Encore davantage que sur la danse courte, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont rassuré à la fois sur leur état de forme et sur leur capacité à présenter un programme à la hauteur des attentes. Ils sont champions de France pour la seconde année consécutive, loin devant Lorenza Alessandrini et Pierre Souquet, en progrès.
Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron étaient logiquement attendus au tournant sur leur danse libre tant leur chorégraphie de la saison précédente, sur le concerto pour piano n°23 de Mozart, était marquante et presque miraculeuse dans son équilibre. Ils n’ont pas cherché à forcer une rupture de style ou à tenter de reproduire un état de grâce, mais à mettre de nouveau en valeur leurs qualités avec simplicité et humilité. A partir d’un montage musical très fluide (The Cinematic Orchestra et Ezio Bosso), ils révèlent un programme qui se construit lentement et progressivement à partir d’une unison et d’une osmose. La gestuelle suit chaque nuance musicale et les éléments techniques sont toujours un moyen d’expression. Un crescendo et une accélération sont repoussés dans un dernier tiers particulièrement intense, car presque éphémère. Certes, leur note technique est perfectible car ils obtiennent seulement un niveau 2 sur les twizzles mais ils prouvent, comme hier, qu’ils sont prêts à défendre le mois prochain leur titre européen. Et s’il est encore trop tôt pour mesurer l’impact de ce programme dans leur carrière, ils ont déjà réussi à négocier un virage artistique loin d’être évident, et qui allait nécessairement provoquer des frustrations.
Lorenza Alessandrini et Pierre Souquet prennent la seconde place, avec un programme plus maîtrisé que lors du début de saison. La note technique est en effet encourageante et ils obtiennent systématiquement des grades d’exécution positifs. Leur registre expressif doit encore s’affirmer davantage, mais leur niveau peut leur permettre de bien figurer au niveau international, s’ils poursuivent une progression.
Péroline Ojardias et Michael Bramante complètent le podium, plus fébriles que sur la danse courte, sur une chorégraphie encore trop inégale et décousue.
Laureline Aubry et Kévin Bellingard conservent la quatrième place. Leur programme est encourageant mais ils perdent trop de points dans l’exécution technique (twizzles, séquence de pas). Mathilde Dias et Jean-Denis Sanchis prennent la cinquième place, pénalisés par un porté trop long et très irréguliers dans leur prestation.