TEB : Libre Dames

A l’issue d’un programme libre au contenu technique dans l’ensemble assez décevant, Kiira Korpi conserve la tête du classement et remporte le premier Grand Prix de sa carrière. Elle devance Mirai Nagasu et Alissa Czisny, qui elle s’empare de la dernière place qualificative pour la finale du Grand Prix.

 

Kiira Korpi peut être soulagée : souvent friable lorsqu’elle a une position à défendre, elle a cette fois-ci tenu son programme jusqu’au bout, même si elle a profité des erreurs de ses adversaires. Sa combinaison triple-triple, à nouveau réussie, lui a offert un matelas confortable, malgré une chute sur le triple Lutz, et un non-déclenchement du triple flip. Le triple Salchow et le triple boucle passent de justesse, ce qui lui permet d’obtenir une note technique relativement satisfaisante. Et elle bénéficie d’une note de composantes élevée, avec un programme cohérent dans sa structure.

 

Mirai Nagasu prend la seconde place, et a montré une progression par rapport à la Coupe de Chine. Si elle réussit l’ensemble des triples sauts, elle est pénalisée par deux dégradations lourdes de conséquences (sur la combinaison double Axel-triple boucle piqué, et le second triple Lutz), puisqu’elles lui coûtent tout simplement la victoire. En difficulté également sur une pirouette, elle a pu s’apercevoir que sa marge de progression est encore importante. En l’état, ce premier podium en Grand Prix est une satisfaction.

 

Alissa Czisny complète le podium et se qualifie pour la finale du Grand Prix. Cependant, elle peut être déçue par la seconde partie de son programme : déstabilisée par un retournement sur le triple boucle, elle a enchaîné les erreurs par la suite. C’est frustrant, d’autant plus que l’entame était idéale, avec un triple Lutz puis un triple flip en combinaison. Les pirouettes sont toujours remarquables dans leur fluidité presque hypnotique, et la beauté fragile de la composition laisse une trace relativement intense. Mais encore une fois, Alissa doit apprendre de cette impression d’inachevé si elle veut progresser.

 

Cynthia Phaneuf prend la quatrième place avec un programme en demie-teinte : elle chute sur le triple Lutz, mais se ressaisit par la suite. Cependant, elle ne propose ni flip, ni combinaison triple-triple, se contentant de difficultés plus abordables. Alors qu’elle peut proposer davantage.

 

Mao Asada remonte en cinquième position, en réussissant cette fois-ci un triple Flip. Elle passe également Salchow et boucle, mais reste en échec sur l’Axel (non déclenché par deux fois) et le Lutz (chuté et dégradé). Pour l’instant, c’est insuffisant pour espérer bien figurer à son championnat national, qui se déroule dans un mois. Elle doit forcément se poser beaucoup de questions sur la stratégie à adopter par rapport à ses limites actuelles.

 

Haruki Imai prend la sixième place, en ne parvenant pas à confirmer la belle impression du court : elle a multiplié les erreurs techniques, avec une fébrilité inhabituelle. Elle devra apprendre à mieux gérer la tension.

Sonia Lafuente est septième, suite à un programme relativement solide. Elle réussit son triple flip d’entrée, et ne se désunit pas par la suite. Son patinage manque encore d’ampleur, et elle peut progresser dans l’interprétation, mais sa progression actuelle est en tout cas intéressante

 

Fumie Suguri perd trois places pour se retrouver en huitième position, avec une chorégraphie orientalisante qui ne convainc guère. Malgré un bon début (en réussite sur le Lutz et le flip), elle ne tient pas la seconde moitié de programme.

 

Elle devance de peu Maé-Bérénice Meité, qui effectue une belle remontée : première sur la note technique, malgré une chute sur son premier triple Lutz. Cependant, elle parvient à se relancer sur les sauts (en réussissant le triple flip, puis le triple Lutz). Si ses pas et pirouettes déçoivent, et si sa glisse manque de fluidité, le bilan reste satisfaisant. A elle de confirmer sur les championnats de France.

 

Sarah Hecken, de retour de blessure, a débuté idéalement (combinaison triple-triple, puis triple Lutz), avant de craquer par la suite. Elle ne prend ainsi que la dixième place du classement, devançant Candice Didier et Léna Marrocco. Comme l’allemande, elles n’ont pas confirmé une belle entame de programme.

 

Si la condition physique de Léna semble encore insuffisante (mais elle peut être satisfaite d’avoir réussi une combinaison triple-triple), la situation est plus inquiétante pour Candice, qui avait beaucoup à prouver. Encore une fois, elle s’est repliée sur elle-même face à la pression. Dans ces conditions, elle ne peut s’affirmer.

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