Comme chez les dames, les couples russes repartent avec toutes les médailles de la compétition.
Sacré retour pour Yuko Kawaguti et Alexander Smirnov ! Très solides techniquement, ils n’ont pas craqué et ont aligné les difficultés, notamment l’enchaînement de deux triples boucle piqués et le quadruple Salchow lancé. La ‘symphonie Manfred’ de Tchaïkovsky est un thème très exigeant, qu’ils maîtrisent à merveille, même si Yuko pourrait être un petit peu plus expressive. Et quelles lignes ! La touche de leur entraîneur Tamara Moskvina est visible sur de nombreux éléments, comme la figure ou Alexander est en arabesque arrière, avec Yuko le long de sa jambe libre. Dommage que Moskvina prévoit de prendre sa retraite bientôt.
Tendus, Ksenia Stolbova et Fedor Klimov, très tendus. Si les sauts individuels sont maîtrisés, Ksenia retourne le triple Lutz lancé, et dans la prise d’élan du triple Salchow lancé final, Fedor prend une pointe et s’étale de tout son long. Ce sont au moins 6 ou 7 points qui partent en fumée, c’est à peu de choses près ce qui leur manque pour le titre. D'autant qu'ils n'avaient pas été irréprochables aux championnats russes. A ne pas reproduire !
Evgenia Tarasova et Vladimir Morozov complètent le podium, avec un programme très fiable, sans erreurs majeures.
La médaille était à leur portée ! Pour la première fois de leur carrière Vanessa James et Morgan Ciprès pouvaient monter sur le podium européen. Si Morgan assurait que le libre était leur point fort, la tension a été trop forte ce matin au Globen. Le début de programme est pourtant propre avec triple boucle piqué parallèle et triple Twist. Aucune erreur n’étant possible pour conserver la médaille, le doute commençait à s’insinuer quand Vanessa a doublé le Salchow… Un sans-faute s’imposait jusqu’aux dernières notes du ‘Requiem for a dream’ mais hélas les deux patineurs ne sont pas compris à l’entrée d’un porté, se sont emmêlés les mains pour finalement ne pas faire de porté du tout. Très déçu, ils ne terminent qu’à la 6ème place du libre et 5ème au combiné des deux épreuves.
Valentina Marchei et Ondrej Hotarek ont eux savouré leur extraordinaire réussite sur ces championnats, après seulement 5 mois ensemble. Ils sont d’ailleurs les auteurs du premier triple Lutz parallèle des championnats d’Europe, ce qui surprend un peu moins quand Valentina confie qu’Ondrej est ‘sacrément bon dans sauts individuels, il passe même des combinaisons triple-triple’. Ils ont encore énormément de travail devant eux, mais ils ont patiné à la hauteur de leur niveau actuel, ce qui est une réelle satisfaction. Leur joie de patiner transpirait sur chaque note de ‘La Strada’, une vraie dose d’énergie pour tous les spectateurs.
'C'est incroyable ce résultat', confiait Valentina. 'Si on nous avait dit ça quand on a commençait à patiner ensemble, on aurait tout de suite signer ! Très peu de gens croyaient en nous, à vrai dire quasiment personne part notre coach et nous mêmes. Mais il faut toujours se donner les moyens de ses rêves. Robin Cousins m'a par contre conseillé d'être moins stricte envers moi-même, je dois me laisser la possibilité de faire des erreurs. Sinon c'est trop de pression ! Et je début tout juste dans cette discipline, dans les vestiaires j'ai l'impression d'être la petite nouvelle alors que je ne suis pas loin d'être une des plus agées, et les autres patineuses connaissent ma carrière individuelle alors que je ne les connait pas trop'.
Ondrej : 'il ne faut pas voir notre couple comme moi dans le rôle du professeur, et Valentina dans le rôle de l'élève, même si c'est l'idée générale de 'La Strada' sur notre libre. Nous sommes deux patineurs qui allons dans la même direction. Par contre, c'est elle qui compte les tours sur les pirouettes, je n'en ai jamais été capable, même en individuel, je n'obtenais jamais les niveaux, je devais pouvoir compter les tours jusqu'à… un tour et demi ! Sur ces championnats, on sait qu'il nous reste beaucoup de travail à accomplir, mais on voulait présenter les difficultés techniques qu'on sait faire, le pari est réussi.'
Valentina : 'pour finir sur une note plus légère, hier pendant le jour de pause, je me suis relaxée, et je me suis fait faire les ongles ! Ca ne m'arrivait jamais en individuel, car j'avais souvent des gants. Maintenant je peux être un peu plus coquette'.