Cette année en couple, il y a les russes devant, et les autres derrière. Sauf que cette fois-ci, leur poursuivant directs sont français ! L'or des danseurs français hier soir a dû faire son effet, James/Ciprès sont 3èmes derrière Stolbova/Klimova et Kawaguti/Smirnov.
Ksenia Stolbova et Fedor Klimov ont maintenant atteint un niveau tel qu’on les voyait mal ailleurs qu'à l’une des deux premières places. Hormis un très léger ‘touch’ de Ksenia sur la réception du triple boucle piqué, le programme est un sans faute, et les éléments au niveau maximum. S’ils continuent sur leur lancée, le titre devrait être pour eux, leur permettant de se positionner pour la médaille mondiale.
Yuko Kawaguti et Alexander Smirnov étaient plutôt l’inconnu du haut de classement de ces championnats. De retour d'une blessure qui les avait privés des Jeux Olympiques l’année dernière, ils ont alterné le bon et le moins bons cet automne. Aujourd’hui tous les éléments sont solides, le triple Twist est le meilleur de la compétition. Ils ne sont qu’à un point et demi derrière leurs compatriotes, à voir s’ils vont tenir leur programme libre ambitieux, avec notamment le quadruple Salchow lancé.
Cocorico ! Des français sur un podium, certes provisoire, des championnats d’Europe, c’est simple, on ne va pas compter depuis combien de temps ce n’était pas arrivé ! Nouveau programme court sur ‘Moulin rouge’ pour Vanessa James et Morgan Ciprès, programme dans lequel ils évoluent comme des poissons dans l’eau. Beaucoup d’ampleur et de précision dans l’exécution, et une belle vitesse sur la prise d’élan du triple boucle piqué. Suite et fin dimanche, espérons que les deux petits points d’avance qu’ils sont sur leur poursuivants seront suffisants.
Et, suprise, ces poursuivants sont un tout nouveau couple ! Valentina Marchei et Ondrej Hotarek ne patinent que depuis quelques mois ensemble, mais leur niveau est bluffant. Le double Twist décolle, le triple parallèle est, bien sûr, assuré sans problème, le triple flip lancé solide. Très joli résultat pour ces patineurs qui n’ont commencé à glisser ensemble que par jeu.
Quant à leurs compatriotes Nicole Della Monica et Matteo Guarise, ils ont commis beaucoup trop d’erreurs. Déjà devancés lors des championnats italiens, ils ont chuté sur le triple Salchow parallèle, ce qui peut arriver, mais il ont également raté l’entrée de la spirale de la mort, ce qui est déjà plus rare. Ils ont un jour pour retrouver leurs marques avant le libre dimanche.
Vanessa / Morgan : On est tellement content ! Ca fait tellement longtemps qu’on attend ça, ce n’est qu’une petite médaille qu’on a aujourd’hui (l’ISU attribue des ‘petites médailles’ pour chaque section de la compétition), mais elle nous rend vraiment heureux. C’est comme une consécration.
Morgan : après les trois premiers éléments, les plus durs, j’ai commencé à vraiment me lâcher, je pense que ça s’est vu sur la glace ! Mais ensuite je me suis reconcentré, car il restait encore des éléments à faire, dont le porté. Il a eu tellement d’émotions dans ces quelques minutes, beaucoup de souvenirs me sont revenus en tête, je vous avoue que j’ai versé ma petite larme à la fin du programme.
Vanessa : je n’ai pas vraiment senti que Morgan était particulièrement dans le programme, pour ma part c’est plutôt sur les premières minutes que je suis plus relaxe. Ensuite je reste très focalisée sur les éléments, car je sais que j’ai tendance à relâcher mon attention sur la fin, et c’est là que les erreurs peuvent arriver… mon cauchemar c’est de prendre une pointe sur la suite de pas !
Depuis les championnats de France on a un nouveau programme court, l’ancien ne convenait vraiment pas. On l’a beaucoup, beaucoup travaillé ce mois-ci, et Fabian est venu en renfort pour travailler les transitions, mais aussi pour travailler notre complicité, notre regard, notre connexion sur la glace. A priori c’est une recette qui marche !
Pour le libre, il n’y a pas eu trop de changements, à part le dernier porté qu’on va faire comme à Megève (celui où Morgan finit en fente avant). On va avant tout s’efforcer de patiner propre, et se battre jusqu’au bout. D’ici là, on a un jour de ‘repos’, on va reprendre un rythme normal et redescendre de notre petit nuage.
Valentina :
Ca ne fait que 6 mois qu’on patine ensemble ! Au départ c’était juste une boutade, Ondrej patinait seul et il ne voulait pas perdre la forme, je lui ai donc proposé de faire quelques tours de pistes ensemble. On s’est pris au jeu, mais on pensait faire des galas au mieux, c’est tout. Maintenant quand je fais des galas en individuel, je me demande où il est ! On est dans un cycle de 4 ans, mais on va prendre les choses une par une, compétition par compétition.
Le plus dur est qu’il faut penser à tellement de choses ! Je ne peux pas changer de trajectoire, partir plus à droite ou à gauche, et ce même quand on fait des croisés d’échauffement ! Par contre je fatigue beaucoup moins, c’est Ondrej qui travaille plus, après tout dans les portés je n’ai qu’à sourire… Je quitte parfois la patinoire au bout de 3 heures, alors qu’en solo je pouvais m’entraîner plus longtemps. Je suis assez tête brûlée, je n’ai pas peur du tout dans les portés ni dans les sauts lancés, car je sais que Ondrej est toujours là. Parfois même je m’oblige à ne pas regarder derrière moi, je positionne ma main, et je sais que la sienne sera au bon endroit au bon moment. La confiance est là, c’est le plus important.