Soyons honnête : la compétition libre messieurs a été particulièrement longue et pénible, avec très peu de bons programmes.
A ce petit jeu c’est l’espagnol Javier Fernandez qui s’en tire le mieux. Déjà en tête du programme court, il gagne également le libre et empoche son troisième titre d’affilée… mais sans la manière, surtout dans la deuxième partie du programme : Javier chute sur le deuxième quadruple Salchow, escamote la combinaison triple-triple, et ne tourne le Lutz qu’en double rotation.‘Je ne sais pas si qu’il y avait aujourd’hui, c’était excessivement dur de patiner. A la Finale du Grand Prix, j’avais dit que ce libre était un des plus durs que j’ai jamais patiné. Mais il passe bien maintenant à l’entraînement, hier j’aurai pu en faire deux d’affilée. Mais là, j’étais tellement fatigué, je n’avais quasiment plus la force de saluer ! Malgré tout, je suis fier de gagner mon troisième titre d'affilée, ce n’arrive pas souvent au niveau européen, je suis content pour moi et pour mon pays’.
Sergeï Voronov complète le podium, on retrouve d’ailleurs aux trois premières places les trois meilleurs européens de la Finale du Grand Prix de décembre dernier. Lui aussi loin de son meilleur niveau, il laisse une impression assez moyenne avec beaucoup d’approximations, comme sur le quadruple initial, sur deux pieds, le deuxième triple Axel, non stabilisé, et le Salchow tourné en simple.
Le grand perdant du jour est tchèque : Michal Brezina est passé complètement à côté de son programme, avec deux chutes sur le quadruple Salchow (incomplet à chaque fois), et trop de simplifications dans les sauts prévus. Il termine 5ème.
A l’inverse, l’israélien Alexei Byshenko a été la révélation de ce championnat : il enchaîne toutes les difficultés dont le quadruple et le triple Axel avec une grande facilité et une belle qualité d’exécution. Avec cinq élément-sauts dans la deuxième partie du programme, notamment la combinaison triple flip-triple boucle piqué, il devance les russes sur la note technique. Reste à travailler les composantes pour faire encore mieux que sa 4ème place aujourd’hui.
La palme du courage revient au patineur anglais Philip Harris : après s'être retourné le coude en chutant sur le triple Axel, il a trouvé la force de terminer son programme magré la douleur. Chapeau. Et mention spéciale pour l'itatien (ex russe) Ivan Righini, qui a réveillé le public avec son medley de musiques de Frank Sinatra et de Nat King Cole, le déhanchement sur la suite de pas y étant peut-être pour quelque chose…