Mondiaux 2015 : l’état de grâce de Papadakis/Cizeron

Champions d’Europe à Stockholm, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont poursuivi sur leur lancée et apportent un titre mondial à la France (le premier depuis 2008). Madison Chock et Evan Bates prennent la seconde place, devant Kaitlyn Weaver et Andrew Poje.

 

Shanghai

 

Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, treizièmes la saison passée, ont connu une ascension fulgurante dans la hiérarchie internationale et ce titre mondial est un exceptionnel aboutissement. Seulement quatrièmes de la danse courte malgré une très belle prestation, en raison de niveaux techniques légèrement insuffisants, ils ont renversé la tendance grâce une danse libre qui va une nouvelle fois rester dans les mémoires. D’un bout à l’autre de la saison, ce programme aura marqué grâce à sa fluidité et son sens de l’épure, reflets d’une osmose entre les deux patineurs. Ils ont réussi à conserver à chaque compétition une limpidité, une intensité dans la performance pour offrir sur le concerto pour piano n°23 de Mozart un moment d’une rare richesse expressive.

Deuxièmes de la finale du Grand Prix et du championnat des Quatre Continents, Madison Chock et Evan Bates obtiennent la médaille d’argent. Désormais leaders américains de la catégorie, ils ont progressé cette saison et proposent un patinage plus précis et plus ample. En tête après la danse courte, ils ne peuvent cependant rivaliser avec les Français sur le programme libre et leur chorégraphie reste encore trop terne.

Favoris de ces championnats du Monde après leurs victoires à la finale du Grand Prix et au championnat des Quatre Continents, Kaitlyn Weaver et Andrew Poje prennent une troisième place forcément frustrante. Bien placés après leur danse courte même si leur performance manquait de justesse, ils n’ont pas pu refaire leur retard sur un programme libre qui était pourtant leur point fort jusqu’à présent. Pénalisés notamment par un porté trop long, ils n’ont pas réussi à consolider leur interprétation  par rapport à la première partie de saison et peuvent avoir des regrets. Seconds en 2014, ils obtiennent ainsi une seconde médaille mondiale mais ils viseront à nouveau le titre l’an prochain.

Champions du monde en 2014, Anna Cappellini et Luca Lanotte prennent la quatrième place, conclusion en demie-teinte d’une saison relativement difficile. En bien meilleure condition qu’à l’automne, ils n’avaient cependant pas la maîtrise pour prétendre au podium. Ils devancent Maia et Alex Shibutani, fiables et rapides dans l’exécution mais toujours pénalisés par des chorégraphies frustrantes car sans personnalité. Piper Gilles et Paul Poirier, sixièmes, poursuivent leur progression sans toutefois développer tout leur potentiel.

Les couples russes obtiennent un classement décevant et un quota est logiquement perdu pour les Mondiaux 2015. Elena Ilinykh et Ruslan Zhiganshin ne prennent que la septième place, notamment en raison de multiples approximations sur la danse libre. Les deux patineurs n’arrivent pas pour l’instant à trouver une complémentarité. Ksenia Mondko et Kirill Khaliavin sont huitièmes pour leur participation aux Mondiaux, devançant Alexandra Stepanova et Andrei Bukin. Les médaillés de bronze aux Euros ont perdu pied sur la danse courte et leur classement est aussi en deçà de leurs objectifs.

Madison Hubell et Zachary Donohue prennent la dixième place, comme en 2012. Laurence Fournier-Beaudry et Nikolaj Sorensen, onzièmes, réalisent une progression impressionnante par rapport à leur vingt-septième place de la saison passée, confirmant leur neuvième place aux Euros de Stockholm et s’affirmant pour l’avenir. Charlène Guignard et Marco Fabbri sont douzièmes, devant Alexandra Paul et Mitchell Islam. Sara Hurtado et Adria Diaz, quatorzièmes, espéraient mieux mais une relative fébrilité sur la danse courte ne leur a pas permis de viser une place parmi les dix premiers.