saison. Et il y a d’autres compétitions en ce moment, comme le Finlandia Trophy, donc nos notes vont forcément être comparées avec celles des autres danseurs.
Maintenant on est soulagés, les premiers retours sont bons, y compris de la part du président de la fédération, et le public a bien aimé. Il a même applaudi pendant le passage de polka, alors que ce n’est peut-être pas le plus entraînant. Pour les notes c’est plus difficile à dire, car le règlement change tous les ans, et pour notre première compétition nous n’avons pas de points de repères, sur la base technique notamment.
De notre côté, les sensations étaient bonnes, on était très focalisés sur chaque élément, mais on a pris plaisir à patiner ce programme.
Fabian
On est très solide sur la technique, ce qui nous apporte pas mal de sérénité. Par rapport à l’année dernière, on a changé tous nos éléments, comme les séquences de pas et les twizzles qui nous avaient posé quelques problèmes. On a galéré pendant une quinzaine de jours pour tout mettre en place, mais maintenant tout est nickel. Du coup, on peut beaucoup plus s’exprimer, vu que la technique est sûre.
Nathalie
La médaille de bronze à Nice n’a pas changé grand-chose en fait, c’est une médaille qu’on aurait pu avoir à Moscou l’année d’avant si on n’avait pas fait de fautes, voire à Turin où finalement le podium était pour les italiens.
Par contre les JO, ça oui ça nous booste. On compte les jours ! On a 20 ans de carrière derrière nous, mais il ne reste plus qu’un an et demi avant Sotchi.
Quand on est venu à Lyon pour montrer nos programmes, on s’est entraîné sur la même patinoire que Papadakis/Cizeron, on n’a donc pas loupé qu’ils avaient un programme rock sur Pink Floyd. Notre libre sur les Stones n’est peut-être pas aussi rock, mais c’est bien de voir que ce style de musique est utilisé, de toute façon il y aura toujours 150 valses…
La polka finalement on s’y fait, l’intérêt c’est qu’on tourne le thème dans un sens qui nous plaise. On sait que d’autres comme Delobel/Schoenfelder avait déjà utilisé cette musique, on s’était dit que ça pourrait donner quelque chose de bien. L’important c’est que ce soit notre cancan, avec notre style à nous.