Plus affutés et convaincants qu'à l'automne, Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev s'emparent de la première place sur la danse courte. Ce jugement reste tout de même très discutable, et la seconde place de Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat est particulièrement frustrante alors que les Français tenants du titre n'ont pas manqué ce rendez-vous.
Ekaterina Riazanova et Ilia Tkachenko, troisièmes, peuvent espérer une place sur le podium mais d'autres couples sont en embuscade, avec des surprises et des déceptions.
La première place d'Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev est inattendue : assez loin de leur meilleur niveau en Grand Prix, toujours aussi décevants sur le plan artistique, ils avaient cependant confirmé leur statut de numéro un russe en remportant à nouveau le titre natonal. Très vifs, précis dans la glisse et l'exécution rythmique, ils ont réalisé ce soir leur meilleur prestation de la saison. La valeur technique de ce programme compense en partie les lacunes d'une compositon (manque de personnalité, de contenu chorégraphique), mais on ne les attendait pas forcément aussi haut. Le soutien de la fédération russe est en tout cas un atout essentiel.
Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat sont certes tous près des Russes (deux dizièmes de point), mais cette deuxième place reste une amère désillusion. Ils sont sanctionnés sur les niveaux techniques (deux niveaux 2 sur les pas et une séquence de rhumba), ce qui laisse un sentiment d'impuissance alors que la prestation était tout aussi limpide qu'en début de saison, malgré la tension. S'ils sont devant sur les composantes, la différence est faible alors qu'ils sont les seuls à véritablement saisir le caractère des danses latines (avec une unité et une cohérence dans la chorégraphie). Il faut maintenant passer à autre chose car tout est encore possible sur la danse libre vendredi soir.
Ekaterina Riazanova et Ilia Tkachenko, convaincants sans être enthousiasmants, prennent la troisième place et confirment une progression (après une cinquième place l'an passé). Ils devancent deux couples dont la présence à ce niveau est une relative surprise : les Britanniques Penny Coomes et Nicholas Buckland sont quatrièmes (dix places de mieux que l'an passé pour l'instant). Ils bénéficient certes du fait d'évoluer à domicile, du retrait des Kerr qui les a précipité sur le devant de la scène, mais ils ont su aussi saisir leur chance avec beaucoup de volonté et de caractère. Si leur patinage n'a pas la fiabilité et la précision de leurs concurrents, ils dévoilent une personnalité qu'ils doivent encore enrichir.
Les Lituaniens Isabella Tobias et Deividas Stagniunas sont cinquièmes, poursuivant sur la lancée de leur très bon début de saison (premier podium en Grand Prix). Les Italiens Anna Cappellini et Luca Lanotte, sixièmes, ont réalisé une contre-performance : maladroits techniquement, peu inspirés dans l'exécution, ils peuvent encore espérer figurer sur le podium, mais ils n'auront pas droit à l'erreur sur la danse libre.
Même sanction pour Elena Ilinykh et Nikita Katsalapov, septièmes, fébriles sur les pas et twizzles. Troisième couple russe après cette danse courte, ils stagnent cette saison alors que leur potentiel est pourtant très élevé.
Pernelle Carron et Lloyd Jones ont effectué une prestation convaincante, même si le programme n'est pas complètement abouti (notamment dans sa deuxième moitié). Ils grimpent d'un rang par rapport à la saison dernière, devançant les Allemands Nelli Zhiganshina et Alexander Gazsi. Charlène Guignard et Marco Fabbri, qui ont patiné très tôt, prennent une encourageante dixième place.
Liens : classement et protocoles