Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont dévoilé leur nouvelle danse libre… une petite merveille.
Ce qui est frappant chez Gabriella et Guillaume, c’est que malgré leur jeune âge, ils semblent déjà révolutionner l’approche de la danse sur glace. Doubles champions d’Europe et du Monde en titre, ils continuent malgré tout de prendre des risques et d’innover dans leur patinage alors qu’ils sont déjà loin de leurs concurrents. Belle prise de risque cette année, avec un début de danse libre résolument plus contemporain, la deuxième partie étant plus ‘classique’ (si ce terme peut leur convenir…). Beaucoup de changements de rythme dans leur nouvelle petite œuvre d’art, jusqu’au sein des twizzles où un certain relâchement apparaît avant de repartir rapidement sur la troisième série. Côté musical aussi, des moments presque silencieux côtoient des notes de piano qui s’enchaînent sans interruption.
Un programme peut-être moins accessible, surtout par rapport à la musique de Mozart utilisée il y a deux ans, reconnaissable entre mille, et le ‘Build a home’ de Cinematik Orchestra l’année dernière qui était déjà connu, les paroles chantés aidant à entrer dans leur monde. Mais une fois sur la glace… on ne peut qu’adhérer ! Tout est fluide, délié, fin, précis… et beaucoup trop court !
Et tout s’enchaîne d’une telle façon que je n’aimerai pas être à la place du contrôleur technique ou des juges, qui doivent au contraire disséquer le programme élément par élément. Mais les éléments, on ne les voit plus, on les oublie !
Au final les notes sont tellement élevées qu’elles ne veulent quasiment plus dire grand-chose, c’est quasiment du maximum partout… tous les juges ont par exemple mis 10 en interprétation. Mais faut-il encore les noter… Bref, vous aurez compris, j’ai beaucoup aimé.
J’arrête là sur Gabriella et Guillaume, car le reste de la compétition a également été très bon !
Marie-Jade Lauriault et Romain Le Gac, leurs partenaires d’entraînements consolident leur deuxième place. Ils ont choisi cette année la musique de ‘Sorry seems to be the hardest word’. Marie-Jade rate quelque peu ses twizzles, certes, mais ils ont toujours cette glisse, cette vitesse de patinage, même après les portés. Contrairement à hier où les costumes laissant apparaître de manière un peu trop flagrante leur différence de taille, aujourd’hui on retrouve l’homogénéité du couple.
Plus romantiques, plus théâtraux, Lorenza Alessandrini et Pierre Souquet repartent avec le bronze.
Adelina Galyavieva et Laurent Abecassis terminent au pied du podium, tout juste devant Mathilde Harold et Mael Demougeot. Ces deux couples ont présenté des danses intéressantes, Adelina et Laurent sur une version humoristique du petit rat de l’opéra, Mathilde et Mael sur la musique de Chaplin.
Gabriella / Guillaume :
Gabriella : Après cette danse libre, on est … fatigué ! On est surtout content de notre performance. Il reste encore du travail, au niveau de l’interprétation ce n’est pas encore magique comme ça peut l’être en fin de saison aux championnats du monde, mais c’est normal.
Guillaume : La musique du libre, c’est une combinaison de ‘oddudua’, ‘stillness’ et ‘happyness does not wait’. D’où nous vient cette idée ? D’un magazine people bien sûr ! Non, sérieusement, on a trouvé la musique, et on l’a proposé à Marie-France en fin de saison dernière. Elle a été un peu surprise, mais on avait écouté déjà plus de 30 musiques, celle-là a été la bonne… sachant que la semaine dernière on faisait encore des arrangements sur la bande son ! Après il a fallu 1 ou 2 mois pour monter la chorégraphie.
Gabriella : Oui, nous avons vu les protocoles de la danse courte… [ceux de la danse libre n’étaient pas encore sortis] le moins qu’on puisse dire, c’est que ce sera difficile de faire mieux !
Guillaume : On a eu plus de mal à entrer dans la chorégraphie de la danse courte que dans celle du libre, mais la danse courte a été prête plus tôt. Elle était déjà finie quand on a commencé à travailler le libre. Ca reste toujours un exercice spécial pour nous car il y a tous les éléments imposés à respecter, alors qu’on recherche toujours un maximum de liberté. Mais pour une première sortie, c’est très encourageant.
En bonus, quelques photos des premières secondes de Gabriella et Guillaume…
