Mondiaux 2018 J3, Danse Courte : Papadakis/Cizeron lancés vers un troisième titre mondial

Avec un nouveau meilleur score de référence sur la danse courte, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron peuvent aborder sereinement le programme libre avec pour objectif un nouveau titre mondial. Madison Hubbell et Zachary Donohue confirment l’étendue de leur progrès cette saison et prennent la seconde place, devant Kaitlyn Weaver et Andrew Poje qui retrouvent des certitudes au meilleur moment. Marie-Jade Lauriault et Romain Le Gac, quatorzièmes, se qualifient sans difficulté pour le libre.

 

 

En l’absence de leurs rivaux cette saison, les champions olympiques Tessa Virtue et Scott Moir, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron n’ont pas douté et ils exécutent un programme maîtrisé, limpide à la hauteur de leurs ambitions. Les péripéties de Pyeongchang sont désormais derrière eux et ils ont réussi à se remobiliser et à se projeter ver ces Mondiaux avec beaucoup de confiance, malgré la fatigue liée à l’enchaînement des compétitions. Ce nouveau meilleur score sur une danse courte (dépassant la référence de Virtue/Moir aux JO) est particulièrement flatteur, et il apparait toujours difficile de comparer les prestations. Si leur prestation du jour n’a pas la ferveur et l’intensité de quelques échéances précédentes, elle reste marquante grâce à une sensation d’évidence et d’aisance dans la gestuelle, la réalisation des éléments et les transitions. A condition de conserver la même concentration, un troisième titre mondial après 2015 et 2016 apparait désormais accessible, dernière récompense d’une saison olympique éprouvante mais exceptionnelle.

 

 

Madison Hubbell et Zachary Donohue, sur la lancée de leur quatrième place aux JO et en l’absence de leurs compatriotes Maia et Alex Shibutani, s’emparent de la seconde place avec trois points de retard sur les Français et semblent bien partis pour obtenir un premier podium mondial. Il s’agit également de leur meilleur score en carrière et ils montrent sur ce programme la richesse de leurs personnalités sur la glace. Leur danse latine est pleine de caractère, de vie et de fougue et ils peuvent évidemment espérer conserver cette position au classement s’ils montrent la même aisance sur le libre.

 

 

Kaitlyn Weaver et Andrew Poje ont fait face à un contexte difficile au cours des dernières saisons. Eclipsés par le retour de leurs compatriotes Virtue/Moir,  parfois fébriles sur le plan technique alors que leur talent est toujours évident, ils ont cette fois-ci su montrer leur meilleur visage au moment opportun. Cette troisième place leur permet ainsi d’envisager un retour sur le podium mondial (après 2014 et 2015), grâce une performance remarquable par ses nuances, sa précision et sa sensibilité. Weaver/Poje trouvent en effet une juste tonalité, un équilibre pour représenter le caractère de cette danse courte, et leur persévérance au cours de leur carrière transcende un registre expressif.

 

 

Sur le sol italien, Anna Cappellini et Luca Lanotte visent également un nouveau podium mondial, alors qu’ils avaient remporté le titre lors des précédents championnats du monde post-olympiques en 2014. Ils n’ont pas démérité et restent placés avant le programme libre, même si leur danse courte apparait moins ambitieuse que celle de leurs concurrents, malgré beaucoup de caractère.

 

 

Madison Chock et Evan Bates prennent la cinquième place mais pouvaient sans doute espérer davantage. Toujours parmi les meilleurs lors des grandes compétitions internationales, ils n’ont cependant pas réussi à complètement exploiter leurs potentiel. Ils devancent de peu Piper Gilles et Paul Poirier, qui ont patiné avec fougue et nuances, avec au bout un meilleur score en carrière.

Alexandra Stepanova et Ivan Bukin, septièmes, progressent dans la hiérarchie internationale mais l’absence de Bobrova/Soloviev et le statut de couple numéro un russe semblait laisser des perspectives plus favorables. Si leur qualité de patinage impressionne, il manque encore de la cohérence et de l’unité à leur performance, et ils sont de plus pénalisés d’un point de déduction pour un porté supplémentaire invalidé. Leurs compatriotes Tiffany Zagorski et Jonathan Guerreiro peuvent de leur côté être très satisfaits de leur huitième place, à la suite d’une saison très aboutie marquée par une sélection olympique. Un premier top 10 mondial serait un bel accomplissement tant ils sont su patienter pour trouver leur place parmi l’élite russe.

Charlène Guignard et Marco Fabbri, très réguliers, confirment la vitalité du patinage italien sur ces Mondiaux et peuvent envisager améliorer leur dixième place obtenue en 2016. Kana Muramoto et Chris Reed, en réussite, complètent le top 10 devant Carolane Soucisse et Shane Firus, qui participent à leurs premiers Mondiaux.

Marie-Jade Lauriault et Romain Le Gac, quatorzièmes, ont réalisé une prestation très convaincante en compensant dans l’exécution technique un léger retard sur les composantes. Ils devancent Kaitlin Hawayek et Jean-Luc Baker, seulement quinzièmes en raison d’une chute de Kaitlin sur une séquence de pas. Victorieux récemment lors du championnat des Quatre Continents, ils tenteront de se relancer sur le libre.