Ballet :

Danse : 

Dames :

 Messieurs : 

Couples : 

Short track : 
 

Synchro : 

Podium Général :

Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron se présentaient à Nantes sans pression, sur la lancée de leur succès en finale du Grand Prix.  Laissant vite de côté un léger accroc lors de la danse courte, ils ont patiné une danse libre à l’image de leurs précédentes prestations de la saison…limpide, lumineuse, comme hors du temps. Le score de 123 points est presque anecdotique et l’essentiel est d’avoir pu de nouveau partager un moment rare avec le public. Ils devront désormais se projeter vers les échéances de la seconde partie de la saison, avec l’espoir de remporter un nouveau titre européen, puis l’enjeu olympique où la médaille d’or est évidemment une ambition légitime.

Marie-Jade Lauriault et Romain Le Gac conservent leur seconde place, en situation favorable pour espérer obtenir la seconde place aux Jeux Olympiques en danse. Ils ont réalisé un programme avec beaucoup de maîtrise et de confiance, mettant en valeur les progrès réalisés depuis leurs débuts en 2014. Réguliers et précis sur ce championnat de France, ils sont récompensés en étant de nouveau vice-champions de France face à une concurrence ambitieuse.

Angélique Abachkina et Louis Thauron, pour leur première saison senior, espéraient forcément mieux mais ils doivent se contenter de la troisième place. Un déséquilibre et une chute sur le dernier porté du programme sont la raison de cette déception, car ils font jeu égal avec Lauriault/Le Gac sur la note de composantes. Ils affirment peu à peu un style empreint de délicatesse, de sensibilité, et ce faux-pas ne remet évidemment pas en cause leur potentiel.

Lorenza Alessandrini et Pierre Souquet prennent la quatrième place : ils ont réalisé un programme proche de leur meilleur niveau commis quelques approximations sur les séquences de pas.

Chafik Besseghier n’a certes pas réalisé un programme de référence, débutant seulement par une combinaison triple-double, mais il a prouvé qu’il avait retrouvé une condition physique satisfaisante en montrant sa combativité et l’étendue de ses qualités. Chafik réussit notamment un quadruple Salchow et deux triples Axel (malgré un retournement), et ne faiblit pas en fin de programme malgré le manque de compétition. Ses forfaits en Grand Prix et ses incertitudes sont désormais du passé et il se positionne comme le favori légitime pour une sélection olympique. Sur le podium de chaque championnat national depuis 2012 et double champion de France, Chafik est toujours resté régulier à un haut niveau malgré des déceptions, et ce succès est pour lui particulièrement important.

Kévin Aymoz a su effacer en partie les regrets du programme court, en s’emparant de la seconde place du classement final. Le contenu technique est moins exigeant que celui de Chafik et les réceptions de saut sont parfois forcées, mais il réalise deux triples Axel (dont une combinaison triple-triple en sous-rotation), deux triples Lutz et trois autres triples sauts en seconde moitié de programme. Sa chorégraphie met de plus en valeur sa sensibilité, sa qualité de glisse et il doit maintenant gagner en régularité au niveau senior pour dévoiler tout son potentiel.

Romain Ponsart conserve de justesse sa place sur le podium mais il espérait montrer un meilleur visage. Seulement quatrième du programme libre, il ne réalise qu’un double boucle piquée d’entrée puis chute sur sa tentative de quadruple, ainsi que sur un triple Axel. Son patinage marque toujours par son ampleur et sa limpidité, mais cette performance laisse encore une impression d’inachevé.

Adam Siao Him Fa, quatrième, affirme ses ambitions pour l’avenir en réalisant deux quadruples boucle piqué, même si la réception du second en combinaison est fébrile. Il montre ainsi son potentiel technique, malgré l’absence de triple Axel et une chute sur le triple Lutz. Parmi les rangs junior au niveau international, Adam doit encore accumuler de l’expérience.

Philip Warren rétrograde à la cinquième place du classement, avec un programme très inégal dans l’exécution. Le quadruple Salchow est complet et tenu malgré une réception fébrile, mais il ne déclenche qu’un double Lutz et chute sur sa seconde tentative de triple Axel.

Adrien Tesson conserve la sixième place, distancé par ses concurrents sur la note technique en ayant commis trop d’approximations. Il trébuche sur les deux tentatives de triple Axel, ne déclenche qu’un double flip et sa combinaison triple-triple est en sous-rotation.

Luc Economides prend une septième place frustrante, car son programme met en valeur une qualité de glisse et une qualité expressive. Il commet cependant trop d’erreurs dans l’exécution (une chute, plusieurs sous-rotations), malgré une combinaison triple-triple en seconde moitié de programme.

Julian Donica, huitième, n’est pas parvenu à montrer son meilleur niveau, tout comme Landry Le May, neuvième, et Lofti Sereir, dixième. Le patineur monégasque Davide Lewton-Brain, huitième du court, ne prend que la onzième place finale en raison d’une contre-performance (un seul triple saut réussi).

Et c’est aux Masters que tout est parti de travers. Une semaine avant je casse mes patins, ensuite je fais un pneumothorax… Ca fait vraiment très mal, les gens ont eu du mal à me croire au début, mais il y a eu de très bonnes réactions, j’ai été bien pris en charge très rapidement. D’où ça a pu venir ? Selon les médecins, il peut y avoir trois raisons : le changement d’altitude, une maladie, des mouvements violents. Avec un sport comme le patinage, dans un environnement froid et des avions à répétition, ça fait beaucoup de critères remplis !

De mon côté, je repense à cette compétition que j’ai faite en Slovaquie en tout début de saison, j’étais malade là bas, je toussais comme jamais je n’ai toussé, j’aurai dû déclaré forfait. J’ai chopé une infection, qui s’est déclarée à Villard de Lans avec l’altitude. Le poumon s’est affaissé, c’était grave j’aurai pu y rester. Et ça fait bien mal… Le pneumologue voulait m’opérer, mais j’ai refusé, j’ai pu négocier quelques jours de répit pour voir si ça s’améliorait, et c’est ce qui s’est passé. J’ai eu un drain pendant cette période, ça a permis au poumon de guérir. Par contre une semaine plus tard, quand je suis sorti de l’hôpital, je n’étais vraiment pas bien. Après 10 secondes de marche, il fallait que je me repose. Et puis, petit à petit, tout a commencé à revenir en ordre, j’ai repris la glisse assez rapidement. J’étais très entouré, ma famille m’a beaucoup soutenu. Dix jours avant le Grand Prix de France j’étais à l’entraînement, mais logiquement c’était trop tôt. J’ai quand même voulu faire une compétition cet automne, c’était à Innsbruck. Le résultat n’était pas mirobolant, mais j’étais de retour.

En conclusion, tout ça est derrière moi maintenant, je vais continuer à me battre dans le libre demain, mais ça n’est pas de tout repos.

Après ses multiples déboires et pépins physiques en début de saison, on retrouve Chafik Besseghier transcendé sur le programme court, qu’il remporte haut la main avec 80.50 points. Combinaison quadruple-triple, triple Axel et triple Lutz, Chafik ne commet aucune erreur alors qu’il pouvait avoir tendance à simplifier certaines rotations. Le tempo est rapide, et honnêtement le montage musical qui enchaîne plusieurs thèmes autour de la funk de Sugarhill Gang passe bien. Du très beau travail, espérons que le libre sera aussi réussi demain, ce qui serait un exploit vu son retour somme toute récent sur la glace… mais Chafik se battra !

Très belle deuxième place de Romain Ponsart, qui n’était pas ‘si malade’ que la chanson de Serge Lama voudrait nous faire croire. On retrouve avec plaisir sa classe habituelle et ses qualités d’interprétation. Il chute sur le quadruple d’entrée, mais le saut est complet, et Romain enchaîne avec combinaison triple Lutz-triple boucle piqué et triple Axel. Avec 76.14 points il est certes à plus de 4 points derrière Chafik, mais déjà à plus de 6 points et demis de ses poursuivants… la concurrence sera rude vue la qualité des autres patineurs, une place sur le podium reste toutefois tout à fait envisageable.

Troisième avec 69.93 points, Philip Warren aurait pu frapper encore plus fort ! Son quadruple Salchow d’entrée est tout simplement splendide. Philip a une telle détente et une telle aisance dans les sauts que ceux-ci semblent d’une facilité déconcertante… quand il les déclenche, car il perd plus de 9 points avec un simple Axel. Dommage, son thème sur ‘Hotel California’, même s’il n’est pas nouveau, est un bon choix.

Adam Siao Him Fa est tout juste derrière avec 68.48 points. Le nouvel élève de Brian Joubert à Poitiers chute sur son triple Axel, mais passe triple-triple et triple Lutz sans problème. Il pourrait être très dangereux dans le libre, qui est généralement son point fort, car il vient d’un réussir un récemment avec deux quadruples…

On s’attendait à ce que Kevin Aymoz, le champion en titre, soit plus haut, mais il n’est que 5eme avec 67.57 points. La raison ? Elle est double : Kevin ne fait qu’un double Salchow sur la case du ‘triple au choix’, et la rotation de son triple boucle piqué suivant son triple Lutz est par contre incomplète et avec la main. Par contre, quelle interprétation de ‘Wiked game’ ! Kevin est bourré de talent, son touché de glace est léger et félin, il a de nombreuses armes pour pouvoir remonter dans le libre demain. On espère notamment voir son quadruple Salchow, difficile de croire qu’il ne tentait qu’un triple sur la case de ‘triple au choix’, case qui peut contenir un saut à quatre rotations.

Dans la suite du classement on retrouve Adrien Tesson 6eme avec 67.42 points, malheureusement toujours en délicatesse avec son triple Axel. Il devance Luc Economidès 7eme avec 62.78 points : son programme sur ‘Send in the clown’ est superbe, très poétique, mais Luc rate complètement sa combinaison en s’arrêtant à deux tours et demi sur son triple flip.

A noter, la très bonne performance de ses patineurs qui ont quasiment tous les niveaux maximum (4) sur leurs trois pirouettes et leur suite de pas. Chapeau messieurs.

La découverte du jour de mon côté est le patineur monégasque Davide Lewton-Brain. Son niveau technique le laisse loin du podium, mais quel touché de glace, et ses sauts ont une longueur peu commune.