Interview de Vanessa James et Yannick Bonheur lors des Mondiaux de Turin

 
 
(Propos recueillis par Brice Dequaire)

Vanessa James et Yannick Bonheur lors des Master’s d’Orléans (Photo Laëtitia Mériguet)

1/ Vous avez participé ici en Italie à vos deuxièmes Championnats du Monde, vous avez obtenu le même classement que l'année dernière, la 12ème place. Quel bilan tirez-vous de Turin et de votre saison avec les Jeux Olympiques notamment ?
Yannick: La saison a été assez longue. Les Grands Prix n'ont pas été très positifs pour nous, ça nous a permis de nous reconcentrer et de beaucoup s'entraîner pour les Championnats de France qui se sont très bien passés. C'était un moment très important, puisque cette compétition était qualificative pour les Jeux Olympiques. Les Championnats d'Europe ont été dans la lignée des Championnats de France. On attendait mieux de notre résultat à Vancouver, mais il y a eu un bel engouement du public pour notre programme libre lors des J.O. Pour Turin, nous sommes très satisfaits de notre programme court, puisque nous avons battu notre meilleur score (55,60). On espérait rentrer dans les 10 ici en Italie, c'était l'objectif, on l'avait atteint sur la première épreuve, mais nous avons fait pas mal d'erreurs sur plusieurs éléments lors du libre. C'est la raison pour laquelle nous avons perdu deux places. 

 

Vanessa James et Yannick Bonheur lors des Master’s d’Orléans (Photo Laëtitia Mériguet)

2/ Souhaitez-vous continuer votre collaboration avec Sergeï Zaitsev à Indianapolis aux Etats-Unis ?
Yannick: Nous travaillons avec Sergeï depuis le mois de novembre de l'année dernière, ce travail est donc récent, nous n'avons pas encore eu le temps de travailler en amont avec lui. Nous devons parler avec la Fédération et avec Sergeï pour savoir ce qu'il envisage de faire et de construire. Nous souhaitons continuer ce travail, car depuis le mois de novembre nous avons pas mal progressé. Il nous fait travailler des points qui sont nécessaires, le patinage, les finitions, la connexion entre nous. 
 
3/ Quelle est votre perspective ensemble ? Sotchi 2014 ?
Yannick: Oui bien sûr, on vient juste de démarrer, on est ensemble depuis 2 ans. 
 
4/ Envisagez-vous de changer vos deux programmes pour la saison à venir ?
Vanessa: Oui, nous voulons changer les deux programmes pour progresser sur toutes les composantes du patinage. On veut patiner sur des musiques qui se rapprochent un peu des exhibitions, quelque chose de plus cool et de plus rythmé. 
 
 
5/ Plusieurs couples français se sont séparés cette saison, trois juniors et un senior, quelle est la difficulté pour vous du couple artistique pour réussir ?
Yannick: C'est une discipline qui demande une cohabitation assez exigeante, chacun veut obtenir des résultats. Quand on vit tout le temps ensemble, c'est difficile d'être en couple. Chacun à sa vision, mais quand on regarde bien ceux qui percent sur le circuit international, c'est ceux qui restent le plus longtemps ensemble. Il faut essayer d'être intelligent, de réfléchir. Dans un couple, on a de mauvaises périodes, mais il faut réussir à s'en servir, car plus on est ensemble, mieux c'est pour le futur. 
 
6/ Pour la saison prochaine, souhaitez-vous retenter le quad Salchow lancé que vous avez essayé lors du Trophée Bompard au mois d'octobre dernier ?
Vanessa: Je l'ai déjà réussi sur un pied à l'entraînement, mais avec une chute. On va recommencer la saison prochaine, c'est un objectif. 
Yannick: Nous en avons parlé avec notre coach, nous voulons le faire, mais ces dernières semaines il nous a dit qu'il fallait que l'on travaille ce quad pour pouvoir le placer l'année prochaine. 
 
 

Vanessa James et Yannick Bonheur en 2008 lors de la tournée de l’équipe de France de Metz (Photo Florence Lécrivain)

7/ Avez-vous des idées sur les personnes avec lesquelles vous allez travailler vos prochains programmes ?
Yannick: On a des idées, mais ce n'est pas encore clairement déterminé. Il y a un nom qui circule qui pourrait être intéressant pour nous. C'est un chorégraphe étranger, il travaille avec de grands champions, mais il n'est pas spécialisé dans le couple. 
 
 
8/ Il y a eu pas mal de modifications cette année sur les Championnats d'Europe et du Monde: Réduction des patineurs pour les finales, une heure d'interruption après les premiers groupes des programmes libres, tous les patineurs non-qualifiés pour le gala doivent désormais repartir le lendemain de leurs programmes libres. Quelle est votre opinion sur tous ces changements qui sont pour beaucoup très négatifs pour l'esprit et l'ambiance des compétitions ?
Yannick: Ce n'est plus l'ambiance qu'il y avait auparavant, l'ambiance avec toute une équipe. Chacun fait sa compétition et après on s'en va, on se sépare. On ne peut même plus encourager les autres athlètes. Sur la réduction des finales (ndlr: 16 couples qualifiés pour le libre de Turin contre 20 l'année dernière à Los Angeles), je veux en parler aussi. Je trouve ça dommage, il n'y avait pas beaucoup de couples par le passé. Il y a pas mal de couples qui arrivent maintenant, 25 c'est intéressant, la discipline monte et là on fait une finale à 16. On entend certains couples dire « on ne sait pas si on va continuer » à cause de changement. Ce premier groupe du programme libre avec une coupure ensuite, je trouve ça complètement stupide. 

Vanessa James et Yannick Bonheur lors des Master’s d’Orléans (Photo Florence Lécrivain)

Vanessa: Je suis triste, il y a plusieurs couples ici à Turin qui auraient mérité de faire la finale. Sur le fait de devoir repartir le lendemain de notre compétition, je n'aime pas, je veux voir les garçons, la danse, les filles. C'est notre équipe, nos amis, nous voulons les soutenir et être là pour eux ! J'espère que ça va changer. 
Yannick: Tout le monde pense la même chose et qu'il aurait fallu rester comme avant. Ce n'est pas forcément pour rester entre français que nous souhaitons rester pour la suite de la semaine, c'est aussi pour parler avec les étrangers, pour avoir des contacts. On ne comprend pas, on espère vraiment que cela va changer dès l'année prochaine. 
 
 
9/ Quels sont vos objectifs pour l'année prochaine ?
Yannick: Tout gagner ! (rires) Nous n'avons pas pu travailler en amont avec Sergeï Zaistev, là il va vraiment falloir se préparer avant la saison qui est à venir pour être complet. On veut arriver différemment, les gens nous aiment bien, nous avons des standing ovations. Nous aurons de nouveau deux Grands Prix la saison prochaine, le but serait d'arriver près des podiums, un top 5 aux Championnats d'Europe et un top 10 voire mieux aux Championnats du Monde. Il faut que l'on revoit nos objectifs à la hausse. 
 

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