Champions de France juniors de danse sur glace en 2007 et quatrièmes des Championnats de France élites cette saison, Zoé Blanc et Pierre-Loup Bouquet ont parfaitement assumé leur statut de remplaçants d’Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder à Los Angeles. 19es pour leurs premiers Championnats du Monde, Zoé et Pierre-Loup ont accepté de répondre aux questions de Passion Patinage et de nous parler de leurs ambitions pour les saisons à venir…
(Propos recueillis par Brice Dequaire)
Zoé : Plein de choses. Tout d’abord un grand plaisir, c’était une super expérience d’être ici parmi l’élite mondiale et l’élite française. Nous sommes très satisfaits de notre performance sur la danse imposée et sur la danse originale. Une petite déception sur le libre car tous nos éléments n’ont pas été validés. On venait de changer le libre, on l’avait juste fait en Chine au mois de février lors des Universiades. Il était donc jeune mais il était maîtrisé. Mais on aurait pu mieux le faire. On est aux Championnats du Monde, c’est déjà pas mal d’avoir fait tout ce que l’on a fait.
Zoé : Nous avons pris cette décision avec l’accord de notre entraîneur Karine Arribert. Mais bon, nous n’avons pas forcément eu le choix. C’est en grande partie un problème de rythmique et de mélodie sur la musique de Grand Corps Malade qui n’est pas passée à l’oreille des juges. On a fait des efforts. On nous l’avait dit avant les Championnats de France. Pour Colmar, on avait rajouté quelque chose, mais ça n’a pas suffit. Nous avons eu une déduction de timing. On a eu beaucoup de retours. On nous a dit c’est "soit vous changez, soit ce n’est pas la peine". Nous avons donc compris qu’il ne fallait pas insister . C’était quand même un choix risqué, on l’a compris après, ce n’était pas volontaire. On ne pensait vraiment pas que la rythmique ne serait pas entendu par les juges. C’était parlé, c’était en français. Le Slam est très peu accessible, c’est sûr. C’était très ambitieux. Dans le monde du patinage, on ne peut quand même pas faire trop de choses et là, on est allé un peu trop loin. Sur quatre minutes, il faut vraiment réussir à capter l’attention.
Pierre-Loup : Grâce à ces Championnats du Monde, nous avons réussi à nous situer dans cette élite mondiale, nous avons trouvé notre place. Nous n’avions jamais fait de championnat comme celui-ci, uniquement des Grand-Prix où il n’y avait que les meilleurs à chaque fois et lors desquels nous avons souvent fait les fonds de classement. Grâce à cette participation, ça sera plus simple désormais de se fixer des objectifs réalisables. On va essayer de gravir les échelons un par un, le plus vite possible bien sûr. Nous voulons continuer à être honnête avec nous-même, on va rester dans la même démarche d’originalité, même si nous n’allons pas retourner vers le Slam. Participer aux J.O de Sotchi en 2014, cela paraît réalisable, à moins que tous les couples continuent (rires). D’avoir fait un Championnat du Monde, ce n’est pas une fin en soit, c’est une première étape. J’espère que c’est le premier d’une longue série. Nous sommes motivés pour continuer jusqu’en 2014.
Zoé : Je pense que nous avons passé ce cap. Nous venons de faire les Championnats du Monde seniors, nous savons que nous allons continuer. On est lancé pour les J.O dans 4 ans, dans huit ans. Nous patinons ensemble depuis 6 ans maintenant. Nous avons toujours été avec Karine Arribert. Moi, ça fait dix que je m’entraîne avec elle et quand Pierre-Loup est arrivé à Villars, elle était déjà là.
5/ Vous faites également du ballet à Villard-de-Lans, arrivez-vous à cumuler les entraînements de danse et de ballet ?
Zoé : Oui, nous faisons du ballet avec l’équipe de Villard. Il y a deux équipes : une élite et une jeune. Nous sommes avec l’équipe élite. Nous avions fait notre programme long de ballet lors du gala du Grand Prix Junior de Courchevel. On essaye de l’insérer dans les spectacles car je pense que cela vaut la peine. Jusqu’à l’année dernière, ça marchait bien. Mais cette année, pour être honnête, c’était un peu plus difficile. D’ailleurs notre groupe a fait sa première compétition la semaine dernière, on les a suivi par téléphone et par mail. Nous n’arrivons pas les suivre complètement. Mais on fera les Championnats de France avec eux et nous apprendrons les programmes aux derniers moments. J’espère pouvoir le faire encore longtemps. C’est pour le plaisir, nous avons une super équipe à Villars. C’est aussi un petit plus pour la danse. Ce n’est que de la création, le ballet sur glace. Il n’y a plus de séries de pas, plus de twizzles, c’est de la danse et en plus, ça nous fait progresser.
