Très attendus à domicile après leur victoire à la Coupe de Chine, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron enchaînent et s'emparent provisoirement de la tête du classement. Piper Gilles et Paul Poirier prennent la seconde place, juste devant Madison Hubbell et Zachary Donohue.
Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron se présentent à cette compétition comme de nouveaux leaders du patinage français et pouvaient logiquement être considérés comme favoris. Il n'est pas évident de changer de statut et cette première place acquise avec une marge confortable montre leur capacité à briller sur la durée. Même s'ils ont commis quelques approximations, ils améliorent de nouveau leur meilleur score international et font la différence sur la note de composantes. Dans le caractère de cette danse courte sur les rythmes espagnols, ils expriment leur personnalité sans excès ni surjeu et suivent de bout en bout le discours musical. Un second succès en Grand Prix et une qualification pour la finale sont au bout s'ils patinent avec cette même confiance sur le programme libre.
Piper Gilles et Paul Poirier prennent la seconde place : seconds du Skate Canada, ils visent eux aussi une qualification pour la finale et peuvent espérer remplir cet objectif. Moins convaincants dans l'expression et la recherche chorégraphique (la tunique de Piper Gilles rappelle un paso doble de Torvill/Dean sans être à la hauteur), ils obtiennent une solide note technique et assument leur position de numéros deux canadiens dans la catégorie.
Madison Hubell et Zachary Donohue sont troisièmes, comme au Skate Canada : ils livent une prestation sans erreur majeure mais ont du mal à adapter leur expression aux exigences de cette danse courte.
Sara Hurtado et Adria Diaz sont eux en nets progrès car ils n'étaient que septièmes du Skate Canada. Pour la première fois dans le top 10 européen la saison passée et treizièmes des Jeux, ils doivent encore progresser pour rivaliser avec les meilleurs même si cette prestation est déjà une référence intéressante. Très dynamiques sur le plan rythmique et dans l'intention chorégraphique, ils peuvent montrer davantage.
Ils devancent Charlène Guignard et Marco Fabbri, auparavant sixièmes du Skate America et auteurs d'une prestation honorable : ils sont cependant moins rigoureux dans l'exécution et la note technique est inférieure à celle de leurs concurrents.
Alexandra Paul et Mitchell Islam, cinquièmes de la Coupe de Chine, prennent la sixième place après plusieurs erreurs et ne parviennent pas à trouver le ton juste. Rebeka Kim et Kirill Minov disputent le second Grand Prix de leur carrière une semaine après la Coupe de Russie et terminent bien plus loin : leur patinage est moins sûr, plus lent et les niveaux techniques obtenus sont pour l'instant insuffisants.
Papadakis/Cizeron : on a fait une très bonne performance, malgré plusieurs petites erreurs. Les notes sont bonnes, on est content car ça nous prouve qu’on peut s’appuyer sur tout ce qu’on fait à l’entraînement. C’est vrai, aux Masters on était très surpris des notes des juges, sur notre premier Grand Prix notre réaction dans la Kiss and Cry parle d’elle-même, mais oui, on commence tout doucement à s’habituer à ce que les juges nous donnent de telles notes. Ce qui nous surprend toujours un peu par contre c’est la progression qu’on fait depuis l’année dernière, on ne s’attendait pas à tant. Du coup on a revu nos objectifs à la hausse : on espère être sur le podium aux Europes et dans le top 5 aux Monde.
Certes, on est le premier couple de danseur français, on a gagné notre premier Grand Prix, on sent que les médias et le public s’intéresse plus à nous, mais ça ne nous met pas vraiment une pression supplémentaire, ça reste largement gérable.
Gilles /Poirier : on est content de notre danse courte, cette danse grandit à chaque compétition, c’est à chaque fois une progression importante pour nous. Sur le concept de la robe… en fait cet été on s’est entraîne au Colorado avec Christopher Dean, il a repris l’idée de leur paso doble de 1984. Jayne Torvill avait le même style de robe, dans un noir et blanc très visuel. On a voulu reprendre l’idée tout en l’adaptant à notre patinage. On n’a pas pu garder les pans de tissu qui descendaient des bras, car même avec les ouvertures Paul se prenait dedans.
Hubell/Donohue : Notre danse courte est un peu meilleur qu’au Skate Cananda, même s’il y a eu des petites erreurs. Cette danse courte est plus dur pour Madison que la libre, car elle est toujours en convalescence.