JPG Saint Gervais : Florent Amodio passe de l’autre côté de la barrière

Tout jeune retraité du haut niveau, c’est en bord de piste qu’on retrouve Florent Amodio à Saint Gervais, avec une casquette d’entraîneur.

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“Je vais commencer bientôt, dans 10 jours, une formation de journaliste. C’est un cursus de 3 ans en parallèle avec l’INSEP et le Centre de Formation des Journalistes de Paris  : on sera 5-6 sportifs, encore en activité ou jeune retraité avec un prof, des conditions plutôt confortables ! C’est bien d’avoir cette possibilité, avec le soutien de la fédération.

Entre temps, Nikolaï Morozov m’a accueilli dans son équipe cet été, on a fait 2 semaines de stage à Vaujany. J’ai mon Brevet d’Etat depuis un bout de temps pour être entraîneur, j’ai dû le passer vers 18 ans. On a encadré des patineurs de tous niveaux, des meilleurs juniors aux petites pitchounes de 8 ans. Ils étaient contents de découvrir l’ambiance du haut niveau, moi je partageais ma passion de la glace avec eux, c’était vraiment génial. Les journées étaient longues, de 8h à 21h, mais c’était une super expérience. Ici j’ai la chance de pouvoir entraîner sur ce Grand Prix ; si on pouvait finir avec une médaille ce serait une fin d’été en fanfare ! [l’interview a été faite avant la fin du libre homme]

Par contre, je vous ne le cache pas, être de l’autre côté de la barrière… j’ai la boule au ventre, c’est très stressant ! Beaucoup plus que quand on est soit même sur la glace ! Là je connais bien le patineur , je sais quel est son niveau de préparation… mais je ne peux strictement rien faire ! Je reste de marbre, je ne laisse rien transparaître, je pense que les patineurs ont besoin de sentir cette force, le fait que je sois là pour eux.

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La transition d’avec le monde de haut niveau, je la gère à ma façon, en douceur. Je pense que je n’ai pas l’air d’être trop mal en point ! Je suis parti au bon moment, la tête haute, fier de ma carrière, je n’ai pas de regret. Il faut bien accepter d’avoir fait son temps, je n’avais plus le niveau technique. Et j’ai tellement de projet ! Je fais tout ce que j’aime, je transmet ma passion à fond ; je la vis même beaucoup plus pleinement que pendant ma carrière. Je suis forcément plus serein, je me rends compte maintenant de la pression qu’on a pendant les compétitions.

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Et j’ai encore plusieurs galas de prévus, comme ce soir pour la fin du Grand Prix, puis Art on Ice ou le show de Plushenko… je ne suis pas encore prêt à oublier l’odeur des patinoires.”