Zoe Jones et Christopher Boyadji : “la passion avant tout”

Nous avons retrouvé Christopher Boyadji avec sa nouvelle partenaire Zoe Jones aux championnats d’Europe à Ostrava. Zoe Jones a de son côté déjà participé aux championnats d’Europe en individuel en… 2001, puis a entraîné au Canada pendant presque 10 ans avant de revenir à la compétition via les championnats ISU adultes. Ils vont essayer à Helsinki de décrocher un quota pour les Jeux Olympiques l’année prochaine pour le Royaume-Uni.

Christopher : Pour être franc, ça ne s’est pas bien terminé avec mon ancienne partenaire. On s’est séparé avant les championnats d’Europe l’année dernière, il y a mieux comme timing. C’est simple, j’ai pris mes affaires à Obertsdorf où on s’entraînait, et je suis rentré à Paris. J’ai mis un message sur facebook pour expliquer notre absence des championnats du monde… et Zoé m’a contacté le jour même !

Zoé : j’ai toujours voulu faire du couple, mais à l’époque de ma ‘première carrière’, la fédération anglaise a beaucoup poussé pour que je reste en individuel où j’avais de bons résultats. J’ai trois enfants maintenant, les deux aînés, les jumeaux, ont 9 ans, le dernier a 4 ans. Ils sont un peu plus grands désormais, ils ont moins besoin de moi tous les jours, j’ai repris la compétition car j’aime toujours ça ! Je me suis d’abord inscrite sur des compétitions adultes, où j’ai recommencé à faire des triples sauts. Tout était fait maison, je m’entraînais toute seule et montais mes programmes moi-même. Quand j’ai posté des vidéos sur les réseaux sociaux, les gens me disaient que je devais essayer de revenir en senior !
Il y a eu un gros mic-mac l’année dernière aux championnats nationaux : j’ai été annoncée gagnante, mais finalement un élément avait été oublié et j’étais déclassée deuxième. Dans les jours qui ont suivi il y a eu des essais pour former des couples, j’ai envoyé quelques messages mais je n’ai pas eu de réponse. Quand j’ai vu que Christopher n’avait plus de partenaire, j’ai tenté ma chance !

Christopher : Ce qui est génial, c’est qu’on a trouvé très vite nos marques. Tout ce qui est patinage de couple, l’ajustement des croisés, le timing, c’est arrivé rapidement. Et je pense que je suis le plus chanceux du monde : j’ai une partenaire qui est très motivée, qui sait faire des triples, qui n’a pas peur, et qui sait pourquoi elle vient s’entraîner tous les jours. Ca change beaucoup de chose ! L’entraînement sera bon ou moins bon, mais on en ressortira toujours quelque chose, sans se reprocher ce qui ne va pas.
Sur ces championnats d’Europe, notre objectif principal était de faire au mieux, et d’avoir les points pour les mondiaux, ce qu’on a fait. Après, on avance au jour le jour, on verra où ça nous mènera, on veut être toujours plus fort !

Zoé : c’est sûr, notre emploi du temps ressemble assez à un cauchemar ! Vue ma situation familiale (Zoé est mère célibataire), j’ai la chance d’avoir beaucoup d’aide dans le milieu du patinage qu’on côtoie tous les jours. Maintenant mon plus jeune de 4 ans est en pension complète, on s’entraîne pendant que les enfants sont à l’école. Et pour cette compétition, c’est mon père qui garde les enfants !

Christopher : Quand je patinais à Obertsdorf avec mon ancienne partenaire, c’est notre entraîneur anglais qui venait avant les grandes compétitions quand nos entraîneurs étaient logiquement plus concentrés sur Aliona et Bruno. Maintenant, pour que ce soit plus simple, nous sommes tous à Swindon, à une heure de Londres. On a la chance de bénéficier d’un très bon cadre : en plus de la patinoire, il y a un salle de musculation rénovée récemment, une piscine, c’est vraiment top.
La fédération anglaise nous aide comme elle peut, mais elle a peu de moyens. Alors je travaille 6 jours sur 7, j’entraîne au club, les deux jumeaux de Zoé sont mes élèves, et je travaille à la cafétéria de la patinoire. Par exemple, sur ces championnats, la fédération anglaise ne peut pas tout payer : elle s’occupe de la logistique, et nous facture ce qui dépasse son budget. On fait avec les moyens du bord, on voyage en économique, on s’arrange comme on peut. Par exemple, notre coach a été vraiment sympa : nous payons bien sûr pour ses déplacements, et sur une compétition il a accepté de partager un appartement avec nous, et il fait attention pour ne pas payer de bagages en soute.

Pour résumer, on fait comme on peut, mais Zoé et moi savons pourquoi on s’entraîne tous les jours, c’est un vrai plaisir de pouvoir faire ce sport, c’est la passion avant tout !

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