Euros 2016 Libre Dames : impressions (Fleur Maxwell, Maé-Bérénice Méité, Laurine Lecavelier, Fabian Bourzat)

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Fleur Maxwell :
Je me sens bien, c’était un bon programme. Je n’ai pas fait de grosse erreur, pas de chute, et je me suis battu sur chaque saut. Je suis contente, surtout que je n’ai pu m’entraîner vraiment que depuis septembre cette année, j’ai une maladie auto-immune qu’il a fallu gérer depuis le mois d’avril. Maintenant ça va, c’est sous contrôle. Je suis heureuse d’être là et de prendre plaisir sur la glace alors que ce n’est pas forcément mon fort.

C’est vrai, j’ai enchaîné pas mal de compétition cette saison, mais j’aime m’entraîner, travailler dur. Je ne suis peut-être pas la plus jeune du circuit, mais la passion est toujours là ! J’adore vraiment les entraînements, pour l’instant je ne vois pas comment je pourrai faire sans ! Et je sens au fond de moi que je n’ai pas atteint mon maximum, que je n’ai pas encore réalisé tout mon potentiel, je peux encore progresser. Je pense que le moment venu, je saurai qu’il est temps d’arrêter, comme Florent hier.

Je pense quand même à l’après-carrière : j’ai un masters en littérature anglaise, et j’aimerai bien créer une ligne de vêtement pour enfant. J’ai la chance de pouvoir le faire, mon fiancé est chirurgien orthopédiste, il me soutient complètement.

 

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Laurine Lecavelier :

Je suis déçue de mon programme libre, je ne fais que des sans-fautes depuis deux semaines, et là je fais beaucoup trop d’erreurs, que je n’arrive pas à comprendre, comme la chute sur le boucle ou le retournement sur le flip. Peut-être que je m’investis trop, que je prends les choses trop à cœur. Je sais que je réfléchis beaucoup, je me pose beaucoup de questions, trop peut-être. Je place la barre très haut, et dès que le moindre grain de sable vient enrayer la machine, c’est la fin du monde. C’est simple, après le programme court je voulais tout simplement raccrocher les patins. Je pense que je vais devoir revoir la façon dont j’aborde les compétitions, pour éviter qu’un simple petit problème devienne un gros problème. Je n’ai jamais eu une énorme confiance en moi, mais là ça ne s’arrange pas.

Enfin j’ai quand même pris plaisir à patiner, mais les sauts, c’est 90% de la discipline. Par contre, à l’inverse dans la deuxième partie du programme, je suis plus en mode réflexe. C’est pour cela que je place la combinaison sur le deuxième Lutz, c’est plus simple pour moi, je n’ai qu’à penser à bien placer mes bras et ça passe tout seul.

J’ai aussi évité de répéter l’erreur d’hier sur le court, où j’ai fait mon programme d’échauffement habituel alors que je passais tard dans le groupe : au moment de rentrer sur la glace j’avais les jambes tremblantes… ça n’aide pas.

J’ai changé beaucoup de chose cette année : ma structure d’entraînement, mes entraîneurs, je n’habite plus chez mes parents, je m’assume toute seule financièrement, j’ai même changé de petit ami… Ca fait beaucoup de chose d’un coup. Alors on tente de nouvelles choses, comme ne pas faire un échauffement complet avant les 6 minutes, ou de faire un double Axel en montant sur la glace, juste avant que mon nom soit annoncé, ce qui ne m’était jamais arrivé. Il va falloir encore du temps pour que tout cela trouve sa place, mais la patience n’est pas mon fort. Pour la suite, avant Boston, je vais commencer par quelques jours de vacances !

Fabian Bourzat (chorégraphe du libre) : son programme libre a pas mal changé, elle a pris le pari risqué de patiner sur un rythme rapide cette année, alors que beaucoup de filles patinent sur une musique lente, où il est plus facile d’aller chercher les niveaux. Je pense que Laurine doit avant tout se faire confiance, au moins au même niveau que la confiance que les gens ont en elle. Elle est très douée, certaines patineuses ont des fois besoin de plus de temps pour atteindre leur meilleur niveau.

 

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Maé-Bérénice :
Un libre comme ça, ça fait du bien, même s’il y a plusieurs erreurs ! Sur l’ensemble de la compétition, ce n’est pas mal du tout. Je suis tout de même à court physiquement sur la fin de programme, ça va être un des points à travailler absolument avant Boston. Mais avec la blessure au genou et le début de saison perturbé, ce n’est pas illogique de ne pas être tout à fait au top ici. Les championnats de France, j’y suis allé en sachant très bien que Laurine était plus prête que moi. Après les fêtes il y a eu Torun en Pologne, ce n’était pas un grand résultat mais ça m’a fait du bien, ça m’a réveillé et remis un mode compétition comme il faut pour ces championnats. Le double Axel d’entrée de programme, c’est un peu comme à l’américaine, pour prendre mes marques et me mettre en jambe. Ce n’est pas vraiment pour mettre un triple Axel plus tard, avec la blessure au genou de toute façon c’était impossible, mais ça reste dans un coin de ma tête.