Deux chutes au cours de son programme libre privent Maé-Bérénice Meité d'une première place qui lui semblait promise. Anaïs Ventard profite de l'occasion et crée la surprise en remportant le titre national. Laurine Lecavelier complète le podium.
Anaïs Ventard voulait se rassurer sur cette compétition en réalisant des programmes aboutis et propres dans leur exécution, sans prise de risque inutile. Après avoir débuté tardivement la saison, son manque de repères n'a finalement pas été pénalisant et elle bénéficie sur ce libre des erreurs de ses concurrentes. Cette première place reste tout de même inespérée : le fait de ne maîtriser que deux triples sauts (boucle piquée et Salchow) alors que ses rivales tentent au moins quatre triples sauts différents n'est absolument pas sanctionné alors que le jugement serait forcément beaucoup plus sévère au niveau international (notamment sur les composantes). S'il est légitime de valoriser l'intensité d'une performance, ses qualités expressives et l'aisance de ses pirouettes, cette victoire reste discutable et elle doit évidemment progresser pour maîtriser d'autres difficultés. La récompense est cependant un tremplin, une source de confiance qui peut lui permettre de se projeter vers l'avenir avec patience. Les prochaines décisions de la fédération sur les sélections pour les échéances internationales seront importantes à suivre et une sélection d'Anaïs aux championnats d'Europe (sur le papier légitime suite à ce titre) pourrait être contre-productive : son objectif reste en tout cas le festival olympique de la jeunesse européenne fin février, voire les championnats du monde junior.
Maé-Bérénice Meité échoue comme l'an passé tout près du titre. Après un début de programme très satisfaisant avec un triple flip en combinaison et un triple Lutz, elle commet deux erreurs lors de la seconde moitié de son libre : le double Axel est fébrile et elle ne peut éviter la chute sur le triple boucle piquée en combinaison, avant de chuter à nouveau quelques secondes plus tard sur le triple flip. Ces deux éléments-sauts sont en sous-rotation et la fin de programme est trop fébrile (grades d'exécution négatifs sur ces pirouettes). Si elle montre beaucoup d'ambition sur le plan technique, cet échec peut provoquer une remise en question sur la stratégie à adopter. En effet, elle choisit de ne pas placer une combinaison triple-triple qu'elle maîtrise pourtant sur le court et la multiplication des difficultés peut sembler trop exigeante. La déception est évidemment très forte mais ce rappel peut aussi être bénéfique pour la suite de la saison : elle tentera à Zagreb de figurer à nouveau dans le top 10 européen et elle en a largement les capacités.
Laurine Lecavelier s'empare de la troisième place du podium, ce qui constitue un résultat particulièrement satisfaisant. Comme lors du programme court, le triple Lutz en combinaison est remarquable d'aisance et d'ampleur, et elle en place un second en fin de programme même si la réception est accrochée. Elle commet des fautes de crispation car la tension est perceptible (le boucle ne passe qu'en double) mais la performance est suffisamment convaincante pour conserver sa position acquise hier. Elle doit encore progresser au niveau d'une recherche chorégraphique pour présenter des programmes davantage adaptées à sa personnalité, car elle est nettement devancée par Meité et Ventard sur la note de composantes. Ce bilan est en tout cas très positif et elle devra désormais confirmer au niveau international.
Lénaëlle Gilleron-Gorry se contente de la quatrième place finale en ne prenant que la sixième place du libre. Loin de son niveau des Masters, elle chute d'entrée sur le triple Lutz puis voit sa tentative de triple boucle dégradée. Elle ne parvient pas à se relancer par la suite et sa prestation est frustrante. Devancée notamment par Ventard et Lecavelier, elle peut tout de même espérer participer aux Euros de Zagreb au vu de son expérience et de l'ensemble de ses résultats.
Léna Marrocco prend la quatrième place du libre mais reste en cinquième position. Le triple Lutz en combinaison et le triple flip sont réussis mais la seconde moitié de programme est fébrile, avec un second Lutz qui ne passe qu'en double et un Axel simple. Sa note de composantes est insuffisante et elle ne parvient pas à réaliser une prestation de référence.
Bahia Taleb, cinquième du libre, obtient la sixième place du classement final. Elle réussit trois triples sauts mais le double Axel est toujours imprécis et le second triple boucle piquée est dégradé. Ces erreurs sont compensées en partie par d'excellents niveaux sur les pirouettes.
Nadjma Mahamoud prend la septième place : après une chute sur le triple boucle initial, elle réalise deux triples boucle piquée et deux triples Salchow, enchaînant les éléments avec beaucoup d'assurance. Son patinage manque encore de maturité et sa note de composantes est encore trop faible, mais elle a le potentiel pour s'affirmer très vite dans la hiérarchie nationale.
Lauriane Cirilli est huitième, devançant Gabrielle Scalzo. Elles ne réussissent qu'un seul triple saut et le niveau technique est insuffisant. Flora Leblanc prend la dizième place suite à une prestation complètement manquée (chute sur triple boucle piquée et triple Salchow, réceptions de doubles sauts accrochées).