JGP Saint Gervais : les filles en piste

Après s’être expatrié de longues années à Courchevel, le Grand Prix Junior français se déroule de nouveau cette année à Saint Gervais… après 16 ans ! Les filles ouvrent le bal.

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Certains se souviendront peut-être de l’aisance avec laquelle Kristina Oblasova avait alors remporté la compétition, et de la classe de Susanne Stadlmuller, seconde. De Denis Balandin, le tout jeune russe qui faisait la pirouette Bielmann, ainsi que de la remontée du canadien Marc-Olivier Bossé, 8eme du programme court, qui avait gagné le libre pour s’adjuger la médaille de bronze. Ou de l’énorme souplesse dorsale de Svetlana Nikolaeva, médaillée d’argent en couple avec Pavel Lebedev. La plupart de ces patineurs n’ont pas ensuite vraiment marqué le monde du patinage… peut-être que les patineurs aujourd’hui suivront la trace de ceux qui, en l’an 2000, n’étaient pas tous monté sur le podium, mais avaient fait par la suite une très jolie carrière… comme Brian Joubert (4eme), Johnny Weir (6eme),  Stéphane Lambiel (9eme), Nathalie Péchalat / Fabian Bourzat (6eme), ou Sarah Meier (3eme) et Joannie Rochette (5ème).

 

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La patinoire, elle, n’a pas changé, l’entrée sur piste se fait toujours sur le petit côté de la glace, à la sortie des vestiaires, et on peut toujours voir les patineurs s’échauffer sur la piste de curling qui longe la ligne droite opposée aux juges. Est-ce que les entraînements matinaux verront encore la célèbre brume qui s’invitait sur la glace, cela risque d’être peu probable vue la chaleur écrasante qui règne en Haute Savoie cette semaine (plus de 30 degrés à l’ombre).

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Chez les filles, le programme court a été écrasé quasiment d’entrée de jeu par Alina Zagitova. Deuxième à s’élancer sur la glace, elle repousse tous ses éléments-sauts en deuxième partie de programme pour empocher 10% de points supplémentaires, et passe après la suite de pas triple Lutz-triple boucle piqué, triple boucle (le boucle est obligatoire cette année chez les juniors), et double Axel. Le tout avec une allure rapide sur ‘Samson et Dalilah’ de Camille Saint Saens. Les pirouettes sont, bien sûr pour une patineuse de cette trempe, toutes de niveau 4.

Elle est talonnée par deux patineuses japonaises, en l’absence d’Anna Tarusina l’autre patineuse russe. Selon les témoignages de personnes expertes présentes aux entraînements, celle-ci enchaînait les sans-fautes sur les combinaisons triple-triple et était déjà quasiment assurée d’un podium. Pas de communication officielle sur son forfait, ni sur celui de la patineuse lettone, il s’agirait par recoupement de plusieurs sources d’un accident de la circulation assez sérieux impliquant leur bus (le bus des patineurs anglais était juste derrière).

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Le podium provisoire est donc complétée par Kaori Sakamoto et Rin Nitaya.

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Kaori Sakamoto fait penser à Yoshi Onda par sa puissance, mais elle paraît ici plus contrôlée et plus solide. Très rapide, elle aligne le triple boucle précédé de double trois, puis triple flip-triple boucle piqué et double Axel.

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Rin Nataya, qui passait beaucoup plus tard sur le concerto d’Aranjuez, est également très propre sur sa combinaison triple Lutz-triple boucle piquée. Triple boucle et double Axel passent sans problème.

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Petite déception pour la patineuse sud-coréenne Ye Lim Kim, 4eme. Son programme court est des plus imaginatif de la compétition, elle débute la main posée sur la barrière, et entame directement sa suite de pas. Cela repousse, comme pour Alina Zagitova, tous ces sauts en zone de bonus, mais après le triple Lutz elle ne complète pas la rotation du triple boucle piqué de la combinaison, sur deux pieds. Le reste est très propre.

 

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Déception également pour Alexia Paganini, 6eme sur un programme tout en douceur et bien débuté avec triple Lutz-triple boucle piqué ; elle se déconcentre et ne tourne le boucle qu’en double.

 

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Le coup de cœur du jour est pour la finlandaise Emmi Peltonen (5eme) qui allie puissance, détente, vitesse, et jolie technique dans les sauts ; elle aurait pu terminer plus haut si après sa combinaison triple-triple elle n’avait pas fait qu’un simple boucle.

 

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Et les françaises dans tout ça ? Pas si mal, mais des erreurs sur les éléments les plus difficiles qui coûtent cher… Alizée Crozet bute sur la combinaison triple-triple (piqué/piqué) qui passait à l’échauffement et ne fait que triple-double ; elle termine 7eme notamment grâce à sa bonne vitesse de patinage. Pauline Wanner, après une saison difficile, passe également la combinaison triple-triple (Salchow-piqué) à l’échauffement, mais dans le programme le Salchow n’est pas assez bien réceptionné pour repartir sur triple, et le triple boucle est quelque peu hésitant ; elle est 11eme. Deuxième française de ce programme court, Julie Froetscher termine 9eme après une chute sur le Lutz sur une musique rugissante.

 

 

Le programme court messieurs a été remporté plus tard dans la soirée par l’ukrainien Yaroslav Paniot, devant le russe Roman Savosin et le français Kevin Aymoz.