Portrait : Meagan Duhamel / Eric Radford (2/2)

 

 

 

 

 
Comment se passe votre entraînement au jour le jour ?
Meagan : ce qui est vraiment rassurant c'est qu'avec Eric je me sens en sécurité. Il est très régulier, il fait tous les jours les mêmes éléments, on peut compter sur lui et il y a rarement de mauvaises surprises. Il est plus grand que Craig, mais dans les portés je ne me sens pas aussi haut dans les airs que je le suis vraiment, je me sens très à l'aise.
Eric : patiner avec Meagan, c'était vraiment très excitant et très motivant. J'ai les mêmes rêves qu'elle, patiner sur des Grand Prix, aux championnats du monde et aux JO, mais je n'ai jamais pu atteindre ce niveau. Maintenant je me considère très chanceux ! C'est une nouvelle vie pour moi, on se construit petit à petit, et on est déjà au niveau où je rêvais d'être, même au delà !
Meagan : je savais que j'avais encore quelque chose à vivre dans le patinage, mais bon j'étais aussi prête a faire mon deuil de tout cela. Avec Eric, c'était une nouvelle chance, au pire je me disais 'j'aurai essayé ! ' Sinon ça aurait cruel de toujours se poser la question ' que serait-il arriver si…'. Aujourd'hui je vis cela comme une renaissance.
 
Et en compétition ?
Eric : Pour les compétitions auxquelles on participe, on se donne des objectifs, comme pour ce Trophée Bompard où on voulait atteindre un certain score. Sinon on essaye de patiner du mieux possible, il faut qu'on se mette dans notre bulle, c'est une histoire entre elle et moi, c'est tout. On essaye au maximum de se sentir comme à la maison, comme dans notre patinoire d'entraînement. Il faut faire abstraction de tout le reste, des autres patineurs, du public, de la pression, … ce n'est pas toujours évident, mais il faut qu'on y arrive ! Quand on fait 15 programmes court sans faute, il faut que le programme court de la compétition soit le 16eme parfait.
 
Avec les JO en ligne de mire ?
Eric : on se construit petit à petit avec Meagan, notre rêve des JO est en train de prendre forme petit à petit. Mais on reste aussi lucide, on sait qu'il peut se passer plein de choses qui fasse qu'on ne soit pas aux prochains Jeux.
Meagan: par contre on visualise très bien ce que ça pourrait être, de rentrer dans le stade olympique pour la cérémonie d'ouverture… on oublierait tous les sacrifices, tous les efforts qu'on fait pour y arriver. Nous sommes tous les deux des grands rêveurs, mais on est aussi lucide. Et au fond de nous, on prend en compte le fait que peut-être notre rêve ne se réalisera pas. On a la chance d'avoir autre chose dans la tête que le patinage, même si on y pense beaucoup. A la fin de la journée quand on sort de la patinoire, le soleil est toujours là, on a nos familles, nos amis, on reste quand même les pieds sur terre.
 
 
S'il n'y avait qu'une chose à retenir de votre expérience de patineur ?
Eric : La plus grande chose que le patinage m'ait appris, c'est que si tu as un rêve, il peut devenir réalité. Je viens d'une petite ville, et ce n'étais pas gagné au début, quand on commence à rêver de JO. Mais quand on se donne les moyens, tout est possible. Même si cela veut dire partir de chez ses parents à 13 ans pour aller s'entraîner dans une autre ville.
Meagan : s'il ne faut retenir qu'une leçon, celle que je garderais c'est qu'il ne faut jamais baisser les bras. Plusieurs fois il m'est arrivé d'avoir des compétitions vraiment mauvaises, j'en sortais en pleurs… et ma mère pleurait avec moi, elle me disait 'tu n'as pas besoin de t'infliger tout ça !'. Mais quand vous avez ça dans le sang, vous vous sentez investis d'une mission, vous ne pouvez pas abandonner. Cet esprit combattif, je sais que je le garderais toute ma vie. Et je crois au destin : j'ai rencontré Craig car il s'est trouvé que j'étais au bon moment au bon endroit, et il s'est passé la même chose avec Eric.
 
Et pour la suite ?
On va voir au fur et à mesure… après tout Shen/Zhao ont continué à patiner très tard, et les JO de 2014 ne sont pas dans si longtemps ! On verra une étape à la fois.
Après le patinage… non, aucun de nous ne pourra complètement couper les ponts avec la glace.
Eric : je garderai toujours contact avec le patinage, soit comme entraîneur, soit comme chorégraphe. J'aime beaucoup la musique, je fais du piano, donc ça pourrait aussi être par ce moyen.
Meagan : je suis en train de finir mon diplôme de nutrioniste que je devrai avoir en mai prochain. J'aimerai avoir mon propre institut avec aussi un ostéopathe, un kiné, tout un centre de bien être. Et je ne serai jamais loin de la glace, car je travaille aussi pour être coach personnel.
 
 

 

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