Comme en 2007, Miki Ando remporte le titre mondial lors de la saison post-olympique. Championne nationale pour la première fois depuis 2004, elle réalise la saison la plus aboutie de sa carrière, grâce à une remarquable régularité dans ses performances. Certes, la composition de ses programmes laisse toujours à désirer, et l'on peut regretter une certaine réserve dans l'expression. Mais elle a su gérer la tension lors des moments importants, et seul un programme court raté lors de la finale du Grand Prix l'empêche de terminer la saison invaincue.

 

Pour Mao Asada, ce fut une saison bien plus chaotique. La vice-championne olympique avait choisi de reconstruire complètement sa technique de sauts (étant fréquemment pénalisée par des dégradations ou sous-rotations), ce qui ne lui a pas permis d'être compétitive en Grand Prix. Si elle a pu se ressaisir avec une seconde place lors de son championnat national puis lors des Quatre Continents, sa saison s'achève avec une déception aux Mondiaux, puisqu'elle ne prend que la sixième place. Il est cependant difficile de tirer des conclusions puisqu'il s'agissait définitivement d'une année de transition, en espérant pour elle que cette exigence soit productive à moyen terme. Saluons son courage de se présenter en compétition alors que son bagage technique n'était pas stabilisé.

 

Kanako Murakami, championne du monde junior en 2010, a réalisé de très belles performances pour sa première saison en senior : troisième de la finale du Grand Prix et de son championnat national, elle se qualifie pour les Mondiaux où elle termine à la huitième place. Très prometteuse, elle devrait encore grimper dans la hiérarchie l'an prochain.

 

Comme dans la catégorie messieurs, la densité du patinage japonais peut susciter l'admiration. Akiko Suzuki, quatrième de la finale du Grand Prix, échoue au pied du podium lors du championnat national et ne peut participer aux Mondiaux. Et la relève s'affirme déjà chez les juniors…

Yu-Na Kim, après avoir connu une intersaison agitée (se séparant de Brian Orser pour rejoindre Lors Angeles et Peter Oppegard), a effectué un retour particulièrement attendu lors des Mondiaux. Sans compétition de préparation, elle manquait forcément de repères, et prend la seconde place juste derrière Miki Ando. Le bilan reste cependant extrêmement satisfaisant, même si ses programmes ont pu laisser des impressions contrastées et une sensation d'inachevé.

Elle n'a pour l'instant pas pris de décisions pour son avenir, même si carrière semble actuellement entre parenthèses.

 

Alissa Czisny a effectué de très loin la saison la plus accomplie de sa carrière, avec un succès au Skate Canada et à la finale du Grand Prix, le titre national et une cinquième place aux Mondiaux, récompsense d'une plus grande régularité technique.

Elle a pu trouver un nouvel équilibre (entraînée désormais par Yuka Sato et Jason Dungjen), pour laisser derrière une somme de désillusions (la dernière en date étant son absence aux Jeux). Grâce à des programmes valorisant sa souplesse, la fluidité de son patinage et sa sensibilité, elle a exprimé tout son potentiel, et montré sa capacité à dépasser des angoisses et une fébrilité.

 

Rachael Flatt et Mirai Nagasu, par contre, ont déçu. Flatt a été pénalisée par des blessures : hors de forme lors de la finale du Grand Prix, elle a tout de même obtenu son ticket pour les Mondiaux grâce à une seconde place lors du championnat national. Se présentant blessée à Moscou, elle n'a pu cette fois-ci faire illusion et échoue très loin des premières places, suscitant même une polémique et une sanction de la fédération américaine.

 

Nagasu n'a pas confirmé les promesses suscitées par sa quatrième place aux Jeux olympiques. En retard sur sa préparation, elle ne prend que la troisième place du championnat américain, ce qui l'empêche de participer aux Mondiaux. Elle se reprend cependant avec un podium aux Quatre Continents, et elle aura à coeur de montrer tout son potentiel la saison prochaine.

 

Ashley Wagner a effectué une saison en demie-teinte, sans vraiment convaincre. Sixième du championnat américain, elle termine assez loin de ses objectifs et devra se remettre en question.

 

Pour sa première saison en senior, Agnes Zawadzki a réalisé des performances encourageantes : prometteuse en Grand Prix, elle prend la quatrième place du championnat national, avant d'obtenir un nouveau podium lors des Mondiaux junior.

 

Chez les juniors, Christina Gao, cinquième du championnat national, possède un potentiel à confirmer, mais elle manque encore d'expérience.

Pour ses adieux à la compétition, Sarah Meier a vécu le plus grand moment de sa carrière, à domicile. Fragilisée par les blessures depuis deux ans, elle a pu retrouver une condition physique suffisante pour lui permettre de se transcender. Après deux médailles d'argent, elle remporte un titre de championne d'Europe, qui devient la plus belle ligne de son palmarès.

 

Kiira Korpi retrouve le podium européen, mais cela reste pour elle une déception. Un bon début de saison (succès au Bompard) lui permettait d'envisager le titre, et elle a de nouveau cédé sous la pression. Sa fébrilité s'est confirmée lors des Mondiaux, qu'elle termine à la neuvième place. Elle a néanmoins ajouté la combinaison triple-triple à son répertoire cette année.

 

Alena Leonova et Ksenia Makarova ont obtenu des résultats en demie-teinte. Leur absence du podium européen est un échec, puisqu'elles n'ont pu enchaîner deux programmes satisfaisants. Elles ont pu se reprendre, à domicile, lors des Mondiaux, mais Leonova échoue tout près du podium. Leur patinage manque de maturité et de qualité de glisse pour rivaliser avec les meilleures, et elles devront faire face à l'éclosion d'une génération particulièrement prometteuse en junior.

En effet, Adelina Sotnikova et Elizaveta Tuktamisheva ont réalisé le doublé lors des Mondiaux junior, avec un contenu technique qui leur permet déjà d'avoir des ambitions au niveau supérieur. Elles débuteront en Grand Prix senior la saison prochaine, alors que les Jeux de Sotchi représentent forcément un objectif à long terme.

 

Les Euros de Berne ont confirmé les promesses d'un renouvellement, avec notamment les excellentes performances d'Ira Vannut, de Sarah Hecken, ainsi que de Maé-Bérénice Meïté.

 

Maé-Bérénice a réalisé une saison très encourageante, avec une neuvième place européenne et une quatorzième place mondiale. Régulière, capable de maîtriser la pression des grands évènements, elle doit encore progresser sur sa glisse et la composition de ses programmes. Mais les bases sont solides.

Le titre national fut extrêmement disputé. Maé-Bérénice Meïté prend la troisième place, devancée par Yretha Silete et Lénaëlle Gilleron-Gorry. Yretha a impressionné grâce à un patinage complet, qui lui permet de devancer ses concurrentes sur les composantes : elle enchaîne avec une onzième place aux Mondiaux junior, en attendant de découvrir le haut niveau international la saison prochaine.

Lénaëlle a surpris par sa performance technique, qui souligne une progression extrêmement rapide depuis la saison dernière. Elle doit désormais confirmer la durée.

 

Saison plus délicate pour la championne de France 2010, Léna Marrocco, pénalisée par un retard de préparation et une condition physique insuffisante. En retrait sur le plan national, elle a du gérer une période de transition, mais doit absolument se reprendre dans les prochains mois.

 

Candice Didier, après une saison blanche, a effectué un retour encourageant avec une victoire aux Masters d'Orléans. Malheureusement, elle a de nouveau lâché prise lors du championnat national, cédant psychologiquement sur les deux programmes. Cela lui ferme la porte des sélections internationales.

 

En poursuivant avec la relève, il faut noter l'excellente saison d'Anaïs Ventard, championne nationale junior. Prometteuse sur le plan artistique, elle doit encore stabiliser ses éléments techniques. Elle devance Laurine Lecavelier, qui a montré un potentiel intéressant sur les sauts.