Propos recueillis à chaud, juste après la sortie de glace de Vanessa et Morgan (qui ne savaient donc pas qu’ils repartiraient avec une médaille).
Vanessa : après le flip lancé, j’étais soulagée ! il restait des éléments mais le plus dur était fait. Sur les éléments précédents, c’était vraiment pas mal. Pas parfait, des corrections à apporter sur plusieurs points, mais c’est très encourageant. Surtout que patiner ici, en France, devant notre public, nos familles, c’est encore plus stressant. Après le Skate America et le libre raté, il y avait forcément un petit doute résiduel sur ‘est-ce que je vais pouvoir mieux patiner’. Maintenant c’est fait ! On va se focaliser sur le reste de la saison, et qui sait si on réussit à faire de nouveau des programmes aussi bons voir meilleurs, on fera peut-être peur à nos concurrents…
Morgan : Après la claque du Skate America, on a pris un peu de temps pour repartir, histoire de marquer le coup et de faire le point. Ici la préparation n’était pas des meilleures non plus vu que mes patins ne sont pas arrivés avec moi, avec Vanessa on n’a pas pu patiner ensemble pendant plusieurs jours, je l’ai senti sur la fin du programme. Mais on a fait notre job, on a du retard après le programme court, reste maintenant à voir ce que les autres vont faire.
La bonne chose est que tout le travail de cet été paye… on a beaucoup travaillé le physique ! On a de la préparation physique bien intense tous les deux jours, on fait des programmes en entiers très souvent… Maintenant il faut que tout soit en place pour les championnats d’Europe, c’est notre objectif, la Finale du Grand Prix ça aurait été du bonus. On a changé pas mal de choses d’un coup (de pays, d’entraîneur, de façon de travailler…) il nous faut peut-être un peu de temps pour tout assimiler.
Vanessa : je suis contente d’être aux Etats Unis, mais je sens que je commence à perdre un peu de mot français, j’oublie des mots de temps en temps et mon accent est un peu plus fort je trouve !
John Zimmerman (leur entraîneur) :
Je suis vraiment satisfait de ce que Vanessa et Morgan ont fait dans le libre. J’aime beaucoup ce programme, la façon dont ils arrivent à s’exprimer dessus. Surtout sans patins pendant trois jours….
Vanessa et Morgan sont venus s’entraîner en Floride avec nous fin juin. Ca fait donc assez peu de temps qu’on travaille ensemble, il faut qu’on s’habitue les uns aux autres. Ce n’était pas définitif, plutôt un essai qui s’est concrétisé par la suite. A mes côtés, il a Sylvia Fontana, ma femme, Jeremy Barrett et John Kerr entre autres. Et pendant ma carrière j’ai beaucoup travaillé avec Tamara Moskvina, souvent je me dis ‘que dirait Tamara dans cette situation’… et je fais en fonction, en y ajoutant mon expérience et celle de mes collègues.
Le point essentiel en ce moment avec Vanessa et Morgan est de mieux se connaître. Par exemple, Vanessa et Morgan ont fait une compétition locale aux US et une compétition B, ils étaient à l’aise. Et quand on est parti au Skate America, leurs réactions étaient différentes, ils étaient déjà beaucoup plus nerveux… alors qu’avec moi tout se passait de la même façon !
Ce qui est génial avec eux, c’est qu’ils n’ont pas du tout la grosse tête. Ils chaussent les patins… et vont donner conseil aux tous petits qu’on entraîne aussi. C’est facile de travailler avec eux. Ils ont déjà un excellent niveau, ils savent tout faire y compris le plus dur, il reste à peaufiner certains détails, et à travailler le mental. Pour renforcer la confiance, ça passe par plusieurs choses à combiner, via plusieurs angles d’attaque. Il faut leur apporter ce dont ils ont besoin, mais il arrive qu’ils ne le sachent pas eux-mêmes ! Ca peut être faire des répétitions de programme aux entraînements, beaucoup d’écoute, des fois plus de gentillesse, ou au contraire être plus ferme. Il n’y a pas de solution unique !