Le Lac des Cygnes sur glace : défi relevé !

Pour être honnête, je dois dire que j’étais assez curieux sur la possibilité de transposer un ballet classique sur de la glace, qui plus est sur une petite glace. Le défi est relevé par la troupe d’Imperial Ice Stars, qui a fait le choix judicieux d’inviter Philippe Candeloro sur sa tournée française.

philippe

Programmé en France en cette fin d’année, ce Lac des Cygnes sur glace a tout pour être le spectacle de fin d’année où par exemple les grands-parents emmènent leurs petits-enfants. Les premiers devront ressortir avec des petites étoiles (de glace) plein les yeux ; de même pour les plus jeunes, qui devront également avoir été suffisamment captivés pour être restés tranquilles pendant les 2 heures de spectacle.

De plus, en mêlant ballet et glace, les habitués des salles d’opéra vont rechercher la meilleure expression artistique possible et des positions de jambe et de mains les plus proches de celles travaillées à la barre. Ceux qui écument les patinoires sur différentes compétitions seront attentifs aux difficultés techniques et à la synchronisation des mouvements de groupe.

Le tout limité par la taille de la patinoire… (forcément, pour un spectacle itinérant, la glace ne peut pas être olympique !). Pour le côté technique, précisons que celle-ci fait 16m par 16m sur environ 7 cm d’épaisseur et qu’elle nécessite un jour et demi de travail attentionné. Taille limitée implique vitesse réduite, et possibilité d’évolution contrainte.

in-the-air_iis
(c) Imperial Ice Stars

C’est sans compter sans le professionnalisme de la troupe d’Impérial Ice Stars ! Cette troupe de patineur venue tout droit de la Russie a déjà 12 ans d’expérience dans ce type de spectacle (Cendrillon, La belle au bois dormant, Casse-Noisette, …) : tout est extrêmement rodé. Sur la glace, et même parfois dans les airs grâce à un harnais volant (très bonne idée pour les cygnes !) 25 patineurs, dont certains (anciens) grands noms de la scène internationale. Les décors, avec notamment un écran géant en guise de rideau de fond sont signés par Eamon D’Arcy, un des metteurs en scène de la cérémonie d’ouverture des JO de Sydney 2000, alors que les costumes ont été cousus par les petites mains du Bolchoï.

Sans trop vous en révéler, le spectacle commence par un résumé de l’histoire : le vil comte-sorcier Von Rothbart (Philippe Candeloro) s’est promis de marier sa fille Odile (le cygne noir) au Prince, pour asseoir son pouvoir sur son royaume. Pour cela, il est prêt à ensorceler l’ingénue Odette, de laquelle le Prince s’est épris : transformé en cygne blanc, elle ne reprend apparence humaine qu’à la nuit tombée. Laquelle le Prince choisira-t-il ? Cruel dilemne…

Vous ne le saurez bien sûr qu’à la fin du spectacle, après les 6 changements de décors et la vingtaine de tableaux. Si la première partie est assez lente et tarde quelque peu à se mettre en place, les numéros de groupe sont bien chorégraphiés, précis et avec des pas variés. J’ai particulièrement apprécié que les patineurs alternent souvent le sens de déplacements (à l’inverse, s’ils tournaient trop en rond l’effet sera sûrement visuellement assez  catastrophique !).

porta-iis_
(C) Imperial Ice Stars

Dès les premières scènes la richesse des mouvements est évidente, comparés au milieu très codifié de la compétition ; comme par exemple un boucle lancé et demi où la partenaire est rattrapée par un autre patineur que le lanceur, ou les séquences où le Prince porte à lui seul deux voire trois danseuses-patineuses-cygnes. En terme de difficulté techniques, le patineur jouant l’ami du Prince réussit pas moins de 5 double Axel au cours du spectacle. Sur un des passages rapides de la musique (partie utilisé à la fin de son programme court par Oksana Baiul en 1994), le Prince et son ami se lance dans un jeu de figures techniques qui rappelleront à certains d’anciens Stars on Ice avec Scott Hamilton, Paul Wylie et Kurt Browning ;).

La deuxième partie après l’entracte est plus rythmée, avec notamment un numéro aérien aux rubans ; la scène de bal auquel sont conviés 4 couples d’Italie, d’Espagne, de Hongrie et de Russie aurait peut-être pu être plus dynamique, mais là encore la taille de la glace ne permet pas tout…

Les derniers numéros sont assez logiquement les plus enlevés, avec certains passages émouvants. Et, fait nouveau, on voit Philippe Candeloro réaliser des portés… et voire même être soulevé dans les airs par le cygne blanc sur un porté inversé !

final

Si la qualité du son est très bonne (la musique de Tchaïkovsky n’en mérite pas moins), quelques libertés sont prises avec des passages à la guitare électrique. L’écran vidéo géant pourrait être utilisé pour mettre un peu plus de folie, mais la ligne directrice du spectacle est de rester classique… et même fidèle au dessin original de Tchaïkovsky qui avait imaginé que le cygne noir et le cygne blanc soient interprétés par deux danseuses différentes.

maria
Sur la glace, ce sont d’ailleurs deux patineuses d’exception : Olga Sharutenko (championne du monde junior en couple en 1995 avec Dmitri Naumkin) est le cygne noir, le cygne blanc étant Maria Mukhortova (ancienne partenaire de Maxim Trankov).

 

bow
Les prochaines dates de la tournée :
10 novembre, Grenoble
12-13 novembre, Marseille
15 novembre, Genève
17 novembre, Strasbourg
19-20 novembre, Roubaix.

Toutes les infos ici :
http://lelacdescygnessurglace.com/
http://www.imperialicestars.com/