Stolbova/Klimov confirment le court et empochent le titre ici à Barcelone. Duhamel/Radford remontent d’une place et terminent en argent, devant Kavaguti/Smirnov.
Pas du tout dans la glace, Cheng Peng et Hao Zhang. Le quadruple Twist est très bon comme d’habitude, mais Cheng chute sur le quadruple Salchow lancé, et met du temps à se relever, ce qui interrompt le déroulé du programme. Elle réussit le triple boucle piqué, ce qui n’est pas son point fort, mais ne complète pas les trois tours sur le Salchow. Et, chose rare, le triple boucle lancé est atterri sur le genou.
Que ce fut dur pour Alexa Scimeca et Chris Knierim ! Comme à l’entraînement ce matin le quadruple Twist est complet, mais Alexa atterrit complètement extérieur, quasiment sur la bottine, et part à la chute. Les jambes coupées, la suite du programme n’est pas à la hauteur de leur qualités : Chris retourne le triple Salchow, et ils chutent tout deux sur le triple boucle piqué. Les sauts lancés restent quand même des moments forts, notamment le flip, réceptionné pile en musique.
Xiaoyu Yu et Yang Jin ont tenté le plus difficile… sans réussite, le quadruple Salchow lancé est chuté, comme à l’entrainement ce matin. On peut se demander pourquoi tenter une si grosse difficulté pas encore tout à fait maîtrisée : propre, ce programme doit être merveilleux, ils jouent à fond la carte du romantisme avec un style dans la retenue et tout en douceur. Encore du travail à venir donc, pour éviter par exemple la chute de Xiaoyu dès les premières secondes (quoique, ce n’est pas vraiment ce qui peut se travailler à l’entraînement !), la séquence de deux double Axel incomplet et la jambe libre qui touche à la réception du triple boucle lancé.
Niveau très homogène chez Julianne Seguin et Charlie Bilodeau, les éléments techniques les plus durs sont là (hormis le triple Lutz lancé, chuté), la chorégraphie est léchée, la musique de ‘whiter shade of pearl’ est un bon choix. On sent cependant qu’ils sortent des ranges juniors, il leur faudrait ce je-ne-sais-quoi qui les hissent un rang au dessus.
Assez envoutant, le programme libre de Meagan Duhamel et Eric Radford, sur le ‘Hometown glory’ d’Adele. La musique commence vraiment à réception du triple Lutz parallèle, qu’ils réussissent sans problème, de même que le quadruple Salchow lancé. Allez, pour trouver à redire, Meagan retourne le triple Lutz lancé, et la pirouette parallèle se désynchronise après le premier changement de position.
“le niveau des couples est incroyable ici ! On a dans notre arsenal le quadruple Lutz lancé, on s’est entraîné dessus et on le passe assez bien. Au début on en tentait jusqu’à dix par jours, maintenant on se limite à 3, c’est très dur physiquement et mentalement à déclencher comme saut. On va rentrer au Canada, se poser, et décider si on l’inclut dans notre libre en deuxième partie de saison”.
Yuko Kavaguti et Alexander Smirnov, pas encore tout à fait au point… Yuko peut s’en vouloir : elle passe les sauts parallèles facilement à l’entraînement, et chute lourdement sur le triple boucle piqué et sur le double Axel. Ils auraient pu être les premiers patineurs à faire un quadruple boucle lancé et les premiers à faire deux quadruples sauts lancés en compétition : si le Salchow est réussi, il manque un tour sur le boucle (tout était réussi aux entraînements ce matin). N’empêche, même si cette Symphonie Manfred a plus d’un an maintenant, même si les éléments ne sont pas très harmonieusement répartis dans le programme qu’est-ce que c’est bien patiné ! Tamara Moskvina va laisser un grand vide quand elle va prendre sa retraite…
Parfait. Ksenia Stolbova et Fedor Klimov ont été tout simplement parfaits. Ou quasiment si on laisse de côté le petit déséquilibre de Fedor dans la combinaison de trois sauts. Mais la combinaison est triple-triple-double, ce qu’ils sont les seuls à faire ! Les sauts lancés sont amples, très glissés, le thème de leur programme assez recherché, voire contemporain. Un petit moment de légèreté… en tout cas, ils ont eu raison de faire l’impasse sur les mondiaux l’année dernière, ils ont travaillé le fond et la forme, et ça paye.
“L’idée du notre programme, c’est Ksenia qui l’a eu. Notre musique est tiré d’un documentaire, on a juste pris les notes, pas du tout l’histoire. On a monté dessus une chorégraphie avec des mouvements bizarres, on voulait essayer autre chose, et ça nous plait bien”.