Euros 2011 : Court Couples

A la recherche de leur quatrième titre continental, Aliona Savchenko et Robin Szolkowy ont tenu leur rang sur le court grâce à un programme limpide. Ils devancent Yuko Kavaguti et Alexander Smirnov, tenants du titre, qui ont aussi réalisé un sans-faute. Vera Bazarova et Yuri Larionov sont troisièmes, alors que les Italiens Stefania Berton et Ondrej Hotarek ont agréablement surpris en prenant la quatrième place provisoire.

 

Le programme court d’Aliona Savchenko et Robin Szolkowy fut à l’image de leur première partie de saison : relâché, fluide, merveilleux d’aisance dans l’exécution. Certes, ce n’est pas leur composition la plus audacieuse, ni la plus sensible, mais ils donnent l’impression de s’épanouir et transmettent aux spectateurs une intensité qui est la marque des grands couples.
Ils se retrouvent désormais en position très favorable pour le titre, puisqu’ils doivent simplement éviter une défaillance.

En deuxième position, Yuko Kavaguti et Alexander Smirnov ont eux-aussi livré une prestation de haut niveau. Il leur sera tout de même difficile de rééditer leur performance de la saison passée : leur patinage est parfois forcé, manque de rodage, mais l’exécution est solide alors que les éléments suivent les éclats de la partition musicale. Ils ne cherchent pas la subtilité, mais sont relativement à l’aise dans ce registre martial et très sec. A l’abri de leurs poursuivants, la médaille d’argent semble déjà presque assurée.

Vera Bazarova et Yuri Larionov sont troisièmes : leur patinage est fluide, la qualité de glisse très propre, mais le programme n’a pas assez d’ampleur ni de personnalité. Cela reste anodin alors qu’ils ont désormais l’expérience pour offrir davantage. Un accroc sur le triple flip lancé les empêche de prétendre à mieux, et ils devront se méfier d’un retour éventuel de leurs concurrents pour la médaille de bronze.

Stefania Berton et Ondrej Hotarek ont réalisé un programme très satisfaisant, sans erreur, récompensé par la quatrième place : alors qu’il s’agit de la deuxième année de leur partenariat, ils progressent en maîtrise et en confiance. Les lignes sont très pures, leur patinage est à l’unison… il ne leur reste qu’à s’affirmer sur le plan de l’expression.

Ils devancent le troisième couple russe : Katarina Gerboldt et Alexander Enbert sont aussi prometteurs, puisqu’il s’agit de leur première saison ensemble. Des éléments sont encore en rodage (à l’image de leur tentative fébrile de triple twist), et la composition de programme est très frustrante, mais ils prennent déjà leur repère pour l’avenir. A condition de continuer leur progression à ce rythme, la concurrence nationale étant sévère.

Maylin Hausch et Daniel Wende sont sixièmes : l’exécution est ferme et puissante, ce qui leur permet de montrer leur progrès dans l’expression d’un caractère. Le triple flip lancé, pas encore stable, est chuté… ils peuvent encore espérer remonter au classement s’ils ne commettent pas d’erreur sur le libre.

L’objectif d’Adeline Canac et Yannick Bonheur était logiquement d’atteindre le top 10 : le contrat est pour l’instant rempli avec une neuvième place. L’erreur sur le triple Salchow individuel (retourné et dégradé) coûte cher, alors que leur programme n’est pas encore assez précis dans l’exécution des éléments. Mais il y a de l’envie, du caractère, on ne peut qu’espérer que ces championnats d’Europe soit un tremplin et une ouverture pour l’avenir.

Il leur sera difficile de gagner des places sur le libre, puisqu’ils sont devancés par Stacey Kemp et David King, septièmes, et Klara Kadlecova et Petr Bidar, huitièmes.
Les Britanniques n’ont pas commis d’erreurs majeures, mais leur gestuelle est très forcée et ils ne proposent qu’un double flip parallèle. De leur côté, les Tchèques ont réussi à montrer leur meilleur visage, alors qu’ils patinaient dans le dernier groupe, le plus relevé. Cela manque évidemment d’ampleur et de personnalité, mais les bases sont bien présentes.
Par rapport aux Français, ils obtiennent de meilleurs notes sur les portés et pirouettes notamment, ce qui offre à Adeline et Yannick une certaine marge de progression.

Les couples suivants n’avaient que peu d’expérience, et beaucoup découvraient le haut niveau international. Si les performances furent très inégales, chaque couple a pu donner le maximum en parvenant à tenir la pression. De quoi offrir une vitrine encourageante à une discipline si athlétique et exigeante.

 

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