Mondiaux 2016 : Papadakis/Cizeron, comme une évidence

Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, sur la lancée de leur second titre européen, remportent un nouveau titre mondial grâce à deux programmes exceptionnels. Maia et Alex Shibutani, au terme de la saison la plus aboutie de leur carrière, prennent la seconde place devant leurs compatriotes Madison Chock et Evan Bates.

 

World-Figure-Skating-Boston-2016

 

Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont connu une saison mouvementée suite à la blessure de Gabriella durant l’été 2015, mais ils n’ont jamais semblé douter depuis leur retour à la compétition. Brillants à Bratislava, ils ont définitivement prouvé à Boston qu’ils pouvaient enchaîner les performances au plus haut niveau, avec la même sincérité, la même aisance et la même simplicité dans leur patinage. Contrairement aux Euros, ils ont pu faire la différence dès la danse courte, interprétée avec beaucoup de conviction et d’intensité dramatique. Leur programme libre, à la fois une confirmation et un renouvellement par rapport à celui de l’an passé, fut un moment particulièrement fort, chaque geste ou posture faisant partie d’un ensemble mémorable dans son équilibre et sa spontanéité. Ils occupent en tout cas une place à part dans le paysage actuel de la danse sur glace, et ils tenteront de conforter ce statut la saison prochaine (avec le contexte du retour des anciens champions olympiques et mondiaux Virtue/Moir).

Maia et Alex Shibutani, récents champions nationaux et vainqueurs du championnat des Quatre Continents, ont confirmé leur forme actuelle en obtenant la médaille d’argent, cinq après leur premier podium aux Mondiaux. Si leurs programmes sont maîtrisés de bout en bout et correspondent à leur personnalité, il leur manque cependant des nuances expressives et une cohérence chorégraphique pour rivaliser avec les Français. Ils ont cependant su trouver un second souffle après plusieurs années en demie-teinte et cette seconde place est aussi un aboutissement.

Madison Chock et Evan Bates obtiennent un nouveau podium après leur seconde place en 2015. Convaincants dans l’exécution technique, ils ont tout donné même si le choix musical de leur programme libre apparait trop ambitieux par rapport à leurs capacités. Anna Cappellini et Luca Lanotte, vice-champions d’Europe, prennent la quatrième place comme la saison passée : ils n’ont pas commis d’erreurs mais leur patinage manquait d’ampleur et de prise de risque.

De nouveau prétendants au titre après un succès à la finale du Grand Prix, Kaitlyn Weaver et Andrew Poje restaient cependant sur un échec lors du championnat des Quatre Continents où ils n’ont pris que la troisième place. Après avoir changé de danse courte en cours de saison, et modifié plusieurs séquences de leur danse libre, ils ont perdu des certitudes et leurs chorégraphies n’étaient pas suffisamment cohérentes pour exprimer tout leur potentiel. Ils auraient cependant pu envisager un podium mais une erreur sur les twizzles du libre a mis fin à leurs espoirs.

Madison Hubbell et Zachary Donohue prennent la sixième place, récompensant leur efforts au terme d’une saison qui leur a permis de beaucoup progresser. Penny Coomes et Nicholas Buckland, septièmes, retrouvent leur place dans le top 10 mondial après leur absence en 2015.

Piper Gilles et Paul Poirier, bien placés après la danse courte, ne prennent que la huitième place suite à une danse libre sévèrement jugée. Ils ont cependant encore montré leur singularité à travers des programmes atypiques et créatifs.

En l’absence de Bobrova/Soloviev, les couples russes n’ont pas brillé : Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov sont neuvièmes pour leurs débuts aux Mondiaux, et n’ont pas pu combler l’écart qui les sépare des meilleurs couples internationaux. Alexandra Stepanova et Ivan Bukin ont aussi proposé des programmes assez ternes et ne prennent que la onzième place, en retrait par rapport à 2015. Charlène Guignard et Marco Fabbri s’intercalent entre eux à la dixième place.