Elite 2016 : Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron remportent leur troisième couronne, avec la manière !

En clotûre de ces championnats de France Elite 2016, les danseurs ont présenté de bons programmes, la victoire revenant bien sûr à Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron.


Que dire, que dire encore sur Gabriella et Guillaume… Ils sont vraiment à part dans le monde de la danse sur glace, ils allient cette modernité, cette fluidité qui leur est propre, et que certains cherchent déjà à imiter. Et quelle rapidité, quel contrôle, en deux croisés ils peuvent déjà traverser la patinoire. Ils ont pris des risques cette année avec un virage contemporain dans la première partie de leur danse libre, et le pari est tenu. Aussi à l’aise sur les quasi-silences que sur les cascades de notes de piano, leur patinage ‘respire’. Il est également extrêmement précis, sur de nombreux éléments où Gabriella et Guillaume repartent dans une nouvelle figure, les mains se trouvent au millimètre près, on a la sensation que même les yeux fermés ils savent exactement où se trouve leur partenaire. Si comme l’avoue Guillaume ce n’est pas le plus dur, et qu’après 12 ans ensemble cela est assez logique, des mains qui se cherchent est le genre de détail qui ne pardonne pas. Dans ce contexte les notes sont presque accessoires… tous les éléments techniques sont quasiment au niveau optimal, les notes d’exécution également (seuls trois ‘+2’ viennent perturber l’avalanche de ‘+3’), ils gagnent quasiment 20 points sur leur note technique de base. Même verdict pour les composantes, uniquement des 10 et des 9.75, pour au total de 120,60 points, quasiment comme aux Masters, et 202.63 points au total.


Les vices champions de France sont donc Marie-Jade Lauriault et Romain Le Gac avec 159,33 points, sur les musiques d’Elton John dont ‘Sorry seems to be the hardest word’. Une très belle glisse, de bonnes transitions, une grande couverture de la glace et cette fluidité dans l’exécution, on a parfois l’impression qu’ils fusionnent avec la glace. Par contre le thème est un poil monotone, il manque peut-être un peu de tonus sur la fin de programme. Attention également au porté trop long, perdre deux points pour quelques secondes est une erreur à ne plus refaire, ils totalisent 159,33 points.


Avec 137,30 points, Lorenza Alessandrini et Pierre Souquet troquent l’argent de l’an passé contre le bronze. Programme très expressif où Lorenza incarne Elsa Triolet, la muse d’Aragon qui tape ses chefs d’œuvre à la machine en début de danse. Pierre est un peu raide sur les twizzles, qui restent de niveau 3 mais ne récoltent pas des notes extraordinaires sur l’exécution. A travailler également les éléments techniques pour monter les niveaux, sauf les portés qui sont déjà tous trois de niveau 4.


Adelina Galyavieva et Laurent Abecassis terminent au pied du podium, mais de justesse (114,48 points) car ils ne sont que 5eme du libre. Le problème vient de leur deuxième porté : à revoir en détail, peut-être y a-t-il un patin qui vient toucher la glace au milieu de l’exécution, en tout cas il est décompté comme deux portés à la suite… La perte de point est énorme : les deux portés sont chacun de niveaux 1, leur porté final devient invalide, et ils prennent également un point de déduction pour élément en trop. D’après mes calculs ce sont près de 10 points qui s’envolent ! Dommage, leur style mêlant humour et facétie (Laurent incarne un directeur de ballet accueillant puis renvoyant le nouveau rat de l’opéra qu’est Adelina) est plaisant à suivre, même si la partie finale sur Offenbach manque de vitesse.

Mathilde Harold et Mael Demougeot sont cinquième avec 113,07 points. Musiques de Chaplin et costumes originaux, le programme est propre et bien en carre, les twizzles sont corrects, mais le manque de vitesse est assez flagrant comparé à leurs concurrents. Ils sont par contre les seuls à enchaîner dans la journée les épreuves de danse sur glace et de ballet, avec lequel ils sont champions de France.

 

Gabriella / Guillaume
On est content de notre performance, on a fait beaucoup de changements sur notre libre depuis un mois, on va en faire encore d’autre pour amener notre programme à son vrai potentiel, à ce qu’on veut qu’il soit. C’est un processus évolutif, on réajuste à chaque fois. Au niveau technique, pour monter les niveaux, et aussi pour peaufiner la justesse et la finesse. C’est vrai que notre choix musical est assez risqué mais on a de bons retours, quand il y a un certain niveau d’engagement le public le perçoit, et c’est le cas.
Vis-à-vis de Tessa Virtue et Scott Moir, on attendait de voir ce que ça allait donner au niveau international quand on serait en compétition frontale. Ils nous ont devancé au NHK et à la Finale du Grand Prix, mais on est confiant. On aime ce qu’ils font, ils aiment de qu’on fait, il n’y a aucun problème à l’entraînement. Il n’y a pas se stratégie sur les éléments qu’on travaille, on ne regarde pas à la loupe ce qu’ils font pour contrer et retravailler le même éléments encore plus. Après, ils ont aussi une aura vu leur palmarès passé, à nous de faire du mieux qu’on peut pour encore augmenter nos scores.

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