Interviews des patineurs français à Helsinki (2e partie)

(Propos recueillis par Brice Dequaire)

Le podium danse (Photo BD)

Nathalie Péchalat (4e en danse avec Fabian Bourzat) :

Nathalie : Un bon sentiment tout d’abord, car nous avons fait une belle compétition en patinant parfaitement sur les trois épreuves. C’est une satisfaction, car on a beaucoup travaillé. Les patineurs sont là pour patiner, les juges pour juger, mais je pense que l’on aurait mérité cette médaille ! Avec les points de retard pris sur les deux premières épreuves, notre deuxième place libre n’a pas suffit. C’est un petit peu comme lors du NHK Trophy, il ne faut pas que cela devienne une habitude, il faut que l’on travaille plus sur les deux premières épreuves pour ne plus prendre de retard.

Nous avons travaillé deux semaines sur le Finnstep (NDLR : la nouvelle danse imposée), c’était un petit peu plus stressant que pour une autre danse, mais nous avons eu de très bons conseils avec Alexander Zhulin et Oleg Volkov pour le côté technique. Ensuite nous avons répété avec le couple allemand Nelli Zhiganshina et Alexander Gazsi (NDLR : vice-champions d’Allemagne en titre) qui ont passé un mois chez Martin Skotnicky pour récupérer les informations. Comme ils n’étaient pas présents sur ces championnats d’europe et qu’ils s’entraînent dans la même patinoire, nous avons répété tous les matins avec eux. C’était une danse plutôt sympa à patiner, vivante et pétillante. Pour notre programme libre, nous prévoyons de changer le porté serpentine, car nous n’avons eu qu’un niveau deux sur cet élément.

Jana Khokhlova et Sergei Novitski, Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat, Sinead Kerr et John Kerr lors de la remise des petites médailles du programme libre danse (Photo BD)

Nathalie : Nous travaillons à Moscou avec Alexander Zhulin depuis six mois, au début c’était hyper compliqué, on ne savait pas où est-ce que l’on allait habiter, ça coutait pas mal d’argent, pour nos études aussi on ne savait pas trop comment s’organiser. Mais finalement à partir du mois de septembre, tout s’est très bien arrangé, nous avons tous les deux trouvé nos repères, les entraînements là-bas sont tops ! Même s’il fait -30° dehors, ce n’est pas le problème, l’essentiel c’est ce qu’il se passe sur la glace. Cela nous change complètement, car avant nous avions deux heures et demie d’entraînement quotidiennement, maintenant nous sommes beaucoup plus impliqués, puisque nous faisons quatre ou cinq heures de glace par jour, plus la danse classique, la musculation et le stretching.

Nous continuerons au-delà des JO de Vancouver en fonction du règlement surtout, c’est ça qui m’inquiète. Si c’est pour que l’on se retrouve tous à faire des portés pied dans la main, des grands écarts et patiner sur des musiques qui ne nous conviennent pas. J’attends de voir comment cela va évoluer. Je souhaite me faire plaisir sur la glace, je n’ai pas envie d’aller pointer tous les matins à l’entraînement, je veux qu’il y ait un petit peu de Fabian et moi dans chaque programme ! Il faudra aussi voir la condition physique, la santé et les blessures. Selon tous ces critères, nous continuerons pour obtenir des résultats, sans problème.

Alban Préaubert, Pernelle Carron et Mathieu Jost à Helsinki (Photo Stéphanie Bruni)

Pernelle Carron (6e en danse avec Mathieu Jost) :

Pernelle : On est assez satisfait, car on a plutôt bien patiné sur les trois épreuves. Nous avons eu de très très bons commentaires sur le Finnstep, beaucoup sur la danse de création, mais aussi sur le libre par rapport à toutes les modifications que nous avons apportées. Un peu déçu qu’un de nos portés lors du libre ait été considéré comme illégal. C’est le troisième porté du programme qui n’a pas compté, car les spécialistes ont jugé que Mathieu avait les mains au-dessus de la tête. En plus du zéro sur cet élément, nous avons eu deux points de déduction, ce qui au final nous a fait perdre une place. C’est dommage, car pour une fois les juges nous ont mieux noté que le couple italien (NDLR : Anna Cappellini et Luca Lanotte), ça c’est plutôt positif, car cela montre que nous avons vraiment progressé par rapport à eux.

Je suis très contente d’aller à Los Angeles, nous allons participé à nos premiers championnats du monde (NDLR : Mathieu Jost avait participé aux championnats du monde en 2003 avec Roxane Petetin). Notre objectif principal aux États-Unis sera avant tout de bien patiner, car il ne faut pas oublier que nous patinerons en tant que 3e couple français. Il y aura beaucoup de concurrence avec les couples canadiens et américains. Accrocher le top 12, ça serait bien ! Avec Mathieu, nous souhaitons continuer jusqu’aux Jeux Olympiques de Sotchi en 2014.

Terra Findlay, Maximin Coia et Yannick Ponsero à Helsinki (Photo Stéphanie Bruni)

Terra Findlay (19e en danse avec Benoît Richaud et remplaçants d’Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder) :

Terra : Le premier jour, ils nous aient arrivé quelque chose à l’entraînement. Nous avons commencé à répéter le Finnstep et lors d’une séquence de twizzles, j’ai pris la lames de Benoît sur mon genou gauche et j’ai eu 12 points de suture à cause de cela. Le médecin français m’a dit qu’il ne fallait pas que je patine pendant un journée et j’ai ensuite repris. Chaque jour, c’était un peu plus raide que le jour précédent, mais c’est normal. Après le libre, on a réouvert ma cicatrice pour que le médecin mette du scotch pour que cela tienne. Ça ne m’a pas vraiment gêné pendant la compétition, mais à cause de cet accident, j’ai toujours pensé à mon genou, j’avais un peu de mal à le plier.

Nous sommes ensemble depuis un an avec Benoît (NDLR : Terra Findlay avait participé aux championnats du monde juniors en 2004 pour le Canada en couple artistique). C’était une bonne expérience pour nous ces championnats d’europe pour trouver un meilleur ensemble et obtenir une meilleure connexion sur la glace. On se connait bien, mais nous n’avons pas encore l’expérience de Nathalie et Fabian. Nous avons fait des programmes propres, mais nous n’avons pas eu un très bon score technique sur le libre. Lors de la danse originale, il y a juste eu un petit déséquilibre. C’était très une bonne préparation pour les championnats du monde juniors qui vont avoir lieu prochainement à Sofia.

Benoît Richaud à Helsinki (Photo Stéphanie Bruni)

Terra : Nous avons changé notre programme libre après le grand prix junior de Gomel (NDLR : Lors duquel ils ont obtenu la 3e place), nous patinions en début de saison sur de la Tecktonik. C’est Benoît et moi qui avons pris cette décision, on ne se sentait pas très bien sur ce libre. C’était un beau programme, les juges ne nous ont pas dit que ce programme était mauvais, mais nous n’arrivions pas à être à l’aise dessus. Nous avons donc décidé de reprendre notre libre de l’année dernière sur Mission que nous avions présenté aux championnats de France juniors, nos sensations sur ce programme sont meilleures ! Nos entraîneurs ont approuvé notre choix, mais nous avons changé beaucoup de choses par rapport à l’année dernière.

Pour les championnats du monde juniors, au début de la saison je m’étais dit "Il faudra faire de notre mieux", mais maintenant que je vois notre progression, j’espère que l’on pourra s’approcher du podium !

Terra Findlay et Nathalie Péchalat à Helsinki (Photo Stéphanie Bruni)

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