Euros 2015 : PAPADAKIS / CIZERON CHAMPIONS D’EUROPE !

      a_d_papadakis_flag

Auteurs d’une danse libre parfaite, Gabriella et Guillaume atteignent le sommet de l’Europe, pour leur deuxième participation à ces championnats.

Ils ont effectué un début de saison qui en a surpris plus d’un, eux y compris. Ils ont remporté leur deux Grand Prix, en Chine et en France. Ils ont terminé 1er danseurs européens à la Finale du Grand Prix à Barcelone en décembre. Et pourtant, ce n’est qu’après la danse courte que Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont commencé à sérieusement envisager le sacre européen.

 

a_d_papadakis

Et de quelle manière ! Cette danse sur le concerto n°23 de Mozart, on le dit et le répète depuis le tout début de la saison, c’est un petit bijou. Certains la considèrent même comme une des meilleures danses libres. Pas de la saison, non. Une des meilleurs danse libres. De celles qui font référence.

Gabriella et Guillaume, comme à chacune de leur sortie, ont une nouvelle fois réussi à créer ce moment de grâce, cette osmose magique entre leur musique, leur qualité de patinage, leur chorégraphie et leur interprétation. Il n’y pas un élément particulier qui est mis en avant, comme un porté qui serait trop ‘voyant’, l’attention qui serait plus sur Gabriella ou sur Guillaume, un passage de musique qui serait trop fort, ou trop différent du reste de la mélodie. Non, tout est harmonieux. Et tout est d’un niveau exceptionnel.

 

a_d_papadakis_coach

 

Merci à eux et à leurs entraîneurs (Romain Haguenauer, Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon), car si tout parait si fluide, si ample et si simple, c’est qu’il y a derrière des heures et des heures d'entraînement pour que toutes les difficultés, justement, disparaissent dans la qualité de l’exécution.
Alors les chipoteurs verront encore des axes de progrès dans les notes, comme par exemple les suite de pas qui pourraient encore progresser, où un juge encore à convaincre, lui qui a donné le seul +1 en composantes (tout le reste n’est que +2 ou +3). Mais quelle soirée ! Une Marseillaise, ça n’est pas si fréquent, même si le drapeau français a eu un peu de mal à monter dans les airs suite à un problème d’accrochage.

 

a_d_capellini

Médaillés d’argent, les italiens Anna Capellini et Luca Lanotte, pourtant champions du monde en titre, reviennent de loin. Après leur sacre mondial, ils ont hésité sur la suite de leur carrière, pour finalement se lancer dans cette saison, mais un peu trop tardivement. Après un premièr Grand Prix raté (sèchement battu par Papadakis/Cizeron, justement), ils ont décliné les autres compétitions pour s’entraîner encore et encore. Le verdict ce soir leur est plutôt favorable, même s’ils sont à plus de 8 points des français. Au niveau technique, c’est très propre, notamment les twizzles et les portés. Côté interprétation, ils semblent passer quelque peu à côté de leur ‘danse macabre’ de Saint Saens. Les premières notes sont toutes douces, mais Anna est déjà dans l’intensité dramatique, alors que le reste de la musique est encore plus emphatique. Manque de nuance et de subtilité, assez visible au niveau des bras, qui sont assez souvent simplement tendus en l’air.

 

a_d_bukin

 

Le podium est complété par Alexandra Stepanova et Ivan Bukin, car il faut bien des russes sur le podium, et car leurs concurrents se sont bien vautrés. Plus sérieusement, leur qualité de patinage est indéniable, mais ils ont pâti de passer directement derrière les Français.

 

a_d_ilinikh

 

Les grands perdants du jour sont Elena Ilinykh et Ruslan Zhiganshin, pourtant 2ème de la danse courte, qui sont passés complètement à côté de leur programme, en commettant beaucoup trop d’erreurs. Après la désynchronisation sur les twizzles, et avant que Ruslan ne trébuche, Elena pose son patin trop sur le côté de la cuisse de Ruslan en début de porté : elle ne parvient pas à prendre appui, mais simplement à lui déchirer son pantalon. Ce sont au moins 5 points qui s’envolent ; ils terminent 8eme du libre, et 4eme au final.

 

a_d_hurtado

 

Le coup de cœur de la soirée va aux espagnols Sara Hurtado et Adria Diaz. ‘Life is beautiful’, chorégraphié également par Marie-France Dubreuil, est très bien senti. Les carres sont profondes, le patinage est rapide, léger, et silencieux. Il reste quelques petits mouvements parasites qui gênent un peu l’exécution, mais ce résultat (4eme du libre, 5eme au final) est très prometteur pour la suite.

 

a_d_ger

A noter, la 7eme place des allemands Nelli Zhiganshina et Alexander Gazsi. Leur version (très) revisitée du 'Lac des Cygnes' ne laisse pas indifférent, c'est sûr. Mais c'était leur derniers championnats d'Europe, ils ont prévu d'arrêter leur carrière après les mondiaux de Shanghaï.

 

a_d_papadakis_pressconfGabriella et Guillaume :
Cette saison est pleine de surprise pour nous, dès le début et dès notre victoire en Chine, c’est parti sur les chapeaux de roues. On espérait pas du tout faire aussi bien ! Avant de venir à Stockholm, les gens ont commencé à nous voir sur la plus haute marche du podium, ça nous a mis une petite pression supplémentaire, qui au final nous a boosté. Depuis les championnats de France, on a surtout travaillé la danse courte, et encore et toujours les séquences de pas. Le meilleur moment de la soirée pour moi (Guillaume), c’était vers la fin du programme, quand le public nous a suivi, c’était vraiment incroyable. Pour moi (Gabriella), c’est sur le podium, quand le drapeau français est monté de travers (rires). Notre gros point fort c’est qu’on patine depuis très longtemps ensemble, on se connait très bien. Sur cette danse libre, on est beaucoup dans l’émotion, tout en s’efforçant à ne pas se laisser emporter, et à rester le plus juste possible.

Anna et Luca :
Cette médaille d’argent nous fait tellement plaisir, à tel point que peu de gens doivent s’en rendre compte ! Depuis notre médaille mondiale, on est passé par beaucoup de phases de doute, de frustration,  d’incertitude… On a décidé de patiner cette année, mais nous n’étions pas prêts lors de notre premier Grand Prix. Finalement, ce qu’on aime c’est patiner ! On a beaucoup mûri ensemble, on est passé par tellement de bons et de mauvais moments qu’on a une relation très particulière et très forte désormais sur la glace. Cette nouvelle maturité est une force.

Alexandra/Ivan :
On n’a pas vu les autres danseurs patiner, on ne savait donc pas qu’il y avait eu des erreurs. On est follement heureux d’être sur le podium aujourd’hui !