TEB : la danse libre vue par Marie

Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat remportent leur second grand prix de la saison, devant leur public, et se qualifient pour la Finale du Grand Prix en seconde position pour quelques petits dixièmes seulement !
Ekaterina Riazanova et Ilia Tkachenko conservent eux la seconde place de manière convaincante et privent par la même les américains Madison Chock et Greg Zuerlein, troisième ici, de la Finale du Grand Prix (ouf !).

Après deux saisons difficiles, connaissant des soucis de réglages sur leur danse libre, Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat semblent enfin avoir pris la mesure du talent de leur entraîneur, Alexander Zhulin, en acceptant ses idées de chorégraphie.

Pari payant avec un libre sur des musiques de film de Chaplin agréable à regarder, lisible par tout le monde, mais surtout, un programme qui glisse et met en évidence les progrès accomplis chez l’école russe en terme de netteté de carres et de puissance.
Ils font le pari de démontrer à tout le monde que non, les canadiens ne sont pas les seuls à savoir faire des portés acrobatiques, car n’oublions pas que Nathalie et Fabian en faisaient déjà bien avant que l’idée ne germe dans la tête de l’école Zueva / Shpilband …

 

Et ils le font avec classe, en intégrant au mieux tous les éléments dans leur chorégraphie. Seule la pirouette fait un peu tâche au tout début d’une partie rythmée, mais la pirouette étant un élément de couples et non de danse, je n’aurais de satisfaction que lorsqu’on la supprimera ENFIN des libres !
Ce libre n’est pas sans rappeler la danse olympique de Zhulin et sa partenaire Usova en 1994 sur les musiques de Fellini.
Ce programme leur permet de s’approcher (ENFIN !) des américains sur le plan des scores, chose qui aurait dû se produire bien plus tôt sans les quelques soucis de réglages rencontrés ces dernières années.
J’ai failli oublié : les costumes sont somptueux (comme toujours) avec des petits détails vraiment sympas comme la manche un peu déchirée au niveau de l’épaule chez Fabian. Ils devraient obtenir des +2 juste pour ce genre de choses !

 

Seconds pour la première fois de leur jeune carrière, Ekaterina Riazanova et Ilia Tkachenko bénéficient d’une plastique sans tâche et de carres nettes, profondes et puissantes. Cela leur permet d’accrocher la seconde place provisoire en équipe de russie et de marquer des points en vue de leurs championnats nationaux.
Leur libre n’est par contre pas très intéressant, ni sur le plan chorégraphique ni sur la composition technique. Un flamenco sans réelle chorégraphie de flamenco, des portés pas toujours très jolis, bref rien de bien folichon.
Ils ne sont ensembles que depuis deux saisons et se cherchent encore un style, espérons que ça arrive vite !

 

Les américains conservent donc leur troisième place, après leur libre inspiré de la comédie musicale Cabaret.
Comme toujours dans cette école, les qualités techniques sont évidentes, mais elles ne sont jamais exploités à leur plein potentiel par une chorégraphie étriquée, déjà vue, et surtout complètement inutile.
Les pas sont quasiment les mêmes que ceux utilisés l’an dernier par eux (ou tout autre équipe de ce team d’entraîneur) et n’apportent rien de nouveau à la discipline.
Ils ont de plus commis des erreurs idiotes ici et là, dont une chute de la demoiselle au sortir d’un porté, chute d’ailleurs réalisée à grande vitesse. (l’humour noir est bon pour la santé !)

 

Pernelle Carron et Lloyd Jones se maintiennent en 4e position, de justesse. (Je reviendrais sur les 5e plus tard …)
Leur libre, patiné sur un mix des Rolling Stones version violoneuse, est assez étrange au niveau de l’expression. La pate Najarro est sensible, par contre le choix musical passe à mon avis assez mal.
Les progrès sur la technique sont là, mais la nervosité de Lloyd aussi, qui tombe sur rien, juste avant la série de twizzles effectuée parfaitement.
Un couple en devenir, qui cherche encore son style.

 

Je tiens à parler des canadiens Ralph et Hill, qui nous ont hier gratifié d’un libre fantastique, sur une version africanisée de Summertime. Ils terminent 6e, se faisant battre de manière totalement inexplicable par les chinois (qui patinaient sur une version prisunic de Singing in the Rain).
L’école de Carol Lane montre encore une fois qu’elle est presque la seule actuellement à utiliser le COP dans ses moindre recoins.
Ce libre n’arrête pas une seconde, ils passent d’un élément à un autre en faisant uniquement des transitions, sans jamais perdre de vitesse.
Il me reste à comprendre comment avec un libre pareil ils ont pu nous proposer une short dance aussi mièvre sur le thème de Cendrillon, où leurs qualités techniques sont totalement absentes !

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