Le nouveau spectacle d’Holiday on Ice, ‘Believe’ est en ville, qu’on se le dise !
Cela fait quelques années que passion-patinage n’avait pas assisté à une représentation du spectacle d’Holiday on Ice. La curiosité reprenant le dessus, date est prise quelques jours après la première au Zénith de Paris.
D’entrée de jeu, ce qui impressionne, ce sont les moyens techniques conséquents mis en œuvre : le plateau se compose, outre la glace bien sûr, de plusieurs plateformes au bout desquelles se trouvent deux ascenseurs, avec en arrière-plan un énorme écran pour les projections vidéos. Scène qui, avec les jeux de lumières, est digne d’une grande salle de concert ! Le nec plus ultra : à côté des deux escaliers latéraux, des rampes (en glace synthétique a priori) permettant aux patineurs de descendre d’un étage à toute vitesse. Jolie variation pour un monde qui évolue généralement dans une seule dimension !
Avant de commencer en plein, Philippe Candéloro, chargé par Holiday on Ice de repérer de futurs talents, nous présente des patineurs qu’il a sélectionné après avoir auditionné plus de 120 candidats. Ce soir, ce soir les patineurs free style de la Team 13, agés de 12 à 17 ans, venus de Bourges.
Une fois n’est pas coutume, Holiday On Ice a fait le pari de raconter une seule et même histoire du début à la fin du show. On oublie donc les nombreux tableaux qui se succèdent sans fil rouge, avec lesquels on pouvait passer d’un monde aquatique avec poissons et méduses à une séquence plus habituelle de strass et paillettes.
Cette année, Christopher Dean a monté pour Holiday on Ice une version moderne de Roméo et Juliette décliné ici en Antonio / Clarissa.
Antonio habite ‘le monde d’en bas’, avec ses collègues métallos dans une cité industrielle.
Clarissa, elle, s’amuse dans les fêtes du ‘monde d’en haut’.
Fatalement, ils vont se rencontrer… et s’éprendre l’un de l’autre, ce qui n’ira pas sans heurts. Par contre, inutile de souligner que la fin sera moins tragique que chez Shakespeare.
Pour ma part, j’ai trouvé l’idée de l’histoire unique assez intéressante, cela peut donner de très bonnes choses. Le début du show et la mise en place de l’histoire m’a toutefois semblé un peu long. La description des deux mondes manque un peu de dynamisme, j’ai regretté par exemple que dans les tableaux du monde d’en bas les patineurs agitent plus leurs marteaux qu’ils ne patinent vraiment. Les deux mondes sont assez monoblocs, chacun régis par un boss, et avec leurs propres lois que Nathalie Péchalat nous explique en voix off, sur un texte en rime qui semble parfois un peu enfantin. Notons ici que c’est plus le nom de Nathalie Péchalat qui est familier, les patineurs n’étant pas connus pour leur voix, qu’on entend peu en compétition ;-). Le monde d’en haut bénéfice des têtes d’affiche, le monde d’en bas se contente du bel Antonio… et des deux acrobates, mais ici l’équipe de Candeloro coupe un peu les effets car certaines figures sont identiques (pas les saltos arrière, bien sûr !).
La première partie se termine après la rencontre des deux tourtereaux, le coup de foudre étant matérialisé par un numéro dans le noir avec des costumes lumineux. Là encore une jolie gageure technique : si la dernière fois les costumes s’allumaient et clignotaient, cette fois-ci ils changent de couleur, peuvent ne s’allumer que partiellement et individuellement, le tout pile en musique. Effets visuels garantis, une belle réussite.
Après l’entracte, l’histoire est un peu plus mouvementée, les deux tourtereaux s’étant rencontrés et étant tombés dans les bras l’un de l’autre, il faut maintenant que les deux mondes cohabitent. C’est également dans cette partie que la variété des numéros est plus grande, avec moins de chorus line, le numéro aérien, et celui de pole dance sur lequel je vais revenir. Les musiques sont un peu plus connues, comme la danse des Sabres de Prokofief, tiré de Roméo et Juliette, et le boléro de Ravel. A l’inverse, pas sûr que le public ait noté l’adéquation entre la musique et certains numéros de la première partie, les paroles étant en anglais (‘I am a trouble make’ n’est pas très parlant).
Le numéro de pole dance, donc, une des séquences les plus émouvantes du spectacle. Vanessa Biel, qui entraîne notamment en pole dance sur Paris, effectue un numéro très poétique et pourtant physiquement très dur. Cerise sur le gâteau : pendant toutes ses évolutions, elle enchaîne ses figures entourée d’une pluie de jets d’eau tombants avec des motifs géométriques, une prouesse technologique de plus.
Encore quelques numéros, avec des éléments plus typiques d’un show sur glace comme la kick line, où les patineurs en ligne lèvent les jambes à la french cancan, ou la roue finale où les patineurs se rejoignent petit à petit autour d’un pivot central. Le tout pour arriver au final, en apothéose.
Alors certes, par rapport aux compétitions du milieu ISU, la différence est grande, mais on est ici dans le monde du spectacle. Spectacle avec plus de 2 patineurs en même temps sur la glace, ce qui amène à découvrir des éléments nouveaux. Comme ces messieurs qui s’assoient chacun sur leur collègues derrière eux, ou la patineuse en titre qui, dans un porté où elle est tenue par une main et une jambe, change par 3 fois de partenaire sans toucher terre (ou glace plutôt). Si vous venez pour les difficultés techniques, ce n’est pas forcément ce que vous trouverez, même si vous verrez plusieurs double Axel, triple Salchow, triple boucle, et des triples boucle piqués en parallèle exécutés par trois patineurs. Ou le couple en rouge qui effectue des portés stationnaires en rotation au dessus de la tête à très grande vitesse, vraiment impressionnant.
Et mention spéciale pour Joedyn Higgins et Sean Rice, qui jouent les rôles du boss d’en bas et de sa copine : si leurs noms ne doivent trop rien dire aux plus jeunes, les ‘moins jeunes’ se souviendront, peut-être, les avoir vu lors de leur carrière amateur, notamment aux championnats du monde en 1993 et 1995. La quarantaine passée, ils affichent un niveau époustouflant.
Costumes travaillés, projections et effets vidéos très poussés et de grande qualité, une trentaine de patineurs qui évoluent dans des conditions pas toujours simples, l’ensemble bénéfice des dernières technologies et de la réputation de sérieux d’Holiday on Ice.
Si vous avez l’occasion, je vous recommande, vous passerez un bon moment.
Voici les dates des prochains spectacles :
Caen les 22-03-2016 et 23-03-2016
Rennes du 25-03-2016 au 27-03-2016
Epernay les 29-03-2016 et 30-03-2016
Tours du 01-04-2016 au 03-04-2016
Orléans les 05-04-2016 et 06-04-2016
Bordeaux du 08-04-2016 au 10-04-2016
La Rochelle les 12-04-2016 et 13-04-2016
Toulouse du 15-04-2016 au 17-04-2016
Pau les 19-04-2016 et 20-04-2016
Montpellier du 22-04-2016 au 24-04-2016
Saint-Etienne les 26-04-2016 et 27-04-2016
Marseille du 29-04-2016 au 01-05-2016
Clermont-Ferrand les 03-05-2016 et 04-05-2016
Lyon du 06-05-2016 au 08-05-2016
Metz les 10-05-2016 et 11-05-2016
Lille du 13-05-2016 au 15-05-2016
Chambéry les 17-05-2016 et 18-05-2016
Dijon du 20-05-2016 au 22-05-2016