Messieurs
Javier Fernandez ne semble pas avoir de rival à sa mesure et visera un quatrième succès consécutif (il serait le premier à réaliser cet exploit depuis le patineur slovaque Ondrej Nepela, quintuple champion d’Europe entre 1969 et 1973). Sa marge est importante, à la fois sur le plan technique et artistique : l’essentiel sera pour lui de bien gérer la pression et de rester particulièrement concentré.
Le triple champion de Russie Maxim Kovtun peut gêner Fernandez s’il parvient à réaliser deux programmes de très haut niveau. Moins convaincant que l’Espagnol dans ses chorégraphies, il devra faire un sans-faute technique et montrer enfin tout son potentiel dans un grand championnat. Second des Euros l’an passé, son objectif est déjà de faire aussi bien.
La troisième place du podium est assez ouverte. Mikhail Kolyada a obtenu de très bons résultats cette saison, mais il est relativement inexpérimenté à ce niveau et devra maîtriser cette pression inhabituelle. La situation est comparable pour son compatriote Alexander Petrov, qui dispute lui-aussi ses premiers Euros. Leurs concurrents seront notamment les Israéliens Alexei Bychenko et Daniel Samohin : Bychenko, quatrième l’an passé, a été cependant très décevant en Grand Prix et Samohin a déjà beaucoup patiné cette saison (à la fois en junior et en senior). Le patineur tchèque Michal Brezina reste une valeur sûre, mais ses meilleures saisons semblent maintenant derrière lui. Il faudra également suivre le Belge Jorik Hendrickx, qui progresse régulièrement chaque année.
Les objectifs de Florent Amodio, pour sa dernière compétition, sont incertains. Il s’agit avant tout de ne pas avoir de regrets et de donner le meilleur de lui-même. Si un podium apparait inaccessible si l’on se base sur ses résultats récents mitigés, il doit viser une place parmi les dix premiers afin de permettre à la France de conserver un second quota (Chafik Besseghier, blessé, est malheureusement absent).
Dames
Le podium, comme l’an passé, ne devrait pas échapper à la Russie. Tout réussit cette saison à Evgenia Medvedeva, vainqueur de la finale du Grand Prix puis du championnat russe. Si elle conserve sa maîtrise technique et son insouciance, le titre lui est promis mais enchaîner des compétitions à un tel niveau est loin d’être évident, même si sa condition physique est exceptionnelle. Sa principale concurrente sera Elena Radionova, troisième de la finale du Grand Prix et seconde au championnat russe : médaillée d’argent aux Euros l’an passé, elle veut faire mieux et tentera de profiter d’une éventuelle défaillance de sa compatriote. Anna Pogorilaya, troisième patineuse russe sélectionnée, aura du mal à se mêler à la lutte pour le titre mais elles dispose à priori d’une marge confortable pour la troisième place (elle était déjà sur le podium la saison passée).
La lutte pour les places d’honneur s’annonce très disputée. Les Françaises Maé-Bérénice Meité et Laurine Lecavelier peuvent être ambitieuses, mais Maé a connu un retard de préparation important cette saison et elle n’est pas dans sa meilleure condition. Laurine, à l’image des récents championnats de France, est encore trop inégale dans ses performances et l’objectif sera de présenter des programmes aboutis, avec un contenu technique à la hauteur de son potentiel. La Suédoise Joshi Helgesson, l’Italienne Roberta Rodeghiero, la Slovaque Nicole Rajicova, la Lettonne Angelina Kuchvalska seront leurs principales rivales pour une place parmi les cinq premières.
Couples
Deux forfaits importants parmi l’équipe russe ont changé la donne (Kavaguti/Smirnov puis Stolbova/Klimov, sur blessure). En leur absence, Tatiana Volosozhar et Maxim Trankov s’emparent du statut de favoris et tenteront de remporter un quatrième titre européen. S’ils manquent de compétitions de référence, leur expérience devrait leur permettre d’évoluer près de leur meilleur niveau à Bratislava.
Aliona Savchenko et Bruno Massot, éligibles pour l’Allemagne depuis l’automne au niveau international, vont participer à leur première compétition majeure. Très performants à l’automne au cours de compétitions moins prestigieuses, ils doivent avant tout prendre leurs repères face à leurs rivaux potentiels, mais un podium apparait ici un objectif réalise et largement accessible. Le titre est même envisageable, mais il leur faudra exprimer tout leur potentiel technique.
Evgenia Tarasova et Vladimir Morozov, troisièmes des Euros l’an passé, tenteront de faire aussi bien. Les Français Vanessa James et Morgan Ciprès, régulièrement placés (quatrièmes en 2013, cinquièmes en 2014 et 2015), viseront un podium et ont augmenté leur contenu technique en conséquence. Les Italiens Valentina Marchei et Ondrej Hotarek seront parmi leurs concurrents, tout comme leurs compatriotes Nicole Della Monica et Matteo Guarise. Il faudra également surveiller Kristina Astakhova et Alexei Rogonov, troisième couple russe en lice.
Danse
Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont été longtemps incertains pour toute la saison, Gabriella devant se rétablir complètement d’une commotion cérébrale. Leurs performances au championnat de France ont cependant été très rassurantes, et ils se présentent aux Euros avec pour objectif de conserver leur titre. Le manque de compétitions de référence sera pénalisant, mais leurs programmes sont prêts et mettent en valeur leurs qualités et leur expressivité, sans tomber dans une redite de la saison dernière.
Anna Cappellini et Luca Lanotte, seconds l’an passé, seront encore une fois leurs principaux rivaux. Troisièmes de la finale du Grand Prix, ils ont été très réguliers cette saison. Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev, champions de Russie et cinquièmes de la finale du Grand Prix, ont déjà été champions d’Europe mais le titre apparait sur le papier moins accessible, et ils devront espérer des défaillances de leurs concurrents. Les autres couples russes viseront un podium : ce sera la première participation de Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov, tandis qu’ Alexandra Stepanova et Ivan Bukin étaient déjà troisièmes en 2015.
Les Italiens Charlène Guignard et Marco Fabbri seront candidats à une belle place d’honneur, tout comme les Britanniques Penny Coomes et Nicholas Buckland. Deux autres couples français seront en lice, avec pour objectif avant tout de franchir le “cut” du programme court : Lorenza Alessandrini et Pierre Souquet feront leurs débuts aux Euros (même si Alessandrini y a déjà participé pour l’Italie avec un précédent partenaire), tout comme Péroline Ojardias et Michael Bramante.