Euros 2011 : Danse Libre

Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat remportent, avec la manière suite à une performance irréprochable, leur premier titre européen. C’est pour eux l’aboutissement d’une carrière, et un énorme soulagement qui doit leur permettre d’envisager l’avenir avec des ambitions renouvelées. Le podium de la danse courte reste inchangé, puisque les Français devançent Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev, alors que Sinead et John Kerr prennent la troisième place.

 

Nathalie pendant le libre des championnats d'Europe (Photo Florence Lécrivain)

Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat attendaient ce moment depuis tellement longtemps…leur objectif cette saison était le titre et rien d’autre, et logiquement la tension était extrême au moment de se présenter sur la glace. Mais ils ont tenu jusqu’au bout, portés par un programme qui reflète avec tellement de spontanéité leur sensibilité et leur caractère. Des émotions contrastées se succèdent les une aux autres, et Nathalie et Fabian parviennent à vivre chaque séquence avec leur aisance habituelle. Leur performance technique est de plus à la hauteur, sans erreur notable, et cela leur offre une victoire indiscutable. Ils peuvent désormais savourer, puis se reconcentrer vers les Mondiaux, où ils viseront forcément une médaille.

Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev conservent leur seconde place, mais leur prestation fut bien plus fébrile que lors de la danse courte. De plus, l’exécution est très quelconque dans l’expression…s’ils ont encore une nette marge de progression à condition de conserver leur virtuosité, ils devront faire face à une concurrence nationale très prometteuse pour les prochaines saisons. Cette médaille européenne leur offre beaucoup d’espoirs à confirmer, et il leur reste à acquérir un style et une musicalité.

Sinead et John Kerr remportent leur seconde médaille de bronze européenne après 2009. Le programme est intense, avec une entame remarquable qui ne trouve pas toujours confirmation, puisque la gestuelle se révèle moins subtile dans l’expression d’un crescendo. Leur expérience des échéances internationales leur permet toutefois de conforter leur classement grâce à une prestation convaincante et maîtrisée, malgré quelques approximations.

Federica et Massimo sur leur libre Manoleto (Photo Florence Lécrivain)

Elena Ilinykh et Nikita Katsalapov prennent la quatrième place : c’est un remarquable accomplissement pour leur premier saison en senior, et ils prennent déjà leurs marques pour la saison prochaine. La structure de leur programme est ambitieuse, s’inspirant de la gestuelle et de l’esthétique du ballet, et ils parviennent déjà à dévoiler une maturité d’interprétation. Les mouvements manquent de fluidité et d’ampleur, et ils sont encore sur la réserve, mais le potentiel est évident.

Federica Faiella et Massimo Scali remontent en cinquième position, en ayant eu le mérite de ne rien lâcher, alors que la déception était immense après la danse courte. Leur programme exprime une fièvre et une fougue avec une forte densité dans l’exécution, parfois à la limite d’une agressivité incontrôlée. Les Italiens se retrouvent ainsi en permanence au bord de la rupture, avec le risque d’évoquer une gestuelle parfois confuse. On peut tout de même retenir une combativité et une énergie qui leur permettent d’emporter l’adhésion.

Ekaterina Riazanova et Ilia Tkachenko perdent une place et terminent sixièmes. Très tendus, il n’ont pu patiner avec suffisamment de confiance et de précision malgré une exécution très puissante. Sur un programme encore trop transparent, ils laissent une impression en demie-teinte. Mais comme les deux couples russes précédents, ils incarnent une relève qui progresse pas à pas…il y aura pour eux d’autres occasions de briller, s’ils confirment dans la durée leur régularité de cette saison.

Nelli Ziganshina et Alexander Gazsi (Photo Florence Lécrivain)

Nelli Ziganshina et Alexander Gazsi conservent leur septième place, avec un programme plein d’idées mais relativement incohérent et maladroit dans sa structure. C’est frustrant, car ils montrent par ailleurs des qualités dans la glisse et la gestuelle, qui leur permettent ainsi d’atteindre un top 10 européen.

Nora Hoffmann et Maxim Zavozin prennent la huitième place, en laissant passer l’occasion de progresser plus nettement dans la hiérarchie. Mais il ne semblent pas s’investir dans leur programme, dont le contenu reste bien trop anodin, et ils ne peuvent compenser par la qualité d’exécution.

Pernelle Carron et Lloyd Jones sont neuvièmes en étant simplement dépassés par les Italiens. Leur danse libre manque toujours de cohérence et de nuances, et quelques erreurs dans l’exécution les empêchent d’espérer mieux. A l’image de leur début de saison, le bilan de ces Euros est pour eux mitigé : ils profitent du renouvellement post-olympique pour progresser dans la hiérarchie, mais leur patinage n’est pas suffisamment fiable pour espérer confirmer sur le long terme. Ils devancent de peu Lucie Mysliveckova et Matej Novak, qui ont rattrapé sur ce libre leur erreur du court, malgré un montage musical médiocre.

Penny Coomes et Nicholas Buckland (Photo Florence Lécrivain)

Parmi les couples d’avenir, on peut souligner les promesses de Penny Coomes et Nicholas Buckland. Malheureux lors de la danse courte, ils parviennent à remonter en quatorzième position, malgré une tendance à en faire trop en prenant des risques inutiles. Mais ils dévoilent une personnalité qui ne demandent qu’à s’affirmer. Enfin, Sara Hurtado et Adria Diaz confirment dans la foulée de leurs précédentes prestations, avec une quinzième place au final.

 

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