Angélique Abachkina et Louis Thauron ont sans surprise survolé la compétition, avec notamment une danse libre inspirée de musiques tziganes très solide cette après-midi. Pour ma part je trouve que ce thème leur va comme un gant, les costumes sont à l’unisson et l’expression d’Angélique est pile dans le ton. Reste les extensions, les lignes, les portés, un très joli travail sur un rythme qui ne laisse quasiment pas de moments de repos. Une jolie prouesse qu’il me tarde de revoir à Marseille !
Le podium est complété par Natacha Lagouge / Corentin Rahier et Julia Wagret / Mathieu Couyras.
Plus loin dans le classement, mon coup de cœur du jour est pour Mathilde Viart et Renan Manceaux. Tango original, musique inusitée, le tout sur une chorégraphie très inspirée, à la Karine Arribert ; ces quelques minutes de danse où vous vous dîtes que vous n’avez jamais vu ça autre part.
Chez les juniors dames, Alizée Crozet, avec pourtant une belle avance sur le court, n’a pu faire mieux que 2eme au final (4eme du libre). Bien parti avec un double Axel départ arrêté a la Bonaly, la suite contient beaucoup trop d’erreur : chute sur le Lutz incomplet et faux départ sur boucle et Salchow. La pirouette Biellmann final est par contre très réussie.
La victoire revient à Julie Froetscher, qui a sorti un de ses tous meilleurs programmes ! Petite hésitation sur la combinaison de trois sauts avec Lutz, flip avec carre incertaine et Salchow final incomplet, certes, mais le reste est très solide. Elle replace notamment le triple Lutz en deuxième partie de programme, c’est dire sa confiance. Côté musique, on repense forcément à Surya Bonaly, avec la version moderne des 4 saisons de Vivaldi. La gestuelle moderne est intéressante, elle pourrait encore plus jouer avec les longues lignes de Julie.
Le podium est complété par Nadjma Mahamoud, qui devient une fort jolie jeune femme. Une très belle vitesse de patinage et le plus jolie triple boucle piqué de la compétition. Reste à stabiliser le boucle et à s’enclencher sur flip et Lutz.
Angélique Abachkina et Louis Thauron :
C’est sûr, il n’y avait pas énormément d’enjeu pour nous ici, le titre nous tendait les bras, mais on a quand même plusieurs objectifs, le principal étant de toujours augmenter notre performance. Tout n’est pas encore parfait, loin de là ! Sans la pression qu’on a pu avoir sur les Grand Prix, ici on peut plus facilement se concentrer sur notre patinage, faire des éléments propres, et travailler sur l’engagement.
Les transitions sont biens, mais sur les éléments on manque encore d’engagement, il faut qu’on continue à travailler ce point, tout suivra ensuite, la technique, les notes artistiques… il faut qu’on arrive à faire aussi bien qu’aux entraînements, où c’est deux à trois fois mieux ! Le petit truc, comme toujours, est que pendant les entraînements il n’y a pas ce petit stress de la compétition, on ne patine pas toujours en costume, …
Ce qui a été dur ce début de saison est l’enchaînement des compétitions : la Summer Cup, nos deux Grand Prix, les Masters ici, ça nous a fait un gros évènement toutes les deux semaines. Notre danse libre est très physique, on peut la travailler plusieurs fois de suite aux entraînements, Fabian nous fait aussi des séquences sur mesure, on la travaille par partie. Depuis le début de saison on a changé la suite de pas en serpentine, pour assurer de meilleurs niveaux.
Pour la suite, on va rester un peu en France : une semaine de ‘repos’, pour s’occuper de tout un tas de choses hors glace, Louis va par exemple retourner dans son école d’ingénieur, ensuite on se retrouve à Lyon pour patiner une semaine. Avant la Finale du Grand Prix à Marseille, dans un mois et demi, on fera peut-être une autre compétition, on verra avec Fabian.
Patiner en France, on a déjà eu l’expérience avec le Grand Prix de St Gervais, c’était la première fois et l’expérience a été très utile, on a plutôt bien géré. Pour Marseille, on sera encore plus près ! On vise clairement un podium, c’est jouable.