Masters J3 : Senior Libre Messieurs

Brian Joubert remporte la compétition mais finit deuxième du libre, derrière Florent Amodio qui reste second au combiné. Alban Préaubert est troisième.

 

Podium de la compétition masculine aux Masters 2010
Brian Joubert

Deuxième de ce programme libre, Brian Joubert remporte la compétition grâce à son avance du court. S’il a eu du mal à tenir la fin du programme (une glisse plus laborieuse, un triple Salchow chuté), il avait auparavant fait l’essentiel sur le contenu technique : le quadruple passe malgré une réception fragile, même constat sur le triple Axel. Le triple Lutz et le triple flip sont également réussis, ce qui permet de compenser une faiblesse sur les combinaisons (une seule, en triple-double). Sur le plan chorégraphique, il s’agit d’un pari audacieux et d’une remise en question puisque Brian a choisi le classicisme symphonique, à partir de l"Hymne à la Joie" de Beethoven. L’adaptation est plus difficile que pour le flamenco du court, mais cette première impression est déjà très riche : la composition est travaillée et sans temps morts, et il devra désormais lier cette exigence à la réalisation des difficultés techniques.

 

Florent Amodio

Florent Amodio conserve la seconde place puisqu’il n’a pu combler l’écart le séparant de Brian. Il remporte cependant ce libre grâce à sa note technique, et c’est logique puisqu’il apparaît déjà très affûté. A part un second triple Axel retourné et un double Axel avorté, ce qui confirme des incertitudes sur ce saut (malgré une réussite en entrée de programme), le bilan est très positif. La combinaison triple Salchow-triple boucle piqué fait la différence en seconde partie de programme, enchaînée à deux triples Lutz (dont un en combinaison) et un triple flip. Par contre, le constat est sévère sur le contenu artistique, puisque la chorégraphie est inexistante. Florent présente un patchwork sans repères, figé par des séquences de pose inadaptées à la compétition. Certes, il s’amuse et prend du plaisir, mais c’est au détriment de la qualité de patinage qu’il a montré par le passé. Il peut compenser par moments grâce à son aisance d’exécution, mais cela ne suffit pas à combler la frustration.

 

Alban Préaubert

Alban Préaubert prend la troisième place, avec un programme sensible et délicat autour du Trio opus 100 de Schubert, autre page "immortelle" de la musique classique. Il trouve le ton juste grâce à la simplicité de sa gestuelle, témoignant de plus de subtilité que par le passé. Une condition physique encore insuffisante peut expliquer des difficultés sur les sauts (chute sur un quadruple boucle piqué dégradé, un simple boucle piqué en combinaison avec triple Axel, un Salchow passé en double), mais Alban peut envisager l’avenir avec enthousiasme et confiance.

 

Chafik Besseghier

Après un échec relatif sur le court, Chafik Besseghier n’a pu se ressaisir sur le programme libre, une chute sur le quadruple l’ayant désarçonné. Il ne tient pas ses rotations, et il faut attendre la seconde partie du programme pour qu’il réussisse un triple Salchow. La déception est forte, mais Chafik doit apprendre de l’expérience pour mieux gérer la compétition. Soucieux de montrer sa valeur et ses progrès (réels, il a l’étoffe d’un patineur complet), il s’est laissé envahir par la pression.

 

Enfin, Dimitri Christodoulides et Gaetan Roy prennent les cinquième et sixième places.

Réaction de Brian : "Je me sentais "mort" ce matin à l’entraînement, même constat à l’échauffement juste avant le programme. Mais c’est passé car je me pose moins de questions. Ce que je veux retenir, c’est le plaisir que j’ai eu à patiner ici."

 

(Sur le thème musical) : "Je me suis surpris… Quand David Wilson m’a fait écouter la musique, je n’ai pas été honnête avec lui et j’ai répondu "J’adore" (rires). Auparavant, je n’aurais peut-être pas supporté, mais cela me permet de changer, de travailler d’autres aspects de mon patinage. J’essaie d’être plus fluide et de me libérer davantage.

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