GP France : Kihira en or, Medvedeva n’est que 4eme

 


Evgenia Medvedeva n’aura pas réussi à remonter dans le classement, pire encore elle termine au pied du podium avec 192.78 point. Dés le début de programme Evgenia est en difficulté : la combinaison double Axel – triple boucle, très peu utilisée en compétition, est inexistante alors qu’elle passait très bien aux entraînements ;  il semble qu’Evgenia pensait déjà au boucle avant d’entamer l’Axel, dont la réception était vraiment ratée. Elle ne repart pas trop mal mais laisse de côté la combinaison sur le Lutz et manque de rotation sur le triple boucle piqué suivant le flip. Son tango est plutôt un bon choix, il faut maintenant qu’elle intègre tous les changements qu’elle a fait cette saison.

 


La victoire est logiquement pour la Japonaise Rika Kihira. Rika avait prévu rien moins que combinaison triple Axel triple boucle piqué et triple Axel ! Le premier Axel sera sans combinaison, le deuxième en double, dommage car quand elle passe ce saut, il est vraiment magnifique. La musique tout en douceur de ‘Beautiful storm’ est à l’image de son patinage, tellement fluide. Victoire méritée et place en Finale ! Elle s’impose avec 205.92 points.

 

Mai Mihara redescend d’une place pour finir en argent, avec la 3eme place du libre et 202.81 points. Technique très solide, patinage dans lequel on retrouve toutes les qualités japonaises, son thème sur ‘Mission’ est lyrique, les paroles chantées sont peut-être de trop, l’ensemble reste très homogène. Belle bataille à venir pour les championnats japonais !

La belle opération du jour est pour Bradie Tennell qui monte sur la troisième marche du podium (197.78 points) après sa décevante 6eme place du court. Quelques sous-rotations à revoir, le reste est solide sur  ‘Roméo et Juliette’ ; elle est la seule à présenter la combinaison triple Lutz-triple boucle.

 

Autre remontée pour Stanislava Konstantinova, de la 10eme place du court à la 4eme place du libre, pour terminer 5eme (189.67 points). Technique russe performante, manque un peu de vitesse.

 

4eme après le court, Marin Honda aurait pu permettre le triple japonais. Hélàs, trop d’approximations dans son programme (sur les sauts essentiellement, le reste est plutôt excellent) ne la laissent que 6eme au final (188.61 points).

Les Françaises perdent malheureusement quelques places : Maé-Bérénice Méité termine 8ème (168.02 points), Laurine Lecavelier 9ème (157.25 points), et Léa Serna 11ème (149.49 points). Un joli match s’annonce pour les championnats de France, dans lequel Léa pourrait venir jouer les troubles fêtes si elle réussit par exemple à rééditer son très bon programme court. Maé revient bien après ses soucis de genou les saisons passées, son libre est très chargé techniquement avec deux Lutz et combinaisons avec triple boucle piqué par deux fois ; ce sont le flip et les Lutzes qui lui ont posé problème aujourd’hui (chute sur Lutz, flip et deuxième Lutz incomplet). Laurine a sensiblement le même contenu technique que Maé, sa seule grosse erreur fut la chute sur le triple boucle final, qui a handicapé par la suite la dernière pirouette (niveau 2). Elle laisse des points sur la table également avec le flip tourné en double et la suite de pas niveau 1, son programme reste toutefois enlevé. Il reste donc quelques réglages à peaufiner pour nos trois représentantes, rendez-vous à Vaujany dans trois semaines pour le verdict !

 

Maé :
Je suis contente de ce Grand Prix,  le court était pas mal, le libre un peu plus dur, mais dans l’ensemble c’est une bonne expérience, c’est toujours chouette de patiner en France. Je ne reste pas en France avant les Elites, je retourne en Floride. Je pense que je vais travailler la qualité de patinage, la technique, et plein de détails. Sur le court qui est plus simple pour moi, le libre étant logiquement plus dense, ce sera par exemple le port de tête, les bras, les pointes de pieds, toutes ces petites choses qui font la différence. Dans l’équipe c’est surtout Sylvia qui s’occupe de ça, mais je vais reprendre aussi la chorégraphie avec notre chorégraphe au sol Nestor Garcia.

Déménager de Chicago à Tampa n’était pas vraiment dur, j’ai une chambre chez l’habitant donc pas énormément de choses à emballer. A Tampa je suis chez des gens vraiment sympas, ils ont fait en sorte que Kevin et moi ayons chacun notre chambre, qu’on a pu décorer à notre goût. La mienne est dans les tons marrons, avec du noir, et un peu de blanc. Au mur j’ai accroché deux posters : un qui représente les pays dans lesquels je veux aller en compétition, et un autre où sont résumés tous mes objectifs.

Pendant l’année olympique, je sais que certains ont pensé que c’était ma dernière saison… j’ai laissé les gens dire, pour moi c’était clair que non ! Avec Shanetta on a repris énormément de choses en 2 ans, tout commence seulement à vraiment payer maintenant. A la fin de saison, j’étais sûre de moi : pour le prochain cycle olympique, je voulais tout un encadrement qui me suive. J’ai trouvé tout ça à Tampa, John et Sylvia, et toute l’équipe, m’apporte leur savoir faire, et également un œil neuf, une autre vision du patinage. Avec l’ensemble du travail technique réalisé auparavant, c’est une bonne combinaison !

Sinon je suis dans ma dernière année de licence à distance, d’ailleurs ce soir et demain soir, je vais travailler, j’ai un devoir à rendre lundi ! Pas de sortie pour moi ce soir, la décompression ce sera dans l’avion du retour.

 

Laurine : Je suis très contente de mon programme libre, même avec la chute dans les dernières secondes sur triple boucle. Après le Skate America ça a été très dur d’avoir un environnement stable pour s’entraîner… Avec Kori Ade on a dû partir du Colorado, l’équipe s’est réduite, ce qui n’est pas simple quand une partie des entraîneurs part sur une autre compétition, il a fallu parfois patiner en séance publique. J’ai aussi changé mes patins : j’ai épuisé 4 paires depuis la tournée, par exemple la languette ne me tenait plus le pied, je me suis pris de belles gamelles sur les sauts. Finalement j’ai décidé de changer de marque après la Summer Cup. Il a fallu bien sûr s’adapter physiquement aux nouveaux patins, ce qui n’a pas été sans mal, et reprendre le triples et les combinaisons, ce que je n’avais pas encore retrouvé complètement à Innsbruck. Avec Jean-François Ballester on a repris le travail technique, ça commence à rentrer, le contre-coup c’est que j’ai moins travaillé les programmes dans leur ensemble, ces derniers temps c’était plutôt un ou deux programmes entiers par semaine. Bref, tout ça s’accumule, mais du coup, je savoure encore plus le programme libre de ce soir, qui était une bonne réussite dans l’ensemble !