Seconds après la danse courte, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont réalisé une magnifique performance pour s’emparer de leur second titre continental. Anna Cappellini et Luca Lanotte, troisièmes du libre, prennent tout de même la médaille d’argent, devant Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev. Lorenza Alessandrini et Pierre Souquet, en difficulté, doivent se contenter de la vingtième place.
Beaucoup d’interrogations subsistaient jusqu’à l’entame du programme libre de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron. En raison de la blessure de Gabriella, ces championnats d’Europe étaient leur première compétition internationale cette saison et ils n’avaient donc aucune référence par rapport à leurs principaux concurrents. Il y avait aussi un défi chorégraphique, tant leur programme de l’an passé avait marqué les esprits pour constituer, déjà, le sommet d’une carrière. Mais ces questionnements ont été très vite oubliés tant leur prestation a représenté un nouvel accomplissement et un nouvel équilibre. Leur sensibilité est intacte, l’aisance d’une gestuelle toujours aussi évidente, et ils ont réussi à se renouveler en conservant l’intégralité de ce qui constitue leurs personnalités de danseurs. Sur le plan technique, le score obtenu est impressionnant et peut leur permettre d’envisager la défense de leur titre mondial, à Boston, avec beaucoup de confiance et d’ambition. Après les doutes de la première partie de saison, ce titre continental a donc une valeur aussi forte, voire plus, que leur première victoire l’an passé à Stockholm.
Anna Cappellini et Luca Lanotte n’ont pas démérité mais doivent se contenter de la troisième place du libre, conservant de justesse la seconde place au classement final. Sanctionnés d’un point de déduction pour un porté trop long, ils ont également perdu des points importants sur les niveaux techniques. Patinant en première position dans le dernier groupe, ils ont semblé trop souvent sur la réserve, même si leur programme n’est pas dénué de charme et de finesse.
Ekaterina Bobrova et Dmitri Soloviev ont réalisé une performance intense, s’emparant avec brio de la trame d’Anna Karénine’. Leur programme accentue une dramaturgie, qu’ils réussissent à faire vivre sans excès ni outrances. Pour leur retour à la compétition après une saison blanche, cette médaille européenne montre qu’ils sont proches de leur meilleur niveau.
Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov conservent leur quatrième place. L’exécution du programme est solide, mais leur chorégraphie manque de personnalité et d’unité pour espérer se mêler à la lutte pour le podium. Après une première saison difficile, cette performance est tout de même une nette satisfaction pour leurs débuts aux Euros.
Alexandra Stepanova et Ivan Bukin, troisièmes l’an passé, prennent la cinquième place. Leur programme est riche en difficultés techniques, avec des postures et des positions exigeantes, mais on attend d’eux davantage alors qu’ils ont déjà accumulé une certaine expérience en senior.
Penny Coomes et Nicholas Buckland, plus convaincants que sur la danse courte dans un registre dramatique, remontent au classement pour s’emparer de la sixième place. Ils devancent de justesse Charlène Guignard et Marco Fabbri, qui obtiennent un quatrième top 10 d’affilée aux Euros.
A domicile, les slovaques Federica Testa et Lukas Csolley n’ont pas déçu et prennent la huitième place, comme en 2015. Ils devancent Laurence Fournier-Beaudry et Nikolaj Sorensen , qui confirment les progrès entrevus l’an passé. Isabella Tobias et Ilia Tkachenko, pour leurs débuts européens, complètent le top 10.
Les Français Lorenza Alessandrini et Pierre Souquet, après une danse courte enthousiasmante, avaient à coeur de faire aussi bien sur le libre. Malheureusement, une lourde de chute de Lorenza dès le début de programme, lors des twizzles, leur faire perdre beaucoup de points. Et ils ne parviennent pas par la suite à retrouver une confiance, une sérénité dans leur patinage et ils rétrogradent ainsi logiquement au classement. Ces premiers Euros sont donc pour eux une expérience en demie-teinte, mais c’est une base de travail importante et ils auront en tout cas beaucoup appris sur leurs capacités et leur marge de progression.
