Les canadiens Virtue/Moir remportent de nouveau le titre mondial. Dans une patinoire surchauffée, ils devancent les américains Davis/White et les français Péchalat / Bourzat, qui empochent ici leur première médaille mondiale.
Même si le public n'est pas eu l'air conquis par le programme des canadiens sur 'Funny Face', la danse libre de Virtue / Moir est un petit bijou de précision technique. Très en carre, rapide, ils surclassent tous leur concurrents d'au moins 2 points sur la note technique : tous leurs éléments sauf un sont de niveau 4, le niveau maximum. Le choix musical est plus recherché, et peut être moins facile d'accès pour le public qui lui a réservé un accueil mitigé.
Il est vrai qu'en comparaison le programme des américains Davis/White est plus enjoué et plus propice aux applaudissement en rythme, sur la valse de la Chauve souris de Strauss. Peut être le patinage le plus rapide du circuit, ce qui se paye sur la qualité d'exécution et la précision du patinage, mais ils ont pour eux de captiver le public et de ne le relâcher qu'au bout de 4 minutes. Le porté tournoyant où Meryl est en grand écart sur les épaules de Charlie a été particulièrement apprécié. Les dernières notes de musique passées, le public s'est levé d'un bond pour ce qui fût la première standing ovation de la soirée.
Troisième, dans une ambiance de folie, ne pouvant parfois qu'à peine entendre leur musique, les français Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat ont tenu bon et patiné leur programme égyptien sans erreur. Toujours innovants dans les portés, sûrs sur les twizzles, ce sans-faute aura été une délivrance après les mésaventures de l'année dernière où ils avaient laissé échappé le bronze. Beaucoup d'émotion donc, et la deuxième standing ovation de la soirée.
Tout juste derrière leurs partenaires d'entraînement, les canadiens Weaver / Pojé ont joué sur la corde sensible du public en présentant une danse libre sur 'Je suis malade' interprété par Lara Fabian. Là encore du très haut niveau, pour certains le meilleur programme de la soirée. Tellement présent dans l'interprétation qu'Anjelika Kyrlova, leur entraîneur, n'a pu retenir ses larmes à la fin du programme.
Les russes Ilinykh/Katsalapov ont pour eux un talent qui éclate sur la glace dès leurs premiers mouvements. Quelques poussées et ils sont déjà très rapides. La variation sur l'Ave Maria n'est peut-être encore 'leur' programme, la musique qui leur colle vraiment à la peau. Nicolaï Morozov a trouvé pour eux plusieurs attitudes qui mettent très bien en valeur leurs lignes et leur plastique, mais d'autres éléments sont esthétiquement moins réussis, comme le porté final.
Ils sont néanmoins les premiers russes de la compétition, loin devant Bobrova/Soloviev, patinant très proprement mais sans réelle intention chorégraphique, et Riazanova/Tkachenko, très à l'aise dans le registre classique.
A noter la très belle prestation des italiens Capellini/Lanotte qui prennent la 6ème place. La Strada est parfaitement exécuté, dommage que ce thème rappelle par beaucoup leurs anciens programmes.
Derrière le top 6, un enormé trou de 10 points pour un groupe de 5 couples qui se disputent les places 7 à 11, et laissant derrière eux les autres patineurs également à plus de 10 points. Dans ce groupe de milieu de tableau, les Shibutanis seront ceux qui ont le plus perdu depuis leur bronze mondial de l'an dernier. Erreur de la part d'Alex sur la première volée de twizzle, il laisse également passer la seconde et reprend sur la troisième alors que Maia s'arrête. De nombreux points perdus, malgré un thème sur des music Rock 'n Roll qui leur va plutôt bien et leur permet d'exprimer toute leur énergie.
Autre bonne surprise, le troisième couple américain Hubbel/Donohue, tout nouvellement formé, et très inspiré sur le 'I put a spell on you', avec notamment une série de twizzle jambe tendue très réussie.
Liens : Classement du libre, Protocoles et Classement final