Mondiaux J3 : Danse Courte

Un duel au sommet nord-américain était attendu et a bien eu lieu : la danse courte n'a pas offert de verdict définitif puisque les champions olympiques canadiens Tessa Virtue et Scott Moir ont moins de deux points d'avance sur les champions du monde en titre américains Meryl Davis et Charlie White. Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat ont accompli la moitié du chemin vers la médaille grâce à une remarquable performance, qui leur offre une certaine marge sur leirs concurrents pour le bronze. Lourde désillusion pour le second couple français, puisque Pernelle Carron et Lloyd Jones, vingt-et-unièmes, échouent à se qualifier pour la danse libre.

 

Tessa Virtue et Scott Moir s'emparent de la première place avec une prestation légère, dynamique, souvent impressionnante de finesse et de précision. Après leur victoire aux Quatre Continents, ils semblent en pleine confiance et un second titre mondial après 2010 est désormais à leur portée. Supérieurs techniquement grâce à la propreté d'exécution des éléments, ils dévoilent une glisse irréprochable de fluidité et d'aisance.

 

L'opposition de styles est nette si l'ont veut établir une comparaison avec leurs rivaux et partenaires d'entrainement Meryl Davis et Charlie White. Les Américains sont plus rapides, véloces, et laissent davantage une sensation de virtuosité. Les éléments sont cependant moins fiables, ce qui justifie selon les juges une légère différence sur la note technique. Le programme manque aussi de cohérence dans sa structure et sa musicalité, ce qui peut expliquer un écart semblable sur la note de composantes. Rien de décisif avant la danse libre, et DavIs/White peuvent encore faire la différence par leurs qualités athlétiques et l'enthousiasme de leurs performances.

 

Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat, soutenus avec ferveur par le public de Nice, ont réalisé un programme sans accrocs pour conserver toutes leurs chances de médaille. Ils ont su transcender leur nervosité et la pression d'évoluer à domicile pour donner le meilleur d'eux-mêmes, et laisser derrière-eux les incertitudes des derniers jours (la blessure de Nathalie). Leur danse courte se démarque par sa richesse expressive, ainsi que par la qualité d'un montage musical qui met particulièrement en valeur le caractère de la danse. Ils restent ainsi très proches des deux premiers couples même s'ils ne possèdent pas la même facilité technique. Il faudra aborder la danse libre avec une attitude semblable pour conserver cette troisième place synonyme de première médaille mondiale.

Kaitlyn Weaver et Andrew Poje prennent la quatrième place : les Canadiens ont patiné avec beaucoup d'énergie et de conviction bien que la composition de leur programme soit relativement artificielle. Réguliers et en progrès depuis plusieurs saisons, ils sont les concurrents les plus dangereux pour Nathalie et Fabian, surtout grâce à une danse libre qui met davantage en valeur leurs qualités expressives.

 

Elena Ilinykh et Nikita Katsalapov sont cinquièmes, juste derrière les Canadiens. Ils ont proposé leur meilleure danse courte de la saison, avec fièvre et intensité dans leur patinage et sans approximation préjudiciable. Très ambitieux en vue des Jeux 2014, les champions du monde junior 2010 obtiennent enfin un classement conforme à leurs objectifs. Satisfaction également pour les Italiens Anna Cappellini et Luca Lanotte, qui prennent une encourageante sixième place.

 

Troisièmes des Mondiaux 2011, Maia et Alex Shibutani n'ont pas fait illusion sur cette danse courte. Le caractère n'est pas présent, le discours musical manque de rythme et leur virtuosité d'exécution ne peut compenser toutes les insuffisances constatées. Ils peuvent évidemment faire beaucoup mieux sur le libre mais le podium apparait déjà inaccessible. Ils devancent de justesse leurs compatriotes Madison Hubbell et Zachary Donohue, qui peuvent se réjouir de leur première expérience des Mondiaux.

Les vice-champions d'Europe Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev, neuvièmes, ont aussi beaucoup déçu. Pénalisés par de multiples erreurs et une chute, ils laissent le leadership national à Ilinykh/Katsalapov et devront absolument se ressaisir demain. Ekaterina Riazanova et Ilia Tkachenko complètent le top 10, avec un programme plutôt convaincant mais sans éclat.

Pernelle Carron et Lloyd Jones, septièmes des Euros, pouvaient espérer se rapprocher des dix premières places sur cette compétition. Malheureusement, Lloyd commet une erreur lourde de conséquences sur l'entrée des twizzles : l'élément est lourdement sanctionné, et ils enchaînent par la suite des approximations sans donner l'impression de pouvoir se ressaisir. Vingt-et-unièmes, ils ne se qualfient pas pour le programme libre pour quelques dixièmes de point. Cette désillusion remet forcément en question leurs perspectives d'avenir.

 

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