A l’issue de la danse courte, les Français Abachkina / Thauron virent en tête devant les Américains Carreira / Ponomarenko et les Russes Shevchenko/Eremenko.
Cette année, la danse courte des juniors doit comporter deux passages obligatoires de pas de blues comme danse imposée, et un autre rythme au choix entre blues et hip hop.
Après les 16 premières danse courtes de la saison, force est de constater que très peu de danseurs ont pris l’option hip hop… Et ce n’est pas forcément un mal, le hip hop demandant peut-être un peu trop de maturité pour des patineurs juniors dont les plus jeunes ont 14 / 15 ans, les deux tentatives ici à Saint Gervais, par les américains Gropman/Somerville et les brésiliens Calhoun/Leonesio, n’étaient pas franchement convaincantes et ressemblaient plus à de la simple pop.
L’immense majorité des danseurs présentent donc un enchaînement Blues / Swing. La rupture de rythme étant inévitable entre le blues, lent et chaloupé, et le swing, rapide et vif, autant être prêt à des transitions très tranchées en cours de programme. Pour ma part, je préfère entendre un vrai blues et un vrai swing, et non des musiques plus modernes dont le tempo a été adaptée (‘Seven Nation Army’ en version lente, par trois fois, ça commence à faire beaucoup…), et qui rendent la transition moins franche, donnant l’impression que les patineurs sont très lents sur le blues.
A ce petit jeu, les Américains Christina Carreira et Anthony Ponomarenko ont de mon point de vue un très bon choix de musique (même si le ‘blues de Roger Rabbit’ comme je l’appelle fait penser au programme de Moniotte / Lavanchy !). Très précis techniquement (les deux sections de danse imposée ont chacune les trois points clefs validés), ils prennent la deuxième place provisoire avec 60.44 points.
Deuxième, derrière… les français Angélique Abachkina et Louis Thauron ! Si leur choix de musique pour le blues, une version de ‘You can leave your hat on’ n’a pas mon suffrage entier (vous l’auriez compris !), cela reste un détail minime à voir la capacité d’Angélique à interpréter le thème, tout en sensualité. Comme à chaque fois qu’on les voit sur la glace, ils laissent une impression de maîtrise, de glisse… et que la patinoire est tout juste assez grande pour eux ! Ils ont un peu moins de 7 dixièmes de points d’avance avec 61.11 points, du très beau travail.
A la troisième place du podium provisoire (56.20 points), les patineurs russes Sofia Shevchenko/ Igor Eremenko, avec un des trois blues version ‘seven nation army’, une jolie technique, et un point de déduction pour porté trop long.
Les Tchèques Nicole Kuzmich et Alexandr Sinicyn sont au pied du podium avec 55.25 points, ils peuvent encore jouer la médaille dans le libre demain, ainsi que l’autre couple russe Sofia Polishchuk/ Alexander Vaknov (5eme avec 54.42 points). A noter que les Tchèques sont les seuls à avoir proposer l’enchaînement swing puis blues, et ça marche plutôt bien. Une petite différence qui pourrait payer si des places se jouent à quelques points près…
Parmi les autres danseurs français engagés, Natacha Lagouge / Corentin Rahier sont juste derrière, à la 6eme place avec 53.13 points. Très à l’aise techniquement avec des carres profondes, ils ont choisi un vrai blues ; la transition swing pourrait être un peu plus enlevée.
Loica Demougeot / Theo Le Mercier sont eux 7eme avec 48.74 points, très bon résultat pour leur première sortie internationale.
Fin de la compétition chez les dames, avec un top 6 inchangé depuis le court : Alina Zagitova l’emporte aisément, avec plus de 15 points d’avance, et en reléguant tous ses sauts en deuxième partie de programme (avec bonus de 10%). Les patineuses japonaises Kaori Sakamoto et Rin Nitaya repartent respectivement avec l’argent et le bronze.
Côté français, c’est Julie Froetscher qui tire son épingle du jeu avec la 7eme place finale, tous les sauts réussis (dont deux Lutz) sauf le flip, et une chorégraphie très intéressante signée Benoit Richaud. Alizée Crozet rétrograde à la 10eme place avec trop de fébrilité, à l’image de la chute sur le double Axel final. Pauline Wanner est complètement passée à côté de son programme, avec quatre chutes et cinq sauts dégradés, alors qu’elle est capable de tellement mieux.