Le bilan du Trophée Bompard à travers les propos des compétiteurs

Trois jours d’émotions, trois jours de joie mais aussi de quelques déceptions, trois jours qui sont passés trop vite. Il ne reste maintenant plus que de faire le bilan… à travers les propos de nos patineurs médaillés… et de se réjouir d’une prochaine compétition.

Malgré les grèves des transports et l’absence de Brian, les passionnés du patinage sont tout de même venus assez nombreux pour soutenir leurs compétiteurs préférés. Néanmoins, une légère déception du forfait du leader de l’équipe de France s’est laissé ressentir dans les coulisses après l’annonce du forfait du leader de l’équipe de France. Personne ne voulait porter le lourd rôle du favori à la médaille d’or.

Les hommes, un classement très surprenant « Je suis venu sans objectif de résultat pour ne pas être stressé comme lors du Skate Canada. Je ne pensais pas penser à la victoire, je voulais me livrer et me faire plaisir. Il est vrai que l’absence de Brian m’a personnellement beaucoup touché, je me sentais un peu seul dans cette équipe de France. En plus, cela m’a rajouté de la pression que j’ai essayé d’évacuer rapidement », confie Alban Préaubert avant d’avouer son petit échec : « C’est frustrant d’avoir un score technique plus bas que l’an dernier avec un programme plus simple. Mais avec le NJS, il faut être très propre » Une chute coûte très cher et les sorties des sauts imprécises portent de lourdes conséquences sur les GOE. Malgré cela, la splendide chorégraphie de Dracula a été très bien interprétée et la prestation intense.

Sergei, Patrick et Alban à la conférence de presse

La première place d’Alban après le court lui a été soufflée très vite par le jeune Canadien Patrick Chan. Grande surprise de cette compétition : l’amplitude dans les mouvements, la fraîcheur, le dynamisme et un patinage très net. Lui même semblait très étonné : « Je ne pensais absolument pas monter sur la plus haute marche du podium. Mais j’en suis très heureux. Gagner le trophée en France est vraiment merveilleux ». Non seulement il n’y croyait pas, mais en plus il ne pensait même pas être dans les quatre premiers. Il paraîtrait qu’il n’avait pas emmené son costume pour le gala et qu’il avait téléchargé sa musique la veille à l’hôtel. Et pourtant, le dimanche, il a livré au public deux programmes haut standing ! L’argent a été remporté par le Russe Sergei Voronov, après son libre certes propre, mais assez classique.« C’était ma première compétition internationale. Je suis plutôt satisfait de ma performance. A vrai dire, je ne pensais pas que j’aurais une médaille. Elle va m’encourager pour continuer à travailler très dur », laisse entendre le protégé d’Alexei Urmanov.

La danse, un régal pour les yeux Vendredi, longue journée pour les couples de danse avec les entraînements dès 8h, les imposés à 14h et les originaux qui se sont terminés vers 22h. « C’était très long aujourd’hui, surtout qu’il y avait un grand espace de temps entre les entraînements et la compétition le soir » , raconte Charlie du couple américain Davis/White.« Non, je ne pense pas que c’était trop long, réplique Sergei Novitski, l’emploi du temps nous convenait parfaitement » . « C’était une longue journée plutôt pour les juges », ajoute sa partenaire Jana Khokhlova. Les Russes seraient-ils peut-être habitués à des conditions plus difficiles ? Les Français Isabelle et Olivier se concentre pour commenter leurs programmes : « Nous avons réalisé de bons imposés, on a patiné sans fautes, on a fait notre job. Ce soir, ce n’était pas notre meilleure performance, mais on a réussi à gérer », raconte la moitié masculine du couple lyonnais. Ils ont choisi de patiner leur original sur la composition de Breton Gavotte :« On voulais trouver une musique instrumentale moderne car le folklore peut être parfois assez ennuyeux ».

Isabelle et Olivier

Samedi, les protégés de Muriel Zazoui ont fait résonner à Bercy la Marseillaise malgré un libre assez médiocre. Olivier chute dans les twizzels et désaxe sa pirouette. Erreurs fatales qui ne permettent pas de reprendre l’élan, dans un magnifique programme difficile et chargé, sur la musique du film la ’Leçon de piano’. Classés deuxième du libre, ils terminent premiers au combiné des trois épreuves. « On est très heureux de gagner en France, on attendait cela depuis longtemps. Cependant, on est déçu par notre performance aujourd’hui, on a pas réussi de montrer nos capacités techniques. On sait qu’on doit encore s’entraîner pour être au point lors des Championnats d’Europe », admet Olivier. Les Russes ont, quant à eux, réussi à faire lever le public des strapontins avec une prestation très dynamique et théâtralisée : « On est très heureux de participer à ce trophée, tout s’est bien passé pour nous. Le public nous a très bien accueilli ce qui nous a très agréablement surpris. Pour notre premier grand prix cette saison, on s’est bien débrouillé, on a montré tout ce qu’on voulait », décrit Jana leur ressenti. Très ambitieux, ce seront des compétiteurs de plus en plus dangereux.

Les Dames, le trio médaillé très enthousiaste La médaille d’or de la catégorie femmes va au pays du soleil levant et à sa jeune représentante Mao Assada. Elle chute lors du triple axel en début de programme, mais nous livre par la suite une prestation intense, légère et surtout travaillée dans le moindre détail. « J’ai été un peu nerveuse au moment de rentrer sur la glace, mais j’ai réussi à me reprendre. J’ai réalisé une belle performance et j’en suis très contente », explique Mao, un peu timide mais qui en veut tellement sur la glace !

Kimmie, Mao et Ashley à la conférence

On a découvert Kimmie Meissner, médaillée d’argent, il y a tout juste deux ans à Paris. Et depuis… quel travail ! Certes, elle n’a pas réussi à éviter quelques erreurs techniques mais nous a présenté un programme avec une légèreté et une douceur remarquable. Sa séquence de pas, marquée d’une amplitude de gestes saisissante, n’a rien d’ordinaire. « Mon progrès est le fruit de ma collaboration intense avec mon coach et mon chorégraphe. Je m’entraîne tous les jours très dur pour être au point sur la technique et les components. Le patinage a beaucoup évolué ces années, il est plus athlétique, c’est pourquoi j’ai besoin de maîtriser le triple axel si je veux faire partie des meilleurs. Mais je suis vraiment très motivée cette année », raconte Kimmie. Sa compatriote, Ashley Wagner, troisième du trophée, rajoute :« Oui, même la combinaison triple-triple est aujourd’hui très importante. Personnellement, je dois également améliorer ma chorégraphie ». Très enthousiaste de sa médaille de bronze, elle continue en rigolant :« C’est tellement merveilleux de réussir à Paris, j’adore cette ville et je n’ai pas du tout envie de retourner chez moi, de reprendre l’école et ma vie quotidienne » .

Les couples plutôt déçus de leur performance Les vice-champions olympiques, Dan et Hao Zhang, se placent premiers. Très perfectionnistes, ils relativisent leur performance : « On a réalisé un bon court mais on doit encore travailler sur nos pirouettes. Le niveau de notre libre n’a pas été comme on l’aurait souhaité, on n’avait pas eu suffisamment de temps pour travailler notre programme », avoue Hao. Ni d’ailleurs Maria Mukhortova et Maxim Trankov ne sont très satisfaits : « Notre court n’était pas mal mais on peut faire beaucoup mieux. De même, on a commis quelques erreurs dans notre libre. Je trouve qu’il y avait une très longue pause entre les entraînements et la compétition. Puis, on manque également d’expérience », commente Maxim leur performance. Seuls les Chinois classés deuxième, Qing Pang et Jian Tong, semblent être satisfaits : « C’était notre meilleure performance de nos trois grand prix. Au Skate America on a eu beaucoup de problèmes, notamment sur le lasso. Mais nous sommes vraiment contents de notre libre aujourd’hui », confirme Qing.

Deux mois séparent maintenant les compétiteurs de la plus grande épreuve européenne où la concurrence sera rude et le spectacle d’autant plus intense. Rendez-vous le 21 janvier !

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