Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron prennent logiquement la première place avec une avance confortable, mais l’essentiel était ailleurs pour leur première compétition de la saison. Ils devancent Lorenza Alessandrini et Pierre Souquet, vainqueurs des Masters.
Le retour à la compétition de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron avait été plusieurs fois différé, afin d’attendre le rétablissement complet de Gabriella, victime d’une commotion cérébrale lors d’une chute à l’entraînement au cours de l’été. Après une période d’incertitudes par rapport aux séquelles de la blessure, leur présence à Epinal est un immense soulagement et la dimension sportive était presque secondaire. Mais Gabriella et Guillaume ont montré qu’ils n’avaient rien perdu de leurs qualités et si leur score est relativement généreux, ils prouvent qu’ils sont déjà compétitifs au niveau international, ce qui est particulièrement important à un mois des championnats d’Europe. On retient d’abord une sensation d’osmose, une limpidité et une fermeté à travers un patinage qui s’exprime à l’unison. Leur valse, extrait de la bande-originale du film “W.E”, dévoile un registre dramatique sans ostentation, laissant une impression d’aisance de bout en bout. Gabriella et Guillaume peuvent évidemment progresser suite à ces premiers pas mais ces débuts en compétition offrent beaucoup d’espoirs pour la suite de la saison.
Vainqueurs des Masters à l’automne, Lorenza Alessandrini et Pierre Souquet prennent la seconde place. Ils ont acquis une expérience internationale (participant notamment à la Coupe de Nice et au Tallinn Trophy), et valorisent davantage leur programme sur les paroles d’Yves Montand, même s’ils peuvent montrer plus de sensibilité et de nuances. Sanctionnés d’un point de déduction en raison d’un porté trop long, ils ont également perdu des points précieux dans l’exécution technique.
Péroline Ojardias et Michael Bramante prennent la troisième place. Comme Alessandrini/Souquet, ils patinent ensemble depuis la saison passée et ont récemment disputé plusieurs compétitions internationales (dont le NRW Trophy et la Golden Spin). Leur patinage manque cependant de complémentarité et ils ont obtenu des grades d’exécution négatifs sur la majorité des éléments.
Laureline Aubry et Kévin Bellingard ont réalisé un prestation plutôt convaincante lors des deux premiers tiers du programme mais une chute malheureuse de Kévin sur les twizzles et lourde de conséquences. Ils sont logiquement pénalisés par un point de déduction, des GOE négatifs et un niveau 1. Ayant obtenu la plus faible note technique de cette danse courte, ils doivent donc se contenter de la quatrième place. Ils devancent Mathilde Dias et Jean-Denis Sanchis, qui manquaient de confiance et de présence pour mettre en valeur leur chorégraphie.
Guillaume : Cela fait du bien de revenir à la compétition ! C’est comme de revenir en France : ça faisait longtemps ! Mais c’est comme si c’était hier, on n’a pas perdu la main. C’était un mélange d’émotion avant de commencer le programme, j’étais à la fois excité, stressé, impatient.
Patiner tout seul, ça n’a pas duré si longtemps, Gabriella a arrêté 1 mois, 2 mois maximum, ce n’était pas si long. Pendant ce temps j’ai continué à m’entraîner tout seul, sur la glisse et sur la préparation physique. Je suis en super forme ! Il m’a fallu de la patience surtout, alors que ce n’est pas mon fort.
D’un autre côté, ça fait 12 ans qu’on patine ensemble, dans ce sport il n’est pas illogique que des blessures arrivent. Et ce n’est pas une blessure rédhibitoire : ce n’était pas une blessure simple car c’est le cerveau qui était touché, ce n’est pas évident de savoir si tout est ok ou non, mais ce n’était pas une fracture de la hanche.
Gabriella : cette danse courte s’est passée sans problème, un peu fatiguant peut-être. J’étais dans les mêmes sentiments que Guillaume, excitée, impatiente, stressée, avec beaucoup de pêche ! Tout est passé super vite en fait, je suis restée très concentrée sur l’interprétation.
Les 73 points qu’ont fait ici, c’est bien, mais ce n’était pas notre objectif, ce qu’on veut avant tout c’est faire notre maximum. J’ai retrouvé mes sensations… celles d’une première compétition : dans la glace, mais pas aussi relax qu’aux entraînements. Pour la Finale du Grand Prix, on n’a pas vraiment regardé les programmes des autres, on les avait déjà vu sur les Grand Prix.